Archive for novembre, 2009

BlancFaces_FallingVoici bel et bien une déception. En effet le deuxième album des frères La Blanc n'atteint pas les sommets de leur premier opus éponyme, qui fut alors une excellente surprise dans le registre AOR/rock mélodique. Pourtant les éléments d'une nouvelle réussite sont toujours présents : la voix chaude et attachante de Robbie La Blanc, des guitares rythmées mais pas trop teigneuses, des claviers à l'omniprésence discrète et la production impeccable de Dennis Ward rendent les chansons accessibles et très agréables.  À vrai dire tout cela formerait un ensemble parfait pour accompagner une soirée entre amis ou une partie de jeu de rôles. 

Le « hic » est que le premier disque de Blanc Faces assénait un AOR de haute tenue aux mélodies non seulement mémorisables mais aussi mémorables. Or, sur Falling From The Moon, les mélodies des frères LaBlanc ne sont que plaisantes. Le tout s'évanouit en fait ici qu'il est venu. Et comme les compositions sont très souvent de même structure et que les parties rythmiques sont très uniformes, l'attention a tendance à très vite s'échapper. On était en droit d'attendre autre chose qu'un simple bon disque de Rock mélodique comme Frontiers en proposant tant aux auditeurs. D'où déception.

Baptiste (06.5/10)
 

Frontiers Records / 2009

Tracklist (47:23) : 01. I Come Alive 02. Falling From The Moon 03. I Swear To You 04. Everything 05. It’s All About The Love 06. Goodbye Summer 07. Deep In The Heart 08. Don’t Take It Away 09. Like A Believer 10. Light Of The World 11. I Will 12. Fly

 

Alice Nine – Vandalize

alicenine-vandalizeDe la soupe, voilà ce que nous vendent les japonais de Alice Nine, de la soupe. Autant être clair, lucide et précis, cet album ne mérite pas mieux. Quand les consommateurs sont les vaches à lait, les critiques se doivent de mettre un coup de fusil dans la tête du fermier sans trembler sur la gâchette… 
D’un point de vue strictement objectif et réaliste, il est plus que compréhensible que certains aiment, que certaines jeunes filles en fleure aux goûts musicaux encore jeunes et pures se laissent piéger dans les jeux de miroirs et d’apparences… Mais d’un point de vue artistique il n’existe strictement aucune raison de chercher à sortir la tête de ce groupe de l’eau, autant les noyer tout de suite et en finir avec le foutage de gueule médiatique si bien symbolisé par le début horripilant, transpirant le manque d’identité, de Kiss Twice, Kiss Me Deadly.
Le groupe fait tout dans ce troisième album pour se couler dans un moule créé avec soin par une maison de disque aux dents longues. Chacun des arrangements pue (c’est le terme) le mensonge et l’inexistence musicale, les racines Visual Kei sont bien loin et ne se retrouvent plus que dans de très rares passages, souvent inappropriés, comme dans Rainbows, qui reste malgré tout un des seuls titres de l’album qui ne donne pas envie de trancher la gorge des musiciens. De L’Arc-En-Ciel à Coldplay, tout est ici repompé, détruit, stérilisé et réutilisé, jusqu’à Subaru qu’on pourrait jurer être une version discount d’un titre des britanniques précédemment cités. On pourrait presque s’attendre à entendre Chris Martin débarquer pour donner un peu de crédibilité à cette vaste blague…
Entre pop, rock et metal, le tout aseptisé et recraché vers les disquaires, Alice Nine perdurent dans ce qu’il y a de plus dégoûtant dans l’industrie musicale en général et dans le mode de vie ultra-commercial qu’entretiennent les labels japonais en particulier. Avec déjà trois albums et des dizaines de produits dérivés, ce groupe ne mérite votre attention que dans un cas : vous en détourner le plus rapidement possible, ne serait-ce que par respect pour cet art qu’est la musique.

Necrotaupeslinger (01/10)

 myspace.com/alicenineofficial

La Baleine / 2009

Tracklist (54:42) :
01. The Beautiful Name 02.Hyakka Ryoran 03. Rainbows 04.Kiss Twice, Kiss me Deadly 05.Cross Game 06.Subaru 07.Www. 08.Drella 09.Mirror ball 10. Innocence 11.Waterfall

 

Church_of_misery-housePour son quatrième full length, Church of Misery  ne change pas de fusil d’épaule et poursuis son petit -mais prolifique- bonhomme de chemin en puisant son influence dans les seventies, dans les serial killers, et à la source même de ce qui a fait du Rock un style immensément riche, incroyablement fécond et durable : le groove, l’énergie, mais aussi la simplicité dans la forme.
Malgré une productivité ahurissante, les japonais ne semblent pas en manque d’inspiration. Jugez en par vous-même : depuis 1998,  3 albums studios, 5 EP, 6 splits, 3 DVD, un best of et un  live…autant dire que les gars de Church of Misery sont productifs. Impressionnant quand même ! Et la flamme est toujours vivace, j’en veux pour preuve cet excellent quatrième album studio.
Que les choses soient claires : il n’y a absolument rien d’innovant dans la musique de Church of Misery, rien d’original non plus –si ce n’est leur intérêt quasi viscéral et morbide pour les serial killers- mais ce groupe dégage une profonde sincérité, utilise une recette infaillible, et met son inspiration au service d’une musique qui donne littéralement l’impression de sortir des tripes, d’être vécue à fond, sans fioritures, sans faux semblants : l’esprit du Rock, du vrai, dans sa version Stoner/Doom brute de décoffrage, grasse, lourde et cradingue. Un son qu’on croirait tout droit sorti d’un obscur studio perdu au fin fond des States, et non en provenance du soleil levant, influences obliges, c’est vers les Black Sabbath et consorts qu’il faut se tourner pour comprendre.
« House of the unholy » ne se placera pas sur les podiums des référendums 2009, il ne révolutionnera pas le style, il passera même certainement inaperçu… so what ?? Il transmet une putain d’énergie, des émotions, un état d’esprit.  Il s’agit du genre d’album qu’on prend un pied fou à écouter à fond en buvant des bières, entouré de potes, noyé dans une fumée aux relents d’illégalité.  Pour détourner un terme du langage Black Metal, je dirais que ces japonais sont des « trve », dans le sens noble du terme, et les groupes qui vivent leur passion de cette façon, qui la transmettent aussi de cette façon, avec autant de vérité et de sincérité, et …de couilles, je dis respect !
Rien de nouveau sous le soleil-levant- donc, juste un putain d’album de Stoner/Doom qui nous prend par les sentiments, par sa sincérité, son côté « straight fuck» qui s’en fout de faire une fausse note, de chanter faux ou de ne pas avoir une production aseptisée. Un groupe qui a une âme, celle du Rock. Simple, efficace, groovy, puant la sueur, la bière, la clope et les jurons: en un mot, jouissif.

Sheol (08.5/10)

www.churchofmisery.net

Rise Above – La baleine / 2009
Tracklist (48:15) :
1. El padrino (Adolfo De Jesu Constanzo) 2. Shotgun Boogie (James Oliver Huberty) 3. The grey man (Albert Fish)
4. Blood sucking Freak ( Richard Trenton Chase) 5. Master heartache 6. Born to raise Hell (Richard Speck) 7.Badlands (Charles Starkweather & Caril Fugate)