Archive for juin, 2010

13062010_-_AntPre_-_TwiApoÇa ne vous dit rien Antares Predator ? Et si je vous dis qu’il s’agit en fait de Wolf 327 qui a changé de nom ? Toujours pas ? Et si je vous dis que ce groupe a été créé par Warach (de son vrai nom Øyvind Westrum) après le split de Keep of Kalessin en 2000, vous situez un peu mieux déjà ? Composé donc à l’origine de Warach à la guitare, Ghash (ex-Keep of Kalessin) et Thorns à la batterie, le groupe sortira une démo, Banquet of Ashes en 2008 avant de nous revenir ici avec le premier full-length, Twilight of the Apocalypse. 

Pour cet album, Warach s’est entouré de Blasthphemer à la batterie (ex-Belphegor), de Steffan Schulze ainsi que Mikal Svendsen. Même si ces noms vous sont inconnus, après avoir entendu Antares Predator, vous risquez de vous en souvenir. Peut-être pas comme ceux qui vous auront proposé une galette énorme mais plutôt comme ceux qui vous auront proposé un album qui ne vous aura fait une grosse impression (et qui m’a pour ma part, profondément ennuyé). C’est certes bien construit avec des nombreuses ambiances, des soli intelligemment placés, des riffs plutôt catchy, des sonorités symphoniques mais voilà, comme souvent en cuisine, les bons ingrédients ne suffisent pas. Aussi bon que soit chacun des éléments considéré séparément, une fois le tout pressé sur galette, il y a un côté dérangeant. Sans vraiment savoir pourquoi, ce disque m’a très vite lassé. Peut-être est-ce dû au manque d’originalité ou au fait que les compos sont malheureusement parfois (trop) tirées en longueur. Et malheureusement, plus j’avançais, moins j’aimais. D’abord, au niveau du chant, autant ça passe sans trop de soucis au début, autant 45 min de chant limite hardcore sur une musique thrash avec une grosse ambiance black, ça ne passe plus. Pour le reste des instruments, rien à redire, les gars savent ce qu’ils font. Par contre, niveau ambiance, un peu plus de stabilité et moins de versatilité aurait été apprécié. Et ce côté pompeux est parfois très saoulant (particulièrement sur « Twilight of the Apocalypse »), ce qui est dommage vu la qualité et le talent des membres. 

Premier album depuis la création du groupe il y a 11 ans déjà donc. Onze ans, c’est long mais au vu de ce qui est proposé, pas encore assez pour proposer quelque chose de plus catchy, de plus entrainant. Il manque quelque chose, pas seulement pour être un grand album mais tout simplement pour ne pas être lassant à la longue. Il est trop tard pour cet album mais espérons que le groupe rectifiera le tir pour le prochain…

Supercastor (04/10)

myspace.com/antarespredator

Battlegod Productions / Sure Shot Worx – 2010

Tracklist (45:34) :
1. Downfall 2. BBQ Epilogue 3. Wastelands 4. As Dragons Roam The Sky 5. Sacrament 6. Mark 13 7. Orion 8. Through The Deep 9. Twilight of the Apocalypse 10. Death

 

 

Les live d'Asia sont trop nombreux : c'est un fait reconnu. À quasiment chaque tournée le groupe de Wetton et de Downes nous propose un enregistrement live. Faux paradoxe : cela ne garantit en rien une haute qualité et nous attendons toujours le live par excellence d'Asia. L'enregistrement de la tournée de la reformation, Fantasia. Live in Tokyo, avait été critiqué déjà comme trop mou, ce Spirit of The Night redressera-t-il la barre ? En esprit chagrin, on remarquera qu'il s'agit d'un live n'illustrant pas le dernier disque en date – le très bon Omega – mais le précédent, un poil moins réussi, Phoenix. Et puis ce live, malgré une durée plus qu'honnête de 77 minutes – ne comprend que treize morceaux ce qui est peu étant donné la longue carrière d'Asia. Par ailleurs le son ne s'avère pas transcendant bien qu'incontestablement live ; cela plaira aux amateurs d'authenticité voire de rusticité. 

Ces réserves ne doivent pas obérer l'essentiel qui est que ce live est bon. D'abord grâce à Wetton qui semble avoir bel et bien abandonné ses abus alcooliques et a largement retrouvé sa voix d'antan (il est vrai que son registre vocal favorisant les médiums et les graves lui permet de passer mieux les années que d'autres chanteurs). Si j'avais déploré le peu d'énergie de Steve Howe sur la récente tournée, ici il ne fait pas preuve de mollesse et joue très bien. Geoff Downes est lui plus en retrait mais ce n'est pas un si mauvaise chose, certains de ses sons pouvant avoir vieilli. Pour finir Carl Palmer reste toujours aussi irréprochable et son jeu fin et dynamique bonifie beaucoup la musique du quartet. 

Pour finir la setlist s'avère alléchante. Certes, l'incontournable premier album est très présent mais c'est inévitable du fait de sa popularité. Certaines versions sont même particulièrement bonne (« Only Time Will Tell », « Time Again »), bien que je trouve que « Sole Survivor » manque quelque peu de dynamisme. Les deux titres extraits de Phoenix sont bienvenus mais c'est surtout la présence de plusieurs titres d'Alpha comme « Don't Cry », « Open Your Eyes » ou « My Own Time » qui sur-prendra de manière très positive les amateurs. Représenté ici par cinq chansons, il fait jeu égal avec le premier album. Evidemment cela s'est fait au détriment d'un autre album groupe un peu sous-estimé : Astra

Globalement, on en conclura que le bilan est positif et qu'un peu de surprise se dégage de cet album live qui est sans doute un des meilleurs (voire le meilleur) disque live du groupe à ce jour. C'est déjà ça de pris.

Baptiste [7,5/10]

 

Frontiers / 2010

Tracklist (77:13) : 01. Only Time Will Tell 2. Time Again 3. An Extraordinary Life 4. My Own Time 5. Open Your Eyes 6. Fanfare For the Common Man 7. Here Comes The Feeling 8. Never Again 9. The Heat Goes On 10. Sole Survivor 11. Don't Cry 12. Heat of the Moment 13. Midnight Sun (Bonus track)

Asia – Omega

Le disque Phoenix n'aura pas été donc un feu de paille… Et malgré des prestations scéniques considérées globalement comme plutôt molla-ssonnes, le line up originel d'Asia est toujours sur pied. Il est vrai que ni Yes et encore moins Emerson, Lake & Palmer n'enregistrent de leur côté et que Howe et Palmer peuvent consacrer un peu de leur temps libre à ce qui reste quand même, encore et toujours, le groupe de Wetton/Downes. Il est d'ailleurs significatif que Howe (que l'on sait capable d'être très créatif) n'ait co-composé que deux titres sur les douze de cet Omega

L'écoute du deuxième disque de la reformation nous permettra de pousser la comparaison encore plus loin avec ce que proposent ensemble Wetton et Downes par l'intermédiaire du projet Icon aux réalisations régulières et globalement de qualité. En fait Asia commence de plus en plus à ressembler à Icon, en plus vigoureux et moins mélancolique. C'est dire que les passages progressifs très présents sur le premier disque du groupe (il y a bientôt trente ans) ou sur Phoenix, sont assez rares, même si on constatera la richesse musicale du break d'un « Holy War » ou la subtilité des parties de guitare de Steve Howe sur le lumineux « Light The Way ». Asia œuvre donc toujours dans un rock mélodique certes moins AOR que jadis, mais renforcé d'éléments pop et parfois progressifs. 

On trouvera donc un hard rock plutôt bien senti en ouverture (l'excellent « Finger On The Trigger »), des ballades transcendées par la voix toujours sublime de Wetton (« Ever Yours »), des titres rock-pop de facture assez simple (« Emily ») ou beaucoup plus intéressants (« Listen The Children » dont le refrain et surtout le break valent le détour) voire des morceaux clairement ambitieux, notamment au niveau de la construction musicale et par la visée affichée (« End Of The World » assez somptueux). L'ensemble est globalement de très bonne facture et s'avère supérieur à Phoenix. On reste évidemment en deçà de ce que pouvait proposer Asia dans les années 80 car l'album manque de fougue et parfois un peu d'accroche. Par ailleurs, il recèle quelques titres un peu plus faibles comme ce « I Believe » ou la ballade jolie mais trop banale « Don't Wanna Lose You Now » ; ces titres sont logiquement confinés en fin de disque. Peut-être ce dernier aurait-il pu être écourté et ce d'autant plus qu'il dépasse l'heure de musique ? De nos jours il n'y a pas besoin d'être roboratif pour satisfaire l'amateur.  

Baptiste [8/10]

 

Site Officiel

Frontiers / 2010

Tracklist (61:21) : 1. Finger on the Trigger 2. Through My Veins 3. Holy War 4. Ever Yours 5. Listen Children 6. End of the World 7. Light the Way 8. Emily (Bonus track premier pressage digipack) 9. Still the Same 10. There Was a Time 11. I Believe 12. Don't Wanna Lose You Now