On pourrait qualifier cet album d'A.O.R. classique mais bien fait. A.O.R. pour ce côté hard-rock 80's un peu soupe. Un peu plus puissant que dans les années 80 cependant, on est en 2009 après tout. Classique parce qu'on y retrouve tout ce que recherche l'amateur d'A.O.R., comme les rythmes binaires marqués, les mélodies faciles mais accrocheuses, les paroles à reprendre en choeur tout en tapant du pied, les ballades pour faire fondre votre dulcinée, etc etc… Bien fait parce que les musiciens jouent bien, voire très bien, le chanteur est très bon, le son est très bon. C'est très propre. Vraiment très propre. Sûrement trop propre…
Parce qu'au final ça manque quand même de cette petit quelque chose qui fait qu'un album vous marque. Peut-être le manque d'originalité, même si en un sens ça fait partie intégrante du genre. Peut-être que ce côté trop propre du tout dénote avec des mélodies et des arrangements qui se veulent quand même assez sombres. Peut-être que ce côté trop propre du tout dénote avec des textes qui parlent quand même dans l'ensemble de difficultés affectives (pas forcément sentimentales), de trahisons, enfin de trucs pas cool quoi. En tout cas il y a quelque chose qui fait que même si cet album est loin d'être mauvais en soi, on a du mal à y adhérer. Pourtant il y a de bonnes choses ici, mais elles ne sont pas encore assez bien utilisées, mises en valeur, elles sont encore trop entourées de poudre aux yeux supra-commerciale (oui oui même pour de l'A.O.R.). C'est juste un premier album ceci-dit!
Polochon (06.5/10)
Frontiers Records – Harmonia Mundi / 2009
Tracklist (53:30) : 01. Fallen Hero 02. Troublemaker 03. Blind 04. Little Big You 05. The King Is Calling 06. Dying By Your Flames 07. Save Me 08. No One Like You 09. Life Is A Mystery 10. I Never Said Goodbye 11. Wish I Could Fly
Décidément le Judas Priest reformé a quelque peu perdu de sa superbe même s'il faut admettre que le groupe plane à des hauteurs stratosphériques au-dessus de l'époque du mercenaire Ripper Owen. Angel Of Retribution avait quelque peu déçu les attentes même s'il est reconnu comme un album tout à fait honnête de Judas Priest. Quant à Nostradamus, sa longueur et son hétérogénéité qualitative suggéreront que le groupe n'a pas peut-être plus les moyens de ses ambitions tant au niveau des compositions de Tipton/Downing que de la voix de Rob Halford.
Ce constat a d'ailleurs été établi durant les derniers concerts de Priest : avec l'âge, Rob Halford n'arrive plus à atteindre certaines notes et a clairement perdu en puissance. Ceci est aisément compréhensible et d'ailleurs caractérise la plupart des chanteurs de hard rock en fin de carrière (Gillan ne chante plus « Child In Time » et Coverdale a dû stopper net la dernier tournée de Whitesnake pour des problèmes de voix). Et Halford a encore de beaux restes sur disque, surtout si l'on tient compte du fait que son chant est très exigeant en terme de performance vocale.
Pourquoi alors produire un nouveau live du groupe sachant que dans ce domaine Judas Priest a produit des live incontournables à l'interprétation excellente (Unleashed In The East évidemment mais aussi le double live de la tournée de Turbo) ? Un des arguments avancés est que l'on ne propose sur ce Touch Of Evil Live que des morceaux rarement interprétés par le groupe ; et ce souvent parce qu'ils sont récents (par exemple « Hellrider » d'Angel Of Retribution ou deux extraits de Nostradamus). Ce choix implique que la setlist soit entièrement artificielle et il est évident qu'à l'écoute, on a l'impression d'entendre une collection d'extraits disparate même si ces morceaux ont été enregistrés récemment, lors des tournées d'un groupe toujours aussi rôdé.
Il s'agit donc d'un disque consacré aux fans qui se délecteront de retrouver de nombreux extraits du bien-aimé Painkiller mais aussi l'indémodable « Eat Me Alive ». La plus grande réserve sera faite sur le chant de Halford, loin d'être toujours calamiteux (il fait une bonne prestation sur « Death » par exemple) mais parfois très à la peine, notamment lors des parties aiguës : le refrain de « Riding On The Wind » est devenu méconnaissable, quant au morceau « Painkiller », le groupe devrait admettre qu'il n'est tout simplement plus chantable par un vocaliste qui a bien dépassé la cinquantaine. Le registre grave ou médium (« Between The Realm Of Death ») convient à Halford mais plus les cris suraigus d'antan. Il faut l'acter.
Baptiste (07/10)
www.judaspriest.com
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Sony / 2009
Tracklist (59:52) : 1. Judas Rising 2. Hellrider 3. Between the Hammer and the Anvil 4. Riding on the Wind 5. Death 6. Beyond the Realms of Death 7. Dissident Aggressor 8. A Touch of Evil 9. Eat Me Alive 10. Prophecy 11. Painkiller
Au bout de seulement 4 albums et 8 ans d'existence, Riverside jouit désormais d'une notoriété établie dans le milieu du prog moderne et métissé. Ce statut lui permet de ne pas subir de pressions, et de sortir un album aussi court qui décrit notre société comme obsédée par la vitesse et la course aux technologies. Le style du groupe, fait de contrastes séduisants, avec des éléments pop et électro, implique la quasi-absence de solos et des lignes vocales d'une grande sensibilité. Et il semble que sur Anno Domini High Definition une volonté d'élargir encore l'univers sonore se manifeste. Organisé de façon logique, l'album offre des titres d'une longueur croissante, pour aboutir à deux chansons de plus de 11 minutes. Pour autant, on y retrouve la même alternance de violence et de passages apaisés, cette grande variété de sons de claviers, et des mélodies toujours intéressantes.
Sur « Egoist Hedonist », le groupe se permet même des emprunts quasi groove au jazz, aux côtés des habituels échanges entre prog, métal, pop et électro. Si on comprend le concept et l'obsession du chiffre 4 (durée du disque et rang de l'album dans la discographie), on peut quand même regretter une durée aussi courte, revendiquée par le leader Mariusz Duda, affirmant que notre époque nécessite des exercices concis et relativement directs. En attendant, un progrès dans son accent anglais serait un atout de plus pour Riverside… Notez que l'édition limitée contient un disque bonus en DVD avec un concert enregistré à Amsterdam en 2008 que nous n'avons pas pu visionner.
David Taugis (08/10)
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Inside Out Music / 2009
Tracklist (44:44 mn) 01. Hyperactive 02. Driven To Destruction 03. Egoist Hedonist 04. Left Out 05. Hybrid Times