You Are Here avait annoncé la couleur : UFO avec Vinnie Moore ranimerait une flamme devenue depuis longtemps bien faiblarde. Le groupe de Phil Mogg a repris de manière complètement inattendue une crédibilité inespérée alors que Michael Schenker s'enfonçait dans une triste médiocrité pour les raisons que l'on sait. Ce que Steve Morse avait réussi en partie à faire avec Deep Purple, un autre virtuose le réussit pour UFO : l'inspiration et la volonté d'en découdre sont désormais de retour. 
Et de manière significative ce retour de flamme correspond à un regain d'influences blues perceptible dès les premières notes de guitare acoustique, sur « Saving Me ». La suite du titre et l'écoute d'autres morceaux assez heavy (« Hell Driver » et son gros riff ou « Villains & Thieves ») dissipera les malentendus éventuels : non UFO n'a pas viré blues rock même si le disque comporte un certain nombre de compositions pas si éloignées d'un hard rock bluesy à la manière de ce qu'a pu faire à une époque Jimmy Barnes. L'écoute de l'excellent « Rock Ready » ou du plus lent « Living Proof » ne laissera place au doute tout comme l'apparition bienvenu d'un piano entraînant sur le déjà cité « Villains & Thieves ». 

Somme toute cette orientation va très bien à la voix actuelle de Phil Mogg : nonobstant les années et les excès, le chanteur est très à l'aise dans cette optique en faisant notamment jouer de son expérience pour placer avec la plus grande justesse ses vocalises sur des compositions faisant, comme de coutume chez UFO, une large part à la guitare de Vinnie Moore. Celle-ci est encore lumineuse plus que de coutume et la pureté du toucher, la richesse des plans, la vélocité et la justesse du trait musical et surtout cette capacité rarissime à mêler spontanéité et intelligence musicale, virtuosité et simplicité constituent les points forts du disque. Il faudrait quasiment citer chaque titre et chacun des soli de Moore pour étayer ce constat. Et si la bassiste Pete Way, malade du foie n'a pu être de la fête, le UFO actuel recèle tant d'attraits que l'on oubliera son absence pour goûter ce grand cru. La vieille locomotive est sur de bons rails et atteint encore une vitesse surprenante.

Baptiste [8/10] 

SPV – Replica / 2009

Tracklist (42:21) : 1. Saving Me 2. On The Waterfront 3. Hell Driver 4. Stop Breaking  5. Rock Ready 6. Living Proof 7. Can't Buy A Thrill 8. Forsaken 9. Villains & Thieves 10. Stranger In Town

VENTURIA a été formé en 2000 par le guitariste Charly Sahona et le batteur Diego Rapacchietti. Les deux compères recrutent un chanteur et sortent rapidement une démo 4 titres qui capte rapidement l'attention de plusieurs labels. Le groupe recrute deux vocalistes: Marc Ferreira et Lydie Robin. L'idée de Sahona est de pouvoir proposer un sein de VENTURIA un cocktail vocal original mêlant voix féminine et masculine. Le groupe propose donc en 2006 un premier album The New Kingdom chez Lion Music. Ce disque, finalisé courant 2005, a été réalisé avec l'aide de Kevin Codfert claviers du groupe ADAGIO. Fin 2007, VENTURIA rentre à nouveau en studio pour nous offrir un second album intitulé cette fois-ci Hybrid.

Musicalement, le groupe reprend les choses là où il les avait laissées avec son précédent opus. On se rend bien compte que VENTURIA a progressé sur tous les plans. A l'écoute de "Burning Blind", "Love Gamers" ou "Hottest Ticket In Town" par exemple on ne peut qu'applaudir face au travail accompli. Le métal progressif du groupe est inventif et surprenant. Les mélodies proposées sont très accrocheuses bien que parfois un peu faciles et clichées. On sent bien que les musiciens ont eu la volonté d'offrir une musique très variée changeant intelligemment les rythmes, les atmosphères ou les styles.

L'alternance entre le chant féminin et masculin est plutôt réussie, le groupe nous a épargné le cliché de la voix douce et éthérée versus les grognements. Ferreira et Robin offrent tous les deux une très bonne performance. Je regrette juste que le chant soit mis, à mon goût, un peu trop en avant dans le mix. Techniquement la production générale de l'album est à niveau même si on reste encore à distance des standards germaniques ou scandinaves. Mais nous sommes conscients que les budgets ne sont pas les mêmes non plus.

Nous n'avons pas tant de groupe du calibre de VENTURIA pour ne pas saluer la performance et les encourager chaudement. Bien sûr tout n'est pas parfait et le groupe doit encore travailler pour marcher dans les pas des ténors du genre. Nous attendons la suite avec impatience…

Oshyrya (07/10)

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Lion Music / 2008

Tracklist: 01. Swearing Lies 02. Be The One 03. Running Blind 04. Pearls Of Dawn 05. Will You Save Me 06. Sparkling Rain 07. Hottest Ticket In Town 08. Love Gamers 09. Why? This Women's Life 10. Sublimated Dementia

Bof…bof, bof, bof. Voilà en résumé ce que je pourrais dire ce "Freedom Métal", second album du groupe, existant depuis plus de 10 ans maintenant.

Alors, pourquoi me direz-vous ?

Ben, pour être tout a fait honnête, c'est un peu compliqué a expliquer…Je suis pourtant un grand fan de la NWOBHM, des 70's et des 80's, je pourrais passer une journée entière a écouter Sabbath, Maiden, Accept sans parler de Saxon, groupe pour lequel j'ai une admiration sans faille et grandissante de jour en jour. Pourtant, j'ai grandi puis découvert le métal à une époque finalement pas si lointaine, époque ou ces groupes étaient déjà désuets (si tant est qu'ils peuvent l'être, époque ou le néo-métal (is shit) était seul roi. Donc, on ne pourra résolument pas parler d'une certaine nostalgie dans cette chronique …
 
Mais il n'y a rien a faire, à l'écoute d'un groupe comme "Bible Of Devil", qui tape en plein dans cette époque et qui le fait avec une certaine réussite, je ne peux m'empêcher d'avoir envie de tout de suite placer un "Breaker" d'Accept sur ma platine pour ôter de cette musique ce coté kitch tant présent sur "Freedom Metal".

Oui, les mecs jouent bien, très bien même, c'est d'ailleurs assez surprenant de voir des gars finalement pas si "vieux" jouer avec autant de feelling correspondant a cette merveilleuse époque heavy, oui les compos sont a la hauteur, mais malheureusement, Bible Of  Devil tape 20 ans trop tard, si pas 30.
Et je suis bien mal placé pour cracher dans la soupe, officiant comme bassiste dans un petit groupe mélangeant compos et reprise d'un style encore plus rétro, et je comprend tout à fait le plaisir que doivent prendre les 4 gars de Bible a jouer cette musique, je le comprend et je le partage. Mais l'éternel problème de ce genre de groupe, copie décalée d'une ancienne réalité, c'est qu'ils restent toujours en retrait de cette réalité.

Pourtant, à certains moments, ont veut y croire, parce que les solis de guitares sont terribles, parce à d'autres les compos s'envolent vers quelques choses de moins typé : Womanize par exemple est, je trouve le titre qui aurait pu sonner le plus moderne jusqu'à sa cavalcade a presque 4 minutes que n'aurait pas renié la Verge de Fer. Dommage…

Le seul point résolument moderne de cet album reste contre tout attente le jeux des musiciens. Comme je l'ai dit pourtant, ils arrivent parfaitement à faire ressentir cette façon typique de jouer de l'époque (de Thin Lizzy à Maiden), et en même temps, tant dans la batterie -classique mais rétro- et les guitares (un grand nombre d'harmoniques artificielle siflée type "Zack Wylde") on sent que les musicos ne sont pas si vieux que ça et doivent se remplir les oreilles d'autres son que les 70's.
 
Freedom Metal est un album a réserver aux fans de cette douce époque, ou l'on savait encore allier puissance musicale et … musicalité !

Allez, je vous l'accorde, c'est quand même un peu nostalgique tout ça….

Poney (07/10)

myspace.com/bibleofthedevil

Cruz del sur music – MurMur Promotion / 2008

Tracklist : 01. Hijack the Night 02. Night Oath 03. The Turning Stone 04. Womanize 05. Heat Feeler 06. Ol' Girl 07. Greek Fire 08. 500 More