Tiens, tiens, tiens, assisterait-on ici au premier véritable faux-pas de Nuclear Blast ? Peut-être un peu trop tôt pour en juger, mais la sortie de cet album de Bakteria sur Anstalt Records, une division de Nuclear Blast créée récemment et ne proposant que les albums les plus fous et extrêmes, en surprendra plus d’un ! Même si cette initiative peut sembler louable (Nuclear Blast offrant ainsi la possibilité à de petits groupes de percer plus facilement), on est en droit de se demander s’il n’aurait pas été plus opportun de mieux choisir les premiers groupes signés par le label.
Examinons donc le cas Bakteria, groupe mexicain auréolé d’une réputation sulfureuse à la Brujeria (le chanteur aurait tué un fan du groupe à la fin d’un des concerts, et le groupe serait dès lors interdit de tournée en Allemagne et au Canada) et nous proposant une belle tranche de Filth Metal. « Du quoi ? », me direz-vous certainement… Eh bien, le Filth Metal est, d’après leurs dires, un savant mélange de punk, de grind et de crust, ce qui, sur le papier, pourrait sembler prometteur, du moins s’ils parviennent à combiner l’énergie du punk à la violence du grind.
Mais en réalité, il faut prendre le terme Filth Metal au premier degré. Le Filth Metal, c’est de la merde, une batterie poussive, des riffs qui feraient passer le dernier Darkthrone pour une œuvre composée par Joe Satriani et un chanteur qui aligne des textes débiles sur un ton qui se veut agressif… mais qui s’avère ridicule au final.
Ce groupe mérite-t-il d’être épaulé par un label, à plus forte raison par une écurie aussi solide que Nuclear Blast (même si, sur le papier, le groupe est signé chez Anstalt Records) ? Non, certainement pas, surtout lorsque l’on fouille un peu sur le net et que l’on découvre de nombreux petits groupes qui proposent des compos autrement plus travaillées sur Myspace et se démènent en vain pour trouver un label. On pourrait même crier à l’injustice, tant l’intérêt de ce Defecate ! Suffocate ! Mutilate ! Masturbate ! est nul… J’ai beau multiplier les écoutes et faire preuve d’une ouverture d’esprit aussi large qu’un rectum d’éléphant, je n’arrive pas à trouver la moindre qualité à cet album, et je ne comprends toujours pas comment Nuclear Blast a pu se dire, à un moment ou à un autre : « Tiens, et si on donnait leur chance à ces petits Mexicains ? ». L’industrie du disque est en chute libre ? Pas étonnant lorsque l’on sort des merdes pareilles !
Mister Patate (00/10)
Anstalt Records / 2009
Tracklist : 1. Platypus Bestiality 2. Sea Corpse 3. Shit Vomit Enema Orgy 4. Shit In The Pussy 5. Feed Feces To The Foetus 6. Colostomy Hemorrhoids 7. Kill, Fuck 8. Crib Death 9. Castrate With A Rusty Skate 10. Sloppy Fifths in a Pus Filled Twat 11. Feed the Starving with the Rich Man's Vomit 12. Defecate! Suffocate! Mutilate! Masturbate! 13. Hospital Fuck-Fest 14. Chromosomes In The Toilet 15. Shit On My Pubes