Disons le d’emblée et sans ambages, Amberian Dawn est une vaste fumisterie. L’effet aura été de courte durée, un album reprenant à son compte les prémices de Nightwish comme pour combler un vide. Une chanteuse lyrique ayant des capacités certaines mais au charisme inexistant (en première partie d’Epica), avec un bassiste à la tête de merlan frit un peu fou fou seul souvenir marquant du concert, une musique qui ne lésine pas sur une bonne dose de heavy en alternance avec des morceaux calmes sans envergure.
River of Tuoni aura fait couler quelques sanglots aux fans de l’époque béni du groupe de Tuomas Holopainen (désolé mais Amberian Dawn est indissociable de Nightwish) sans pour autant en avoir le talent. Le titre éponyme de ce premier opus était hyper dynamique et réjouissait tout auditeur à son entame. Depuis Amberian Dawn a pu faire circuler son nom et voici venir le second objet du délit qui aurait mieux fait de rester au chaud dans un placard.
The Clouds Of Northland Thunder n’a aucune identité et à peine un semblant d’âme.
Dans l’élan engrangé par son premier album, les finlandais ont décidé rapidement de se remettre à l’œuvre pour ne pas laisser retomber le soufflé encore tiède.
Le plus gros soucis une fois encore est cette linéarité du chant si exaspérante car il est évident que Heidi possède un talent bien supérieur auquel elle est relégué ici. A l’orée des premières vocalises et en à peine trois minutes, He Sleeps in a Grove a définitivement scellé le sort de la chanteuse et clui d’Incubus part la suite qui à grand renfort d’un heavy mélodique se noie dans les vocalises aigues qui accaparent toute l’attention de l’auditeur à force de masquer l’instrumentation. Le semblant d’intervention en chant clair masculin s’apparente à une resucée des interventions de Marco Hietala.
Les velléités de faire ressortir le penchant heavy mélodique du groupe est vite anéanti, les rythmiques sont basiques, les riffs d’une simplicité presque affligeante n’empêche par contre pas de faire ressortir de belles mélodies.
Les structures couplet/pont/refrain sont rééditées sans variations, la pose des éléments comme les solos sont systématiquement placés aux mêmes endroits, les orchestrations sont relativement discrètes et laissent le champ libre aux guitares. Le groupe ne se laisse pas envahir par un trop plein d’orchestrations pour cacher la misère attenante.
Pour cela, Amberian Dawn ne se cache pas et affiche clairement sa non originalité, mais faisons preuve de parcimonie, l’exécution est au poil, l’interprétation vocale est saisissante (même si celle-ci est apathique). Le tout est bien propret, bordé comme un lit au carré d’un troufion nouveau venu.
Un album sans une once de personnalité dont l’opportunisme donne des hauts le cœur et vient remplir le rayon déjà trop charger de ce genre de production. Je suis habituellement en phase avec les signatures de bon goût d’Ascendance Records, seuls Ebony Ark et Amberian Dawn font pâle figure dans les artistes du label.
Clayman (04/10)
Ascendance Records / 2009
Tracklist (47:10)
1. He Sleeps in a Grove 2. Incubus 3. Kokko – Eagle of Fire 4. Willow of Tears 5. Shallow Waters 6. Lost Soul 7. Sons of Seven Stars 8. Saga 9. Snowmaiden 10. Lionheart 11. Morning Star 12. Birth of the Harp