Archive for janvier, 2010

De Profundis – A Bleak Reflection

deprofondis-bleakC’est un géant qui se dresse devant nous, massif et puissant, mais tout en subtilité pourtant. C’est un brouillard issu de la scène underground anglaise qui se fond dans nos esprits et conquiert les scènes du monde entier. C’est une découverte, qui sans révolutionner notre environnement, vient se placer dans cette catégorie des disques qui donnent le sourire et laissent un souvenir tangible bien après que le son nous ait traversé.
Un géant massif donc que ce De Profundis, qui offre un second album mature, précis et opaque. Un disque volontaire et entreprenant, des compositions lourdes et tangibles.
L’intro ne fait que nous inviter vers un son qui ravive dans nos esprits dès les premières secondes l’univers suédois d’Opeth, la sobriété extravertie anglaise du black metal précis. C’est une approche progressive qui nous emmène à travers des morceaux longs et alambiqués, des breaks et des passages qui vous soulèvent pour mieux vous écraser.
C’est enfin une silhouette proche du doom que présente cette étrange créature.
Les premières minutes du disque ne peuvent laisser indifférent. Balançant dans des structures purement progressives revêtues de la rage du black metal, vous agrippant avec une voix dans laquelle les influences du doom-death british traditionnel font bien plus que flirter avec la violence toute contrôlée du Opeth de Blackwater Park.
"Ablaze in Autumn’s Fire" est un grand moment de découverte pour l’auditeur qui a déjà pu rencontrer le groupe dans leur premier album mais qui se voit maintenant emmené vers des paysages bien plus lointains et entreprenants. C’est la surprise de découvrir avec quelle consistance le groupe peut se permettre de nous guider dans des compositions dont la longueur ne vient jamais entacher l’intérêt, et c’est avec respect que l’on remarque à quel point la structure de l’album a été travaillée pour permettre un véritable enchaînement d’idées et d’ambiances.
Cease to Be est un véritable moment de prog qui, loin des voix gutturales, pourrait trouver son chemin, au son bien distinct, dans les plus sombres pensées de Dream Theater.
L’intermède qu’est Longing et qui revient au son acoustique rond et lourd découvert dans l’intro n’introduit que mieux à un « The Mourner » final résumant la vitalité du groupe alors que « Cold Is The Grave » en montrait la douce cruauté.
Le son de la basse fretless vient ajouter, indéniablement, une chaleur à la production déjà ample et lourde. Le disque attaque sans couper, s’impose massivement à notre écoute.
De Profundis nous montre avec cet effort la facette d’un groupe qui a force de travail a su réaliser un disque complet et important, un opus que les fans de black metal apprécieront certainement, et que les habitués du progressif écorché écouteront avec intérêt ; pendant que les adeptes du doom death trouveront assez d’ingrédients intéressant à ce condensé de froideur contrôlée pour lui offrir quelques écoutes bien méritées.

Necrotaupeslinger (08/10)

deprofundistheband.com

www.facebook.com/deprofundistheband

Kolony Records / 2010

Tracklist (67:42) : 01. The ephemeral burden 02. Alaze in autumn's fire 03. Nocturnal splendour 04. Cease to be 05. Crimson black bleeding 06. Cold is the grave 07. Longing 08. The Mourner

 

Disponible via la version “On Tour” du dernier album Prevail, cet EP deux titres (et 4 vidéos) aura le don de nous faire patienter jusqu’à l’automne pour la sortie du prochain album du combo canadien. Album dont le titre est déjà connu : Heaven's Venom.

Mais bon, c’est bien beau de nous faire attendre mais l’attente vaut-elle le coup ? Pour ca, réponse en automne dans votre webzine préféré mais à en juger par le potentiel de cet EP, on va encore se prendre une bonne grosse claque de nothern hyperblasting death metal.

En effet, intro lourde et batterie martiale, combinée avec des riffs de guitares entêtants (ça restait déjà en tête après 3 écoutes), ça s’annonce déjà bien. Rajoutez à cela les growls et cris particuliers de Maurizio, et vous l’aurez compris, on va avoir droit à un digne successeur de l’énorme Prevail (si tant est que ça reste dans la même veine). Niveau originalité par contre, on est en terrain connu, Kataklysm fait du Kataklysm et ne prend pas de risque (peut-être une batterie un peu plus en avant mais encore un poil trop faible)

 Concernant la version revisitée de "The Last Effort", déjà présente sur Prevail, il n’y a pas grand-chose à dire, si ce n’est l’apparition du chant mais la compo reste sensiblement la même, avec cette partie instrumentale calme à la fin. 

Au niveau des vidéos, rien de vraiment neuf. Le clip de "Taking The World by Storm" était déjà présent sur l’édition limitée de Prevail quant aux autres vidéos, elles étaient déjà disponibles sur le net. Au mieux, ça donne un aperçu de ce que Kataklysm donne en version live (si vous n’avez jamais vu de vidéos d’eux ni assisté à un concert).

En conclusion, un petit EP pour patienter, on aurait peut-être préféré deux compositions originales plutôt qu’une et une compo revisitée mais je ne vais pas bouder mon plaisir cependant. Le nouveau titre augure un très bon nouvel album, rendez-vous en automne !

Site Officiel : http://www.kataklysm.swizcorp.com/

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/kataklysm

Supercastor (7,5/10)

Nuclear Blast – 2010
Tracklist : 1. Cross The Line of Redemption / 2. The Last Effort / Enhanced Part : 1. Taking The World by Storm (video clip) / 2. Blood in Heaven (video clip) / 3. Crippled and Broken (live at Summer Breeze) / 4. Prevail (Live at Graspop – official bootleg)

Andre Matos – Mentalize

andrematos_mentalizePendant une semaine, vous pouviez lire ici-même une chronique où, en résumé, je me demandais où était passée la créativité d'André Matos, puisque j'entendais beaucoup moins d'arrangements et de subtilités que je n'en ai l'habitude sur ses albums. Mais, en résumé: le mp3 c'est le mal et Winamp c'est encore plus le mal. A savoir que j'ai dû changer d'ordinateur récemment et je n'ai retrouvé un lecteur correct que depuis quelques jours: je me contentais de Winamp depuis quelques semaines. Je me disais bien qu'il n'était pas normal d'entendre si peu de subtilités dans un album d'André Matos, produit par Sascha Paeth en plus. Mais j'avais beau modifier le son de Winamp… j'obtenais au mieux un résultat un peu plus correct mais rien d'extraordinaire. Alors que là, grâce à ce bon lecteur enfin retrouvé, la lumière m'est enfin apparue… 

Parce qu'évidemment, quand chaque instrument a la place pour s'exprimer, on entend la musique d'une manière tout à fait différente. Par exemple, I will return passe de poussive sous Winamp à marrante, agréable, avec ce qu'il faut d'arrangements etc… avec un bon lecteur. De manière générale, des cordes, souvent à peine audibles sous Winamp, apportent le relief habituel des chansons d'André. Le côté brésilien de certains arrangements ressort beaucoup plus; ils restent moins présents que sur Time to be free, mais ils sont bel et bien là. A vrai dire, autant dans Time to be free on pouvait mettre un tampon "arrangements classiques" sur telle chanson puis "arrangements brésiliens" sur telle autre, autant sur Mentalize toutes ces influences ont tendance à se fondre dans une même chanson. Avec en bonus un côté années 70 pour beaucoup de mélodies voire quelques structures. Ceci-dit, comme je le disais dans la version précédente de cette chronique: si on s'extasie de voir André s'inspirer presque à la note près (voire pas que « presque ») de morceaux classiques ou de rythmes brésiliens, pourquoi devrait-on crier au loup quand cinq ou dix secondes d'un morceau nous rappellent tel ou tel air ou structure « de moins de 100 ans » ? Enfin, la batterie me chiffonnait sous Winamp, mais finalement elle n'écrase pas les chansons au contraire, elle les porte voire les appuie… le travail d'une batterie quoi (même si je pense qu'Eloy Casagrande devrait voir à faire dans l'un peu plus subtil parfois… mais bon, il est jeune, il se défoule). 

Ceci-dit, je persiste à dire que le défaut principal de cet album est sa track-list. Je ne serais pas aussi catégorique que dans la première version de cette chronique, mais je trouve que plus on avance dans l'album plus on trouve des chansons qui ont véritablement une énergie, une âme. Et ça n'est pas une question de puissance sonore, puisque je considère qu'A Lapse in Time est une des chansons les plus "fortes" de l'album, pourtant c'est un simple piano-voix. Alors que dans les premiers titres… Leading on est certes une bonne introduction à l'album mais je trouve qu'I will return tient surtout de l'exercice de composition tandis que Someone else aurait gagné à avoir un refrain plus complexe… et comme le refrain revient souvent ça gâche beaucoup la chanson (ce qui est d'autant plus dommage que, vu la ligne de chant, si les instruments étaient mieux travaillés ça pourrait faire un très bon morceau, surtout avec ce texte et ce thème). Pourtant les chansons suivantes sont loin d'être simples, mais elles ont le petit plus d'âme qui me manque dans I will return et Someone else, voire Shift the night away. J'admets cependant que Power Stream est loin d'être très complexe, mais ça fait toujours du bien une petite chanson-défouloir de temps en temps. 

Le seul détail musical qui continue à me chiffonner est cette deuxième partie d'intro de When the Sun cried out, après les choeurs seuls: est-ce que quelqu'un qui a une importance pareille dans le metal mélodique a vraiment besoin d'un tel poncif du metal symphonique à chanteuse?! Alors que le reste de la chanson est vraiment bien en plus, avec ce côté « chaud/froid »… The Myriad est bizarre, mais j'adore la manière avec laquelle la musique est en fait pensée pour être le reflet des paroles… même si je pense que ça aurait pu être mieux fait/travaillé, mais peu importe. Mentalize (la chanson) a ses passages-cliché qui gâchent un peu les choses quelques secondes, mais c'est sans aucun doute "en préparation des concerts". Le plus important est que tous ces petits défauts qui me sautaient aux oreilles sont en fait diffus au milieu des instruments et autres arrangements, si bien qu'on y fait en réalité à peine attention: c'est beaucoup mieux comme ça. Je continue d'applaudire à tout rompre A Lapse in Time, simple piano voix avec tellement peu d'effet qu'on entend un métronome ou quelqu'un qui marque le rythme pendant le silence au milieu… c'est tellement plus beau quand la voix et les instruments sont bruts, ou aussi bruts que possible! Parce que c'est tellement plus naturel… "Trop de production tue la production", on ne le dira jamais assez. Le refrain de Violence est certainement un peu facile, mais c'est juste quelques secondes de moins au milieu d'un morceau excellemment bien composé, instrus compris (que c'est bien construit et joué, agaaaah!). On pourrait dire que cet album est moins subtil que Time to be free, mais bon il a toujours eu ses périodes le Dédé… et apparemment en ce moment est une de ses périodes période un peu plus "brut de décophrage". 


Au final, c'est un bon album d'André Matos… que je vous déconseille fortement d'encoder sur votre ordinateur, aussi pratique que ça puisse être. Surtout si vous n'avez que Winamp ou assimilé à disposition: vous passeriez vraiment à côté de la qualité de cet album. Moi-même je suis persuadée que l'album réel est en fait bien meilleur que les mp3 sur lesquels je suis bien obligée de me baser pour faire cette chronique. Je verrai bien quand j'aurai l'objet réel entre les mains! 

Conclusion 1: n'écoutez surtout pas une version rippée de cet album.
Conclusion 2: n'écoutez surtout pas cet album en utilisant Winamp.
Conclusion 3: est-ce une bonne chose de sortir des albums qu'on ne peut pas vraiment apprécier si on ne possède pas un matériel tip-top? *
Conclusion 4: est-ce vraiment une bonne chose d'envoyer des mp3 aux personnes chargées de chroniquer ce genre d'album? 

(* Le premier qui répond qu'il est normal d'avoir besoin de matos pour écouter du Matos se prend une armoire normande sur la tête. J'ai prévenu.)

Polochon (08/10)

www.andrematos.net

www.myspace.com/andrematossolo

SPV – Steamhammer / 2010

Tracklist (55:52) : 01. Leading On 02. I Will Return 03. Someone Else 04. Shift the Night Away 05. Back to You 06. Mentalize 07. The Myriad 08. When the Sun Cried Out 09. Mirror of Me 10. Violence 11. A Lapse in Time 12. Power Stream