Le groupe UNITOPIA s'est formé en 1996 autour de deux fortes personnalités, le chanteur Mark Trueack et le claviériste/chanteur Sean Timms. Après s'être donné le temps de se construire une identité propre, nos deux gaillards proposent en 2005 un premier album More Than A Dream. Grâce à cette carte de visite, le groupe tape dans l'œil du label Inside Out qui les signe pour 3 albums en août 2008. Les australiens enchainent alors rapidement en proposant The Garden, un énorme pavé: 2 Cds, 15 chansons et plus de 100 minutes de musique. Je dois avouer être passé complètement à côté de ces sorties et découvrir ce groupe pour la première fois via ce troisième opus Artificial.
Le label décrit la musique d'UNITOPIA comme «un mélange de THE FLOWER KINGS, VAN DER GRAAF GENERATOR, KING CRIMSON et MEN AT WORK». On est bien avancé avec ça. On peut au moins affirmer que les australiens évoluent dans les sphères du rock progressif. Et en même temps, à l'écoute de cet album cela semble tellement réducteur. Ce disque offre des ambiances, et des rythmes très variés. L'utilisation du saxophone est une brillante idée qui ajoute un cachet rafraichissant aux diverses compositions. «Artificial World» me fait penser à ASIA, ou encore GTR, «Not Human Anymore» aux classiques prog des années 70….
La comparaison entre UNITOPIA et THE FLOWER KINGS me parait judicieuse tant ces groupes mêlent et combinent avec bonheur des influences progressives très diverses et complémentaires. Les australiens n'hésitent pas à introduire dans leur musique des éléments jazzy ou world musique. Une chanson comme «Tesla» est un vrai plaisir malgré ses 13 minutes au compteur. C'est très frais, on ne s'ennuie pas et ce petit côté PINK FLOYD ne gâche rien. Les musiciens sont au top et offrent tous des prestations remarquables. Tout est juste et bien positionné. On ne trouve pas de faute de goût sur ce disque. Artificial est un concept album qui aborde tour à tour les thèmes de la lutte entre technologie et nature, l'intelligence artificielle et notre comportement.
Ce côté synthèse, pot-pourri d'influences progressives pourraient en rebuter certains. Apprécier Artificial demande une grande ouverture d'esprit pour abattre les cloisons et apprécier sereinement la musique proposée. Mais cet effort vaut le coup, on ressort de cette expérience grandi et apaisé. Comment ne pas craquer face à la beauté de «The Great Reward» qui clot l'album ? Cela faisait longtemps que je n'étais pas ainsi tombé sous la charme d'un album prog.
Oshyrya (8,5/10)
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InsideOut Music / 2010
Tracklist (52:57 mn) 01. Suffocation 02. Artificial World 03. Nothing Lasts Forever 04. Not Human Anymore 05. Tesla 06. Reflections 07. The Power of 3 08. Rule of 3’s 09. Gone in the Blink of an Eye 10. The Great Reward
Author:
supercastor
Juin
19
Aborted, groupe formé en 1995, nous sort ici un 4ème opus : The Archaic Abattoir. Qui dit abattoir, dit carnage. Et cet album d’Aborted ne déroge pas à cet adage, il en a même tous les atouts. On est directement plongé dans l’ambiance glauque de l’abattoir lugubre d’Aborted dès l’intro de la première chanson, et sans faux-détours, cet album évolue ensuite vers des tonalités et des rythmes dignes de leur rang. Brutalité à revendre, hurlements gutturaux omniprésents, riffs destructeurs, blasts aggressifs, tout est là pour que cet album plaise, ce qu’il fait très bien. Il alterne aussi voix black et voix death par moment mais surtout, les riffs plus lents (attention, ça reste du brutal metal, faut pas déconner !) de guitare arrivent quand on ne s’y attend pas mais ce n’est que pour mieux faire un carnage complet de vos tympans par la suite. Les titres s’enchaînent avec sans faille, Aborted ne nous laisse pas une seule seconde de répit.
Cet album fait également la part belle à des « samples » sortis d’on ne sait où mais qui participent pleinement à l’ambiance « sanguinaire » de cet opus. Les paroles de cet album contribuent elles aussi à l’ambiance générale du texte en abordant des sujets tels que la mort, la perversion humaine… et continue le travail commencé sur Goremaggedon. Le Carnage continue…. A conseiller à tout fan de metal, aimant ou pas les anciens albums d’Aborted, Archaic Abattoir étant susceptible de toucher un public de metalleux beaucoup plus large grâce aux différents éléments présents : un style bien lourd comme on les aime, des riffs dévastateurs, un « chant » death qui fait mouche à chaque syllabe, un batteur digne successeur du lapin duracell. Le livret du CD est à l’image du metal d’Aborted, très soigné.
SuperCastor (08/10)
Site Officiel: www.goremageddon.be
Listenable Records / 2005
Tracklist (33:28 mn)
1. Dead wreckoning 2. Blood fixing the bled 3. Gestated Rabidity 4. Hecatomb 5. The gangrenous epitaph 6. The Inertia 7. A cold logistic slaughter 8. Threading on vermillion deception 9. Voracious haemoglobinic syndrome 10. Descend to extirpation
A la lecture de sa biographie, on peut affirmer sans aucun doute qu'Aymeric Silvert est, comme un célèbre héros de la bande dessinée française, « né dedans ». Pas de potion magique ici mais le guitariste a dès sa plus tendre enfance évolué dans un univers musical. Et son parcours est déjà très impressionnant, je cite «Professionnel à 22 ans, (…) Aymeric enchaîne concerts, séances studio, projets personnels et enseignement. Une boulimie de guitare qui lui vaut d'être aujourd'hui professeur au CMA de Valenciennes et au conservatoire de Cambrai, auteur d'une méthode de guitare, de cours vidéo sur le site de référence guitare-live.com, démonstrateur pour MusicMan/Ernie Ball» etc etc.. Respect, il s'agit là d'une sacré carte de visite.
En plus d'évoluer au sein du groupe CENTURY SCREAM ( myspace.com/centuryscream ), il se lance dans une carrière solo via cet album Guilty. Techniquement, comme on pouvait s'y attendre, Silvert fait preuve d'une maitrise impressionnante. Il fait la démonstration de sa virtuosité à travers quelques solos bien sentis. Mais la technique n'est pas tout et j'apprécie particulièrement le sens mélodique prononcé des différentes compositions. L'absence de chant sur la moitié des chansons n'est ici pas rédhibitoire et l'auditeur peut agréablement suivre et fredonner les thèmes développés. Coup de cœur spécial pour les titres les plus rapides, les plus métal: «Perpetual» pour son petit côté John Petrucci, «Swedish Viking» qui sonne comme un hommage néo-classique au maitre Malmsteen, et «Guilty» pour son énergie et son rythme.
Aymeric Silvert n’a pas peur de se frotter aux ténors du genre et il le fait sans avoir à en rougir tant le résultat est bluffant. Il a aussi fait attention à proposer un album varié mêlant les genres et les atmosphères: rock, blues, country et métal. Les titres chantés m'ont un peu moins convaincus, son timbre de voix est assez quelconque et son accent français me parait un chouia trop prononcé.
Mais je ne voudrais pas terminer sur une note négative. J'ai été impressionné par le talent et la technique de ce musicien que je ne connaissais pas. Je vais de ce pas m'intéresser à CENTURY SCREAM, un groupe lui aussi très prometteur. Beau travail Monsieur Silvert !
Oshyrya (07.5/10)
http://aymericsilvert.com
myspace.com/aymericsilvert
100% PurProd / 2010
Tracklist (:) 01. Perpetual 02. Alone 03. Gimme Your Boots 04. Do You Feel the Rain ? 05. Swedish Viking 06. Guilty 07. Flame & Co 08. Metalo-jazz 09. C'est la vie 10. Smelly Rosie 11. Erin