Peu se souviennent de Heed, groupe monté par deux anciens Lost Horizon dont le chanteur Daniel Heiman, avec son power metal / metal mélodique de tout premier plan, sortait un album, The Call, en 2006. Heed n’existe déjà plus et Manimal semble tout droit sorti de la cuisse de Heed.
Manimal est pourtant un tout jeune groupe originaire de la même contrée suédoise (ne pas confondre donc avec le groupe toulousain, musicalement bien différent). The Darkest Room est un album dynamique dans lequel il n’est pas possible de s’ennuyer même lors du plus lent et sombre "Spinegrinder" gorgé d’inspiration Dio-esque. Je vous avouerais que le heavy, power, speed a des difficultés désormais à me titiller là où cela fait du
bien. "Dreamers and Fools" est à l’image de ce heavy qui ne réveille en moi qu’une consternante lassitude, certes le morceau est speed maisvoilà ma bonne dame, rien d’autre que du rapide ennuyeux. Ca tabasse, le chanteur se la fait bien aigue, 3’34 du même acabit sans réel envergure comme il y
en a tant (aucun exemple à mettre en avant pour ménager les susceptibilités).
Il y a bien d’autres choses sur The Darkest Room et encore heureux sinon hop au pilori. Là où Manimal s’enorgueillit (les musiciens ne le savent pas) de me faire frétiller n’est clairement pas sur les deux derniers morceaux donc mais sur les sept précédents. Alors il faut l’avouer Manimal ne va pas révolutionner quoi que ce soit.
On extirpe une larme de Judas Priest, un peu d’Helloween, du Kamelot (le côté sombre), une pincée d’Evergrey (si, si) et puis en avant la machine sans oublier un peu de Stratovarius, allons-y gaiement. Manimal assène des coups de boutoir musicaux gorgés d’influences mais en saupoudrant son heavy de variation lui permettant de ne pas se contenter de copier les ténors du genre. Là où certains se contenteraient de nous faire sortir un "ouais c’est pas trop mal mais sans plus", Manimal réussit à conserver son intérêt, son entrain pour nous faire headbanguer sans vergogne. Dans le très connu et déjà écouté, il demeure certains pour garder la fougue des grands jours et vous faire régurgiter vos insanités au sujet de leur style, pour, avec des armes bien affûtées, une énergie débordante et un gros paquet de feeling vous filer la trique en un quart de seconde.
Clayman (08/10)
AFM Records / 2009
Tracklist (38:48) 01. Shadows 02. The Darkest Room 03. Living Dead 04. I Am 05. Ordinary Man 06. Human Nature 07. Spinegrinder 08. Dreamers And Fools 09. The Life We Lived