Archive for mai, 2010

FM – Metropolis

FM_metropolisVoici un retour surprenant et attendu. Le groupe mythique de Steve Overland se reforme après un split de plus de quinze ans. Après un DVD unanimement apprécié, Back In The Saddle, et quelques concerts pour satisfaire la demande de vieux fans inconsolables, FM a franchi le pas et a annoncé sa reformation, sans Chris Overland ni même Andy Barnett. Il a fallu choisir donc un nouveau guitariste et c'est Jim Kirkpatrick qui a eu la chance d'être l'heureux élu. Son jeu est moins explosif que celui de Barnett et s'apparente en fait plutôt à celui de Chris Overland. On imaginera l'enthousiasme de beaucoup de pouvoir entendre un successeur aux légendaires disques, Indiscreet ou Tough It Out.

Toutefois l'écoute de ce Metropolis suggérera quelques questions : était-il possible de se reformer et retrouver la fougue d'antan ? Que peut proposer de neuf FM alors que Steve Overland s'avère très productif de son côté, à travers The Ladder ou ses propres disques solo ? La voix de Steve Overland est inimitable et c'est elle qui crée une parenté musicale entre toutes ces productions de valeur grosso modo égale. Mais ce Metropolis est-il au-dessus du lot ? Ce n'est pas sûr malgré la qualité globale de ce premier disque de la reformation.

La faute sans doute à une production un peu timide et manquant de puissance : les guitares ne sont pas assez tranchantes et le chant un peu en retrait notamment au niveau des chœurs. C'est patent dès l'ouverture sur un « Wildside » qui y perd beaucoup en relief, malgré des qualités d'écriture claires. Car du côté des compositions, il y a de très belles choses comme le lyrique « Who'll Stop The Rain » – du hard mélodique d'excellente facture –, ou comme le groovy « I Ain't The One », qui nous renvoient aux meilleures années du combo anglais. Même si l'inspiration est à chercher ici du côté des deux premiers albums très AOR du groupe, plusieurs touches nous renvoient à la musique plus dépouillée et « roots » des disques suivants (« Don't Need Nothin' » et son riff à la Aerosmith que l'on aurait pu retrouver sur Aphrodisiac).

Reste un atout à relever : la musique de FM demeure très fraîche et agréable. Et avec une production à la page, elle pourrait rivaliser avec les cadors du genre auxquels appartenait d'ailleurs jadis la bande à Overland…

Baptiste (7,5/10)

 

www.fmofficial.com 

AOR Heaven – Murmur / 2010

Tracklist (63:24) : 01. Wildside 02. Hollow 03. Flamingo Roadd 04. Unbreakable 05. Metropolis 06. Over You 07. Days Gone By 08. Bring Back Yesterday 09. I Ain't The One 10. Don't Need Nothin' 11. Extra Mile 12. Who'll Stop The Rain, 13. Still The Fight Goes On

 

John Waite – In Real Time

C'est toujours un plaisir de revoir John Waite. En effet, l'actualité du chanteur britannique est assez maigre depuis quelques temps. Constatez: un récent disque solo largement constitué de vieilleries et une apparition en première partie de Journey il y a quelques années. Ce nouveau live joue la carte de la simplicité à l'image du retoilettage beaucoup plus dépouillé des ses vieilles compos déjà effectué pour Downtown Journey Of A Heart. Exit les synthés clinquants et les grosses productions : sur ce In Real Time bien nommé, John Waite a adopté le format du quartet et choisi une production très sobre, voire rugueuse. L'AOR et le rock FM disparaissent au profite d'un rock hard mélodique très agréable. Les compositions sont issues de la carrière solo de John (« Change » ou l'incontournable « Missing You »), des Babies (« Back On My Feet Again ») et, bien évidemment de Bad English (le puissant « Best Of What I Got » et le hit « When I See You Smile »). On remarquera par ailleurs la reprise de Led Zeppelin, « Rock And Roll », reprise plaisante, bien qu'il ne s'agisse pas d'un choix de cover bien original. Il est vrai que le chant de John Waite, toujours intact, joue beaucoup dans le succès de l'interprétation. 

Les esprits chagrins déploreront quelques défauts ici notamment des chœurs manquant souvent de puissance, mais aussi les limites du guitariste Luis Maldonado, à des années lumières du brio de Neal Schon. Toutefois le vrai problème est ailleurs : il n'y a là que dix chansons à se mettre sous la dent alors que deux des plages du disque sont consacrées à la présentation des musciens et à un solo de guitare très court. Il y a de quoi rester sur sa faim quand on connaît l'importance de la carrière de John Waite. 43 minutes au compteur, c'est bien trop peu pour être exhaustif. On attendra donc encore quelque temps le live en office de best of que la carrière de John Waite mérite bien.

Baptiste (7/10)

 

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Frontiers / 2010

Tracklist (43:54) : 01. Change 02. Back On My Feet Again 03. In Dreams 04. Everytime I Think Of You 05. Band Intro 06. Prelude 07. New York City Girl 08. Best Of What I Got 09. Missing You 10. Head First 11. Rock And Roll 12. When I See You Smile

H.e.a.t. – Freedom Rock

Le premier disque éponyme de H.e.a.t. avait déjà été un coup de tonnerre malgré la faiblesse de sa distribution.  Et le titre tubesque « 1000 Miles » composé pour l'Eurovision avait permis de confirmer les pressentiments très favorables envers le combo suédois de hard mélodique. Ce Freedom Rock, qui apparaît deux ans après le premier essai, va incontestablement confirmer tout le bien que l'on peut penser de Heat… si l'on n'est pas allergique évidemment à un hard mélodique musicalement totalement décalé par rapport au contexte musical actuel. Alors que Europe a décidé de moderniser son Hard FM au point de le rendre complètement méconnaissable, H.e.a.t. œuvre à contre-courant de tout ce qui a été fait au-delà de 1990-1991. 

La force du groupe, voire son tour de force, est de réussir à rendre frais, inspiré et revigorant ce qui pour la plupart d'entre nous apparaît, au mieux, comme un style délicieusement suranné. Les snobs ou les amateurs de blast beats dénigreront évidemment des chansons comme « We're Gonna Make It To The End », « Everybody Wants To Be Someone », « Stay » ou « Nobody Loves Like You (Like I Do) » voire l'excellente (et unique) ballade « Shelter ». Et ils se gausseront de ces paroles quasiment caricaturales faites de filles faciles, d'autoroutes et de soirées festives. Les plus chagrins remarqueront que l'apparition de Tobias Sammet sur un morceau n'est pas du meilleur effet… ce qui est en partie vrai, même si le titre en question – « Black Night » – est globalement bien fichu. 

Laissons les parler et goûtons aux riffs immédiats, aux solos enflammés et aux refrains fédérateurs que prodigue à foison H.e.a.t. ici. Et pour les faire taire, on fera remarquer que le groupe suédois a légèrement transformé son style l'espace d'un « Beg Beg Beg », d'un « Danger Road » ou de « High On Love », en délaissant un peu les oripeaux de Nightranger, de Europe et de Foreigner au profit de ceux, plus musclés, d'un Danger Danger ou d'un Firehouse. 

On conclura sur une note plus triste toutefois : H.e.a.t. vient de faire savoir que l'excellent chanteur, Kenny Leckremo, a tout juste quitté le groupe. Il s'agit d'un coup très dur alors que justement Heat venait de frapper très fort avec ce Freedom Rock. Espérons que le remplaçant sera à la hauteur de la lourde tâche qui lui incombe, dixit le groupe lui-même : faire de Heat le plus grand groupe de rock du monde. « It's a long way to the top ! »

Baptiste (8,5/10)

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E-A-R Music Edel – Replica / 2010

Tracklist (45:48) : 1. We’re Gonna Make It to the End 02. Black Night (feat. Tobias Sammet) 03. I Can’t Look the Other Way 04. Shelter 05. Beg Beg Beg 06. Danger Road 07. Stay 08. Everybody Wants to be Someone 09. Nobody Loves You (Like I Do) 10. I Know What It Takes 11. Cast Away 12. High on Love 13. Who Will Stop the Rain