Archive for janvier, 2010

Airbourne – No Guts, No Glory

airbourne_no-guts-no-gloryEn général, pour faire une chronique, je fais d'abord un track-by-track en prenant quelques notes pour chaque chanson: j'essaie de condenser dans la chronique mon impression générale sur l'album ainsi que ces petits détails notés au vol. Sauf que là, de la première à la dernière chanson, c'est un mélange de : « pour brailler / headbanguer / taper du pied / lever le poing et mouliner-mouliner ». Parfois de manière un peu moins réussie que le reste, ça peut devenir lassant sur la longueur à la rigueur (à partir de Steel Town et pendant deux-trois chansons pour ma part), mais dans l'ensemble c'est très bien et surtout ça défoule. Pour résumer, pour écouter cet album, commencez par éteindre vos neurones actifs, déposez-les dans un coin (le plus loin possible sera le mieux), appuyez ensuite sur « play »… et défoulez-vous!

Vos voisins ne risquent pas apprécier tout ce boucan, mais ça ne sera sans doute pas la première fois (ou la dernière). Alors certes on ne peut pas dire que cet album regorge d'originalité. Mais j'oserais dire que ça n'est pas ce qu'on demande à ce genre de groupe (y a-t-il des gens pour se plaindre du fait qu'AC/DC nous ressorte le même album ou presque depuis près de 40 ans?). Je pourrais dire qu'il y a beaucoup de petites erreurs (des trucs un chouia pas dans le temps, des notes pas ultra propres, etc.) mais en toute honnêteté il faut sans doute être un taré de la précision (genre moi…) pour s'en rendre compte. En toute honnêteté bis, c'est en fait un point positif : vous aurez l'impression que le groupe joue dans votre salon si vous fermez les yeux, et surtout ça permet de rendre ce côté brut que tout groupe de rock devrait avoir… or, aux dernières nouvelles, le hard-rock et le metal figurent parmi les nombreux dérivés du rock, même si beaucoup de groupes, de producteurs, de responsables de maisons de disques etc. semblent l'avoir oublié (*éternue, très fort*). C'est pour ça que, dès ma première écoute, j'ai eu l'impression de retourner dans les années 60 pour ce côté brut et non réfléchi, comme si le groupe avait enregistré en jouant les morceaux ensemble, pas chaque musicien l'un après l'autre. Et c'est une très bonne chose : depuis quand du rock a besoin d'être supra clean avec des instruments réglés au micron près? Une dernière chose: évidemment on les compare sans arrêt à AC/DC. A la rigueur « des AC/DC survitaminés ».

Mais si on connaît la musique des années 60-début 70 on entend vite que, pour les mélodies et beaucoup de structures, c'est surtout « du AC/DC certes mais aussi voire surtout ce qui a influencé AC/DC ». Quant à l'énergie et aux structures plus bourrinantes, on entend vite qu'ils ont aussi de bonnes bases metallisantes… et le tout fait un très bon cocktail. Reste à espérer qu'ils ne se brûlent pas trop vite les ailes avec un label qui a l'air de beaucoup croire en eux, en tout cas pour le moment nous pouvons apprécier ce No Guts, No Glory, quant à l'avenir on verra bien! (Note: je précise que cette chronique a été écrite avant d'interviewer le groupe, si certains de mes propos rejoignent ce qu'ils disent en interview… ça montre que j'ai des oreilles qui marchent bien!).

Site Officiel :  www.airbournerock.com 

Myspace Officiel :  www.myspace.com/airbourne

Roadrunner / 2010

Tracklist (46:54)

01. Born To Kill 02. No Way But The Hard Way 03. Blonde, Bad And Beautiful 04. Raise The Flag 05. Bottom Of The Well 06. White Line Fever 07. It Ain’t Over Till It’s Over 08. Steel Town 09. Chewin’ The Fat 10. Get Busy Livin’ 11. Armed And Dangerous 12. Overdrive 13. Back On The Bottle

 

Overkill – Ironbound

Après l’essai de l’autoproduction avec ReliXIV (2005) puis celui du petit label pour Immortalis (2007), Overkill fête avec Ironbound sa signature chez Nuclear Blast, label à l’envergure et à la renommée correspondant au statut des New-Yorkais. Il faut dire que la bande à Bobby Blitz (chant) a eu un mal fou à entrer dans ce nouveau millénaire prenant en pleine face l’effondrement des ventes de disques et par la même des possibilités de tourner de façon conséquente. C’est ainsi que les Américains se sont faits rares, y compris dans les festivals, et cette perte de vitesse a manifestement également affecté leur créativité, le dernier album en date étant nettement moins inspiré que ses prédécesseurs.

Avec sa magnifique pochette Ironbound a tout ce qu’il faut pour permettre au groupe de repartir du bon pied, car c’est un Overkill regonflé à bloc qui irradie d’un bout à l’autre de ce disque. En effet, tout ce qui fait qu’on aime ce groupe est concentré dans ces dix titres d’un excellent niveau : rythmiques bétons, changements de rythmes judicieux et omniprésents, touches Heavy qui viennent apporter une diversité indéniable à ce Thrash déjà terriblement énergique et efficace, chant impérial, soli hors norme (Dave Linsk est monstrueux !), etc. Même si quelques passages donnent l’impression d’avoir déjà été entendus, tout est bon dans ce nouveau millésime !

Pour vous expliquer à quel point ce disque est cohérent et riche, il m’est impossible de dégager certains titres, par peur de faire ombrage aux autres compositions qui ne méritent pas un tel sort… Pour les anglophones, je vous renverrai à la très intéressante analyse morceau par morceau faite par Bobby Blitz ici.

Je ne pouvais pas finir sans évoquer le petit nouveau du groupe : le batteur Ron Lipnicki. Quel jeu, mes aïeux, d’une régularité métronomique, il fait preuve par ailleurs d’une excellente technique parfaitement mise en valeur par une production particulièrement solide signée Peter Tagtgren (le son des cymbales est hypnotisant).

Avec Ironbound, 2010 nous livre déjà un des disques majeurs de l’année, et pour que le plaisir perdure, Overkill sera enfin de retour en France, puisqu’il jouera à Lyon le 18 février, à Paris le 23 février et enfin au Hellfest le 18 juin. Ces concerts viendront célébrer le 25e anniversaire du premier effort discographique du groupe : Happy birthday guyz !

Murder-One [09/10]

 

Site Officiel : wreckingcrew.com/crew

Myspace Officiel : www.myspace.com/overkill

Nuclear Blast Records / 2010

01. The Green And Black 02. Ironbound 03. Bring Me The Night 04. The Goal Is Your Soul 05. Give A Little 06. Endless War 07. The Head And Heart 08. In Vain 09. Killing For A Living 10. The SRC

Orden Ogan – Easton Hope

Orden Ogan se révèle à nous avec son troisième album, Easton hope. Les allemands nous sont un peu présentés comme la dernière sensation à découvrir et c'est clairement abusé. L'écho de leur présence s'était fait en 2008 avec leur album bien accueilli Vale mais il aura fallu du temps pour arriver à ce résultat, le groupe existe depuis treize ans. Le power métal symphonique du groupe tient la route mais il ne faudrait pas en faire trop sous peine d'être ridicule dans l'exagération des qualités. Orden Ogan est également comparé comme un Blind Guardian du fait de son côté aventureux dans les compositions et sa recherche systématique dans la diversité. C'est vrai que l'on ne s'ennuie pas à l'écoute d'Easton Hope entre épique, speed, atmosphérique, prog (sur "Of Downfall and Decline") un peu de thrash, un esprit folk qui demeure du passé du combo sur quelques titres. Il est indéniable qu'Orden Ogan maîtrise son sujet et propose un album riche, la prod est aux petits oignons.

L'intro laissait à penser que nous allions partir en campagne guerrière et fantastique tant "Rise and Ruin" est emprunte de qualités héroïques. "Nobody Leaves" remet les choses à leur place en offrant un pur morceau power. Par la suite, les claviers se révèlent dans leur apport orchestral et les guitares se concentrent sur la rythmique. Les six cordes sont dans l'ensemble assez peu prolixes dans l'exécution de solos. Le point qui me chagrine reste le chant qui est rapidement limité dans les montées en puissance comme si le vocaliste se frottait les cordes vocales avec du papier de verre. Dans le chant plus mélodique, c'est par contre une belle réussite. "We Are Pirates" feraient bonne figure chez Hammerfall bien que ses sept minutes lui apportent plus de marge de manœuvre pour se déployer et étaler ses chœurs, ses breaks et son final à l'accordéon accompagné d'une cavalcade de batterie et guitare Gamma Ray-esque.

Avec toutes ces choses que diable, on tient un album énorme !!! Même si la personnalité du sextet doit encore se développer pour s'exprimer à plein et éviter les comparaisons trop faciles. Est-il possible que ces allemands partent dans tous les sens car ils ne trouvent pas leur vraie place, je n'irais pas jusque-là. En même temps il est facile de casser un groupe du fait de sa trop grande homogénéité et d'un autre côté il serait malsain de réduire Orden Ogan car sa musique propose justement quelque chose de riche et diversifiée.

L'inconvénient majeur de votre serviteur, c'est qu'il s'ennuie. Oui je le dit bien, je ne trouve pas mon compte sur Easton Hope, difficile de cerner les raisons profondes vu les qualités déployées ici mais je ne parviens pas à rentrer dans cet album malgré un nombre d'écoutes conséquent. Ce n'est pas la faute du moment de douceur sans intérêt "Requiem". C'est une globalité. Exception à la règle, "Welcome Liberty" qui a bien peu pour séduire avec sa rythmique basique et sa faible richesse (sur 5mn45) comparée aux autres morceaux. Oui mais voilà, dans une écoute distraite c'est le morceau qui me fait dresser l'oreille pour voir sur le lecteur quelle plage me procure tant de sensations…un refrain qui prend aux tripes, une mélodie qui s'insinue à travers l'échine…Orden Ogan a failli m'avoir.

Clayman (07/10)

 

FaceBook Officiel

 

AFM Records / 2010

Tracklist (64:54 mn) 01. Rise and Ruin 02. Nobody Leaves 03. Goodbye 04. Easton Hope 05. Welcome Liberty 06. All These Dark Years 07. Nothing Remains 08. Requiem 09. We Are Pirates 10. The Black Heart 11. Of Downfall and Decline