Les réalisations de Pretty Maids ont été toujours été espacées, même au début de leur carrière. En ce début de nouveau millénaire, le groupe danois n'a fait que confirmer cet état de fait et ce Pandemonium voit le jour quatre ans après Wake Up To The Real World. Même si le style du groupe – une combinaison extrêmement talentueuse et personnelle de hard rock mélodique et de heavy à l'européenne – reste tout à fait identifiable sur ce nouvel opus, les quatre années ont permis à Pretty Maids de prendre un peu de recul et de se faire une idée assez précise de la démarche à adopter.
Pandemonium ancre donc plus que jamais Pretty Maids dans la modernité, même si on ne peut pas parler pour autant d'un « tournant », qui aurait risqué en fait de désorienter une fan base restreinte mais fidèle et surtout indispensable à la survie du groupe de Ronnie Atkins. À la production, Jacob Hansen (Volbeat mais aussi… Destruction) a créé un son respectant parfaitement l'identité du groupe tout en le faisant entrer dans la modernité sonore. Dès « Pandemonium » on constatera que le grain de guitare est énorme et que la puissance du chant d'un Atkins – plus virulent que jamais – est parfaitement rendue. Quant aux claviers, essentiels à la musique de Pretty Maids mais risquant de sonner datés (à la manière du pourtant excellent Future World), leur place et leur sonorité sont parfaitement trouvées.
L'impression se confirmera sur le futur hymne « INVU », doté d'un riff colossal mais surtout d'un refrain fédérateur. Le mid-tempo « Little Drops of Heaven » enfoncera le clou et constitue déjà le titre phare du disque, même si globalement les tempos sont beaucoup plus élevés.
La fin du disque dénote légèrement par rapport à ce début triomphant et le standard de qualité, bien que de très belle facture, s'abaisse alors un peu. On remarquera toutefois quelques grands moments de heavy mélodique sur l'entêtant « One World One Truth » ou sur le plombé « It Comes At Night » au refrain proprement vicieux. Les titres plus apaisés (« Old Enough To Know » est une ballade exemplaire et « Breathless » un Hard FM brillant parfaitement modernisé) jouent habilement un rôle de contrepoint par rapport à la hargne généralement affichée.
Un tel équilibre (au sens positif du terme) reste typique de Pretty Maids. Le groupe démontre ainsi qu'il reste fidèle à lui même, et ce dans la novation. C'est sans doute ce qui le rend si précieux et qui explique l'attachement que, malgré les déboires, beaucoup lui portent toujours.
Baptiste (9/10)
Frontiers / 2012
Tracklist (49:39) : 1. Pandemonium 2. I.N.V.U. 3. Little Drops Of Heaven 4. One World One Truth 5. Final Day Of Innocence 6. Cielo Drive 7. It Comes At Night 8. Old Enough To Know 9. Beautiful Madness 10. Breathless 11. It Comes A Night (remix – Bonus track)