Archive for avril, 2010

Cannibal Corpse – Kill

L’annonce d’un nouvel album d’un groupe du rang de Cannibal Corpse ne peut susciter que de l’impatience de découvrir ce que ces piliers du death ont à nous offrir. C’est donc les doigts fébriles que j’ouvre le boîtier du cd et que je le mis dans le lecteur.
Et là, boum, première grosse claque. La première chanson démarre direct avec un hurlement de 8 secondes de Corpsegrinder ! La locomotive Cannibal est donc lancée à toute vapeur ! Elle fonce tout au long de la première chanson avant de faire étape à « Make Them Suffer ». Et là, Cannibal joue avec une aisance rare, que ce soit dans les tempos lents (enfin, plus lents que la moyenne, ça reste Cannibal les gens) ou pendant les blasts. Encore un signe que Cannibal évolue mais ne change pas, la maîtrise est toujours au rendez-vous.
 
Ce n’est pas le seul élément au rendez-vous. La brutalité, la vitesse et la complexité se sont aussi invitées sur ce dixième opus studio (produit par un certain Erik Rutan de Hate Eternal, tiens tiens…) Le son est tout simplement énorme, tant dans les nombreuses variations de tempos que dans les blasts.
Corpsegrinder distille sans relâche ses paroles telle un fusil-mitrailleur en plein champ de bataille. Et c’est bien à cela que ressembleront vos oreilles après l’écoute de Kill. Dévastation, désolation, tels sont des mots décrivant bien l’état de nos ruches à miel. Mais le cou n’est pas en reste, tant se retenir de headbanger sur les riffs gras, aggressifs de Cannibal est difficile.
 
Côté instruments, Cannibal nous abreuve d’un metal sans faille. Chaque instrument a droit à sa variation propre de tempo, ce qui est du plus bel effet. De plus, l’album bénéficie d’une production en béton armé, tous les instruments sont parfaitement audibles et aucune ne domine l’autre. Ils sont en fusion complète pour satisfaire nos petites âmes avides de death metal.
 
En conclusion, Cannibal Corpse nous donne encore une fois une leçon de death metal. Tel un grand cru, ce groupe se bonifie avec l’âge, ce dixième album alliant un son proche de la perfection à tous les éléments caractéristiques de Cannibal Corpse. Pour les fans de ce groupe, cet album est une nouvelle pierre à l’édifice du death metal. Ceux qui n’aiment pas Cannibal feraient mieux de passer leur chemin, ce n’est pas avec cet album que Cannibal Corpse cessera d’être Cannibal Corpse. Un album qui figurera sûrement dans le top 10 des albums de l’année…
 
[9,5/10] SuperCastor
 
 
 
Metal Blade Records / 2006
Tracklist (48:47 mn) 1.The Time To Kill Is Now 2.Make Them Suffer 3.Murder Worship 4.Necrosadistic Warning 5.Five Nails Through The Neck 6.Purification By Fire 7.Death Walking Terror 8.Barbaric Bludgeonings 9.The Discipline Of Revenge 10.Brain Removal Device 11.Maniacal 12.Submerged In Boiling Flesh 13.Infinite Misery
 

Cathedral – The Guessing Game

Oshy_-_09042010_-_Cath5 ans après nous avoir fait goûté le fruit défendu avec son excellent et foutrement efficace The Garden of Unearthly Delights, Cathedral est enfin de retour avec The Guessing Game, deux galettes, une durée totale de quelque 84 minutes et des poussières et son lot de surprises pour ceux qui s'attendaient à un deuxième album à la pomme !

Avant de se plonger dans la musique, un petit détour par l'artwork s'impose tout de même : colorée, onirique, la pochette de The Guessing Game s'inscrit parfaitement dans la lignée des artworks précédents. Certes, cette profusion de couleurs m'a toujours intrigué (j'associe volontiers le doom au noir et au gris, allez savoir pourquoi), mais Cathedral n'est, finalement, pas un groupe de doom comme les autres.

L'intro fait tout doucement monter la pression, avec ce tandem basse-batterie qui imprime le rythme, comme autant de contractions avant que ne résonnent les pleurs d'un bébé : le petit dernier de Cathedral vient de débarquer et débute avec "Funeral of Dreams", titre assez atypique. En effet, chaque montée en puissance du morceau semble freinée net dans son élan par des passages plus légers, où l'orgue vient côtoyer les autres instruments, et il faut attendre la fin du morceau pour qu'il décolle vraiment. On est bien loin de l'efficacité d'un "Tree of Life and Death"… mais Cathedral, sur ce premier disque ne semble tout simplement pas décidé à opter pour ce registre ! Il faut attendre "Death of an Anarchist" pesant à souhait pour retrouver ce groove, cette envie de headbang (lent, le headbang, ça reste du doom) et surtout la première montée en puissance d'un Lee jusqu'alors cantonné à un registre plus calme (Why can't I see, I am not me? When will you see, you can be free?).

Cependant, cette poussée d'énergie s'éteint vite, comme soufflée par le titre éponyme, interlude instrumental calme et reposant. Dernière surprise, qui vient clôre le premier disque : un "Cats, Incense, Candles & Wine" atypique, décalé, comme si Lee et ses potes étaient partis cueillir des fleurs et avaient finalement mis la main sur quelques variétés de champignons aux vertus planantes… Un morceau certes frais et inattendu, mais qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe. Le deuxième disque, quant à lui, est plus sombre, plus "traditionnel" et comporte son lot de morceaux réussis. "The Casket Chasers", ainsi, débute de manière bien plus percutante et pied au plancher, comme si le groupe finissait enfin de s'échauffer et commençait à prendre les choses en main. Mais le morceau qui ressort le plus de ce disque est "Requiem for the Voiceless", énorme pavé pachydermique avant "Journeys into Jade", qui renoue avec le groove et l'énergie de The Garden of Unearthly Delights…

Comme tout double album, The Guessing Game comprend quelques morceaux qui ne seraient peut-être jamais sortis si le groupe avait décidé de s'en tenir à un album simple, et cela joue malheureusement en sa défaveur. Certes, Cathedral semble cette fois s'être quelque peu égaré, mais il nous livre au final un album qui compense son manque de punch et d'efficacité par une bonne dose de culot et d'expérimentations. Je n'aurais qu'un seul message à faire passer à Lee et ses comparses : la prochaine fois, tenez-vous en à l'essentiel !

Mister Patate (07/10)

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Nuclear Blast Records / 2010

Tracklist (84:48 mn)

Disc 1 1. Immaculate Misconception 2. Funeral of Dreams 3. Painting in the Dark 4. Death of an Anarchist 5. The Guessing Game 6. Edwige's Eyes 7. Cats, Incense, Candles & Wine

Disc 2 1. One Dimensional People 2. The Casket Chasers 3. La Noche del Buque Maldito (aka Ghost Ship of the Blind Dead) 4. The Running Man 5. Requiem for the Voiceless 6. Journeys into Jade

 

77 – 21st Century Rock

Oshy_-_09042010_-_77Faudrait être vraiment stupide pour ne pas comprendre au premier coup d’œil que 77 (prononcer « seventy seven » pour faire plus english) fait du Rock, et faudrait être encore plus stupide pour ne pas comprendre au bout de quelques minutes d’écoute que 77 (toujours prononcer « seventy seven » pour faire toujours plus english) voue un culte à AC/DC, à tel point qu’on frôle souvent le plagiat (CF. la cover, clin d’œil à « Highway to hell »), et que l’on croirait avoir entendu certains morceaux il y a déjà vingt ans…

Nonobstant la tracklist, qui donne du « Rock’n’roll » en veux-tu en voilà et qui a un fort arrière gout de déjà vu -soit, passons, finalement le titre d’un morceau on s’en balance si le morceau est bon n’est-ce pas ? Il n’y a guère que les vicieux comme moi qui s’amusent à enfoncer le clou en relevant ce genre de détails… – 77 fait preuve de qualités indéniable du point de vue de la maitrise. Après tout, ca fait déjà quelques décades que le Rock est un style ultra balisé, à tel point qu’on attend plus d’un groupe évoluant dans ce style qu’il soit original –et c’est tant mieux pour 77 d’ailleurs…- et soyons honnête, un bon album de « Wak’n’woll » ca fait toujours du bien ou sa passe…

Bref, je tourne autour du pot, je vois que mon cœur me joue des tours et envoie de messages désespérés à mon cerveau pour qu’il évite les phrases cinglantes…finalement ils ont une bonne tête les gars de 77, ils ont l’air sympa (même si le chanteur à beaucoup moins de coffre que Brian Johnson…). Oui mais bon, faut quand même que je vous dise : je vois pas qui pourrait s’intéresser à un tel album, à moins de ne pas connaitre AC/DC bien entendu. Dans ce cas là forcément, ca change tout. Mais diantre, tout le monde connait AC/DC, et, bon dieu, si vous ne connaissez pas AC/DC, je vous plains, parce que cela signifie certainement que vous avez passé les trente dernières années dans une grotte, ou que vous êtes un pygmée, un papou ou je ne sais quel hurluberlu vivant loin dans la forêt, ce qui me mettrait face à une grave dissension paradigmatique car si vous êtes un papou, un vrai, ben vous n’avez pas le net et vous n’êtes donc pas censé lire cette chronique.

Bref. Je disais donc, que, sauf le respect de 77 qui reste un très bon …tribute band…, ben si j’ai envie d’écouter AC/DC, j’écoute AC/DC et non 77, vala vala. Désolé de vous avoir engueulé hein, mais bon, fallait que ca sorte. « 21st century rock » est un bon album, bien composé, énergique, groovy et tout et tout, mais qui perd absolument tout son intérêt dans la mesure ou AC/DC à déjà fait ça en mieux il y a belle lurette. Même si c’est sympa, ça sent grave le réchauffé et ca frôle trop souvent le copié/collé à mon gout, n’en déplaise à certains médias espagnols qui décernent à cet album le prix du meilleur album de l’année…Bisous.

Sheol (04.5/10)

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/seventysevenrocks

Listenable Records / 2010

Tracklist (45:16 mn) 1. Gimme rock’n’roll 2. Hardworking liar 3. Big Smoker Pig 4. Shake it up 5. Wicked girl 6. Your game’s over 7. Let’s talk (let’s rock) 8. Let the children hear rock’n’roll 9. Double tongue woman 10. 21st Century Rock