Archive for mai, 2010

Annihilator – Annihilator

09052010-Ann26 ans de carrière, 13 albums (sans compter les live) et un seul homme à la barre de ce groupe majeur depuis le début : Jeff Waters, un guitariste et un compositeur d’exception. Après un Metal où quelques grands noms du genre venaient apporter une petite contribution (on y retrouvait pêle-mêle Angela Gossow, Alexi Laiho, Jeff Loomis, Michael Amott ou Jesper Strömblad, pour ne citer qu’eux), Annihilator revient avec une nouvelle offrande sobrement intitulée Annihilator et s’inscrivant dans la lignée des deux albums précédents.

Qui dit Jeff Waters, dit guitare, et une fois de plus, notre ami Jeff nous en met plein les esgourdes. Un des arguments de vente d’Earache pour ce nouvel album était d’ailleurs le nombre de soli de guitare alignés sur cette galette : 66, soit une moyenne de près de 7 soli par morceau. Perso, je n’ai pas jugé bon de vérifier si ce chiffre était exact, mais force est de constater que le père Waters tricote en effet comme un possédé : riffs affutés comme un rasoir, soli à couper le souffle et hyper-précis (on est loin des soli épileptiques et furieux de Slayer)… Jeff nous prouve, en l’espace de 48 minutes et des poussières, qu’il fait partie de la crème des gratteux (mais en doutions-nous encore ?).

Cependant, ne parler que de Jeff serait réducteur. En effet, mine de rien, Dave Padden est parvenu à se faire une place (plutôt) fixe au sein du line-up (déjà quatre albums, soit une longévité peu commune pour un membre d’Annihilator), et sa prestation au chant sur ce nouvel album est à nouveau excellente. La section rythmique, enfin, abat un sacré boulot, et la conjonction de tous ces éléments donne un album solide et abouti, dont la puissance est encore renforcée par une prod’ en béton armé. 

Avec cet album éponyme, Annihilator a, une fois de plus, frappé très fort. Certes, il s’apparente parfois à une leçon de guitare, et certaines compos auraient pu gagner en puissance si elles n’avaient pas été aussi riches ou touffues, mais cet alliage de rapidité et de technicité font d’Annihilator un des meilleurs albums du moment, ni plus, ni moins !

Mister Patate (09/10)

 

 www.annihilatormetal.com 

 www.myspace.com/annihilatorofficial

Earache Records / 2010

Tracklist (48:46) : 1. The Trend 2. Coward 3. Ambush 4. Betrayed 5. 25 Seconds 6. Nowhere To Go 7. The Other Side 8. Death In Your Eyes 9. Payback 10. Romeo Delight (Van Halen cover)

 

Soulfly – Omen

Encore un album de Soulfly ? Ouais, je sais, commencer une chronique de la sorte vous donne déjà une très bonne idée de la note qui va suivre, et les fans de Max "fuckin' gay, fuckin' U2" Cavalera crieront encore à l'infamie et m'enverront des lettres d'insulte tout en me reprochant de ne pas comprendre la logique implacable de leur artiste favori… 
 
Et pourtant, je l'ai bien comprise, la logique de Maxou "let's fuck shit up" : depuis 1996 et son départ de Sepultura, Max occupe le terrain avec insistance. Sinon, comment expliquer ces 8 albums (7 avec Soulfly et 1 avec Cavalera Conspiracy) en 14 ans ? Bon, vous me ferez certainement remarquer que Max avait le même rendement avec Sepultura (7 sorties en 11 ans), mais peut-on réellement comparer ces deux groupes ? Sepultura avait le mérite, au moins, d'évoluer. Bon, ça n'a pas toujours été très heureux, et certains avaient peu apprécié de virage "ethnique" sur Roots, mais au moins y avait-il une volonté d'évoluer, de se démarquer.
 
Soulfly, par contre, ne cesse de nous servir la même soupe depuis ses débuts, en la diluant de plus en plus. Certes, les deux premiers albums pouvaient encore faire illusion, mais soyons honnêtes : Soulfly a perdu presque tout son intérêt depuis belle lurette. On pourra toujours se consoler en se disant que Soulfly en live est l'occasion idéale, pour ceux qui n'ont pas vu Sepultura en live avant 96, de voir un medley des meilleurs titres de l'époque avec Max au chant. 
 
Pour le reste, Omen, mis à part peut-être "Vulture Culture", est un disque sans relief, qui sent le pilotage automatique à plein nez… Devons-nous encore espérer un sursaut d'orgueil de Max ? Mis à part une (extrêmement) hypothétique réunion de Sepultura avec le line-up de Roots, je n'attends plus rien de Mister Cavalera.
 
[03/10] Mister Patate
 
Site Officiel : www.soulflyweb.com
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/soulfly
 
Roadrunner Records – 2010
Tracklist (40:40):
1. Bloodbath & Beyond 2. Rise Of The Fallen 3. Great Depression 4. Lethal Injection 5. Kingdom 6. Jeffrey Dahmer 7. Off With Their Heads 8. Vulture Culture
9. Mega-Doom 10. Counter Sabotage 11. Soulfly VII

 

 

Angst Skvadron – Sweet Poison

05052010-angskvaJ'avoue : lorsque ce disque est arrivé à la rédac, j'étais très enthousiaste à l'idée de chroniquer ce nouvel album d'Angst Skvadron, un des (nombreux) projets de Trondr, le frontman d'Urgehal. Vu ses méfaits dans ses autres formations, je m'attendais ici, malgré l'étiquette "avant-garde / post-black metal", à un disque solide, haineux, poisseux et violent… Bon, pour la haine et la violence, c'est plutôt mal parti ! "Pas dans la merde, la Patate", me direz-vous, mais bon, cette galette mérite tout de même que l'on s'y attarde.

En effet, ce qui commençait comme un album de black plutôt ambiancé (les 3 premiers morceaux) évolue très rapidement vers une musique plus travaillée, plus expérimentale et assez désarçonnante. D'un Valium Holocaust plutôt typé Black, on passe à des bidouillages presque électro (la voix trafiquée et les samples sur The U.F.O. Is Leaving), pour ensuite tomber sur titres plus mélodiques, tels que Dolcontin Blues, Sweet Poison ou We Miss Them totalement inattendu, qui est suivi à son tour par un The Eye Among the Stars à nouveau plus rêche et plus proche du style pratiqué habituellement par Trondr dans ses autres projets.

Angst Skvadron prend un malin plaisir à nous balader où bon lui semble, à nous prendre à contrepied. Ceci ne plaira certainement pas à tout le monde, et ceux qui s'attendaient, un peu comme moi, à un album de black seront certainement déçus… Cependant, même s'il est inattendu, Sweet Poison reste un album recommandable, à condition bien entendu de laisser tomber ses oeillères…

Mister patate (07/10)

myspace.com/angstskvadron

Agonia Records / 2010

Tracklist : 1. Valium Holocaust 2. Aerophobia 3. Posttraumatic Stress Syndrome 4. Dolcontin Blues 5. Fucking Karma 6. The U.F.O. Is Leaving 7. Rivotril Matja 8. We Miss Them 9. The Eye Among The Stars 10. Sweet Poison