Archive for avril, 2009

Ajattara – Noitumaa

Ajattara-noitumaaCirconspect. De nombreuses écoutes et le résultat est le suivant : je suis circonspect, et c’est un euphémisme poli. Je ne sais pas vraiment sur quel pied danser sur ce coup là. Pourtant, habitué d’Ajattara, que je suis avec enthousiasme depuis le tout premier album, je dois dire que cette nouvelle galette me laisse dubitatif. Original, intriguant, mais surtout décevant…bref, j’hésite entre un regard hébété avec les sourcils en accent circonflexes et le rire bien gras du mec qui cherche pas à comprendre…

Mais il convient, avant d’entrer dans le vif du sujet, de replacer un peu les choses dans leur contexte car « Noitumaa » est un album ô combien particulier, non seulement pour le groupe, mais aussi, dans le petit monde du Black finlandais, et peut être bien dans le monde du Black tout court. Sachez donc, que le ci-nommé « Noitumaa » est un album entièrement acoustique. Hé ouai. Ajattara fait de l’acoustique. Sachant que le Black est un style qui peut surprendre en bien des points quand il est trituré par des esprits fertiles, j’étais ô combien curieux d’entendre le résultat. Bon…je l’ai entendu, de nombreuses fois.

Et comme je ne suis pas du style à écouter de loin les albums que je reçois à chroniquer sans m’intéresser au bien fondé de leur présence, je me suis posé des questions. Mais diantre, qu’est-ce ? Pourquoi, hein, pourquoi ? Ce genre de questions, en gros. Et j’en suis venu à la conclusion que « Noitumaa » à du être composé pendant une panne d’électricité. Ben ouai, plus de jus, plus de guitare électrique, plus de chauffage, mains engourdis, esprit qui tremblote, panne d’imagination, et finalement créativité au rencard. Alors les gars d’Ajattara ils se sont allumé un grand feu et se sont réunis autour. Logique. Puis pour se réchauffer ils sont allés chercher à la lumière de la bougie les meilleures bouteilles d’alcool frelaté qu’ils ont pu trouver. Puis comme le temps passait pas vite, dans cette semi obscurité qui piquait les yeux à cause du feu, les gars d’Ajattara, ils se sont dit « Hey boys, on est des musiciens pas vrai ? Right, si on jouait de la musique pour se réchauffer et passer le temps ? En v’la une idée qu’elle est bonne ! » puis, gaies comme des pinsons ils se sont mis à l’ouvrage.

Pour déconner. Tiens on va se taper un pti bœuf entre potes blackeux, et comme on est imbibés jusqu’à l’os, le résultat risque d’être marrant ! Armé d’une guitare acoustique déjà bien usée « Vas-y Ruoja, gueule un bon coup comme tu le fais si bien ! » qu’il lui a dit le guitariste au chanteur « J’ai les doigts tout endormis qui sont comme des ptites saucisses insensibles, j’arrête pas de faire friser mes cordes, gueule un bon coup pour pas qu’on s’en rende compte ! ». Alors le chanteur il a gueulé, aidé par ses copains qui se sont mis à faire des bruits bizarres, puis le batteur, il a regardé autour de lui et il a trouvé une boite de conserve rouillée et un ptit bâton, alors il a fait la rythmique. Et le bassiste comme il se faisait chier en regardant bêtement ses potes jouer comme des manchots, il a fouillé dans ses poches et il a trouvé un kazoo et une guimbarde. « Ah, enfin j’vais pouvoir suivre mes copains et apporter ma contribution à ce beau bordel ! » qu’il s’est dit, le bassiste.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils ont joué toute la nuit, jusqu’à ce que le feu s’éteigne, et ils étaient tellement chauds que Ruoja il s’est même étonné à placer des lignes de chant clair, puis ils se sont endormis comme des sacs, bien fatigués quand même, parce qu’improviser comme ça pendant des heures c’est usant. Le lendemain, ils se sont réveillés, la bouche pâteuse, leurs fringues qui puaient un mélange d’alcool et de feu qui s’éteint, un sacré mal de crâne aussi… et ils se sont souvenus de leur ptite bringue. « Les mecs, j’vous aime ! » qu’il a dit Ruoja, « On s’appelle on se fait une bouffe… puis on en profite pour se refaire ça, et enregistrer nos délires ! On est Ajattara quoi, on peut le vendre ce merdier acoustique ! On aura qu’à dire que c’est « experimental », ça marche à tous les coups ça, puis ça donne une excuse pour la pauvreté des compos hein les gars !». « Ouai, c’est bien vrai ça patron ! On peut le vendre not’ merdier acoustique ! » qu’ils ont dit les autres. Deux jours plus tard, nouvelle panne d’électricité…devinez ce qu’ils ont fait nos copains d’Ajattara…

Sheol (04/10)

 www.myspace.com/ajattara

Spikefarm Records / 2009

Tracklist (31:30 mn) : 1. Keuhkosi 2. Massat 3. Mitä kuolema parantaa ? 4. Saatana palvoo meitä 5. Saveen saarnattu 6. Ikuisen aamun sara 7. Kielletyn sanat 8. Säkeitä riipouneesta lihasta 9. Lammas

 

Agoraphobic Nosebleed – Agorapocalypse

Agoraphobic_Nosebleed-2009Coutumier des splits avec d’autres groupes aussi barrés (Kill the Client, Insect Warfare, Total Fucking Destruction) et des 7’’ Ep, Agoraphobic Nosebleed nous propose cette fois un album à part entière, le deuxième en 14 ans d’existence… et la seule vue de la tracklist n’était pas du genre à me rassurer. En effet, nous sommes loin des tracklists à rallonge du mini-album Altered States of America (qui comptait pas moins de 100 morceaux). Cette fois, il faudra se contenter de 13 morceaux, ni plus, ni moins.

Certains crieront au scandale devant une tracklist si courte et indigne d’une galette de grind, mais ce nombre limité de pistes n’enlèvent en rien la qualité de l’album. Autre nouveauté, au niveau des chanteurs, avec l’arrivée de Kat, frontwoman de Salome. L’arrivée d’une femme au sein d’Agoraphobic Nosebleed fera peut-être sourire certains des fans mais, dès les premières vocalises, il faut reconnaître que ce petit bout de femme, avec son timbre plus éraillé, n’a rien à envier aux deux autres frontmen (il suffit d’ailleurs de l’entendre hurler sur « Trauma Queen » ou sur « White on White Crime » pour se faire une petite idée de ses capacités vocales). Les compos, quant à elles, se font désormais plus longues (forcément, étant donné que leur nombre a diminué), mais elles gagnent en efficacité.

En outre, Agoraphobic Nosebleed évolue, en proposant notamment des passages plus « lents » qui permettent de reprendre ses esprits avant la déferlante suivante… Évoluant sans cesse, Scott Hull et ses amis signent là un album particulièrement jouissif et efficace. De plus, les fans seront servis, car le groupe a déjà annoncé la sortie, au cours de cette année, d’une nouvelle série de splits avec notamment Despise You, ANS, Agents of Satan et Thrones… 2009 sera grind-iloquente ou ne sera pas !

Mister Patate (08/10)

Myspace Officiel :  www.myspace.com/agoraphobicnb

Relapse Records / 2009

Tracklist
1. Agorapocalypse Now 2. Timelord One (Loneliness of the Long Distance Drug Runner) 3. Dick to Mouth Resuscitation 4. Moral Distortion 5. Hung from the Rising Sun 6. First National Stem Cell and Clone 7. Question of Integrity 8. Timelord Two (Paradoxical Reaction) 9. Trauma Queen 10. White on White Crime 11. Druggernaught Jug Fuck 12. Ex-Cop

 

Brutal_truth-evolutionEnfin ! Après 12 longues années durant lesquelles certains les auront attendus comme le Messie, Brutal Truth est de retour avec un véritable album ! Certes, les quelques morceaux proposés en guise d’avant-goût sur la compilation This Comp kills Fascists avaient déjà permis de quelque peu contenter les plus impatients, mais un nouvel album, ça se fête !

Et pourtant, j’attendais cet album avec une certaine appréhension. En effet, beaucoup d’eau est passée sous les ponts en 12 ans, et les derniers come-backs en date sur la scène metal n’ont pas toujours été si jouissifs, loin de là… Bon, deux membres du groupe n’étaient pas restés inactifs et avaient participé notamment à Venomous Concept avec des membres de Napalm Death (et le résultat était plus que positif), mais j’en venais tout de même presque à redouter le moment où je pourrais découvrir Evolution Through Revolution.

Mais mes craintes se sont dissipées d’un coup. En effet, malgré ces 12 années, Brutal Truth a conservé toute son énergie et ne s’est pas assagi, bien au contraire. Hargneux, rageur, haranguant l’auditeur avec férocité, Kevin Sharpe n’a rien perdu de son énergie, et ses acolytes semblent également jouir d’une seconde jeunesse. Les morceaux se succèdent à un rythme échevelé, le nez dans le guidon et sans temps mort, à tel point que Semi-Automatic Carnation, plage plus calme et « reposante », vient à point nommé pour reprendre son souffle avant une dernière salve de grind. 

Evolution Through Revolution marque le retour gagnant d’un des groupes majeurs de la scène grind, et les années ne semblent avoir aucune emprise sur nos amis de la Vérité Brutale. Ha, si tous les come-backs des gloires d’antan pouvaient être aussi réussis !

Mister Patate (09/10)

www.facebook.com/brutaltruth

http://brutaltruth.bandcamp.com

Relapse Records / 2009

Tracklist (41:16) 1. Sugardaddy 2. Turmoil 3. Daydreamer 4. On The Hunt 5. Fist In Mouth 6. Get A Therapist Spare The World 7. War is Good 8. Evolution Through Revolution 9. Powder Burn 10. Attack Dog 11. Branded 12. Detatched 13. Global Good Guy 14. Humpty Finance 15. Semi-Automatic Carnation 16. Itch 17. Afterworld 18. Lifer 02:53 19. Bob Dylan Wrote Propaganda Songs 20. Grind Fidelity