Archive for juillet, 2010

Brain Drill – Quantum Catastrophe

BD07132010Pour une surprise, c’est une surprise ! Malgré ses problèmes de line up qui l’avaient mené, pendant quelque temps, au bord de la disparition, Brain Drill revient vers nous avec un second album qui devrait assurément faire parler de lui, tant en bien qu’en mal !

Tout d’abord, Brain Drill, c’est un bassiste, que dis-je, une pieuvre au jeu tentaculaire et dément qui se permet même d’ouvrir les hostilités en alignant quelques lignes de basse supersoniques avant que les guitares et la batterie ne viennent se joindre à lui. Plus qu’une simple section rythmique, il apporte clairement un plus aux compos et ne se retrouve pas tout à fait noyé dans la masse comme c’est trop souvent le cas sur les galettes du genre.

Ensuite, Brain Drill, c’est un jeu de guitare décoiffant, où les riffs côtoient des passages en sweeping que ne renierait pas un certain Origin. Ca joue vite, très vite même, les notes défilent à une vitesse incroyable ("Beyond Bludgeoned" en est un parfait exemple), on vient même à se demander s’il est physiquement possible de jouer à une telle allure (ayant vu Origin en live cette année, il semble bien que ce soit le cas et qu’il est possible de tenir l’espace d’un show sans que les cordes ou les doigts du gratteux ne prennent feu).

Mais comment pourrait-on parler de Brain Drill sans évoquer ce batteur, ou plutôt devrais-je dire le métronome du groupe, frappant inlassablement ses fûts avec une régularité bluffante, à tel point que je demande si ce jeu n’est pas trop carré, trop « beau » pour être vrai et s’il n’a pas été quelque peu corrigé en studio.

Enfin, Brain Drill, c’est un chanteur qui, sans avoir la réputation des grands du genre, parvient à nous scotcher avec un registre varié. Cependant, sa prestation passe quelque peu à l’arrière-plan, tant on essaie de suivre tout ce qui se passe sur un plan purement instrumental.

Malgré toutes ses qualités, Quantum Catastrophe n’est pas exempt de tout défaut. En effet, on pourra lui reprocher une filiation trop marquée avec un groupe tel qu’Origin et un manque de spontanéité flagrant : tout est réglé au millimètre près, aucun écart, aucune fantaisie, rien, nada à ce niveau-là, circulez, y’a rien à voir. Par ailleurs, le groupe est-il en mesure de reproduire ces morceaux de manière aussi parfaite sur scène ? Personnellement, n’ayant jamais eu la chance de les voir en live, je ne me prononcerai pas (ceci dit, je doutais aussi pour Origin, et j’ai dû reconnaître qu’ils y parviennent).

Quantum Catastrophe risque d’en rebuter plus d’un, à cause de ce petit côté artificiel que dégagent ses compos. Cependant, bouder une telle démonstration de maîtrise technique serait dommage, tant le produit proposé ici est réussi.

Mister Patate (08.5/10)

www.facebook.com/braindrill666

myspace.com/braindrill

Metal Blade Records / 2010

Tracklist (41:54) 01. Obliteration Untold 02. Beyond Bludgeoned 03. Awaiting Imminent Destruction 04. Nemesis of Neglect 05. Entity of Extinction 06. Mercy to None 07. Monumental Failure 08. Quantum Catastrophe

 

Abinaya – Corps

AbiCorp2010Je ne sais pas vous, mais moi je n’avais jamais entendu parler d’Abinaya avant qu’ils me contactent pour m’envoyer « Corps », leur second album. En conséquence je n’avais pas d’attente particulière en enfournant la galette dans ma platine, bien que le superbe digipack ait vraiment attiré mon attention, avec le portrait de Baudelaire –dont je suis un fan absolu- et l’extrait des Fleurs du mal.

Allé, on appuie sur play pour voir ce qu’Abinaya nous propose, et là…première grosse claque avec le premier riff : bon dieu quel son, je ne m’attendais absolument pas à ça ! Hop, on enquille deux autres écoutes de l’album, le temps de bien rentrer dedans et de comprendre un peu ce qu’il se passe. Et force est de constater que le reste des écoutes ne sera que pur plaisir et enchantement. Comment dire ? Je suis…étonné, ravi, impressionné et totalement bluffé en fait…bref, je suis déjà fan du groupe !
Abinaya possède un son vraiment lourd, des riffs de guitares gras et tranchants, clairement Heavy, un peu comme si la chanson à texte française s’était adjoint les servi ces d’un Zakk Wylde ! 

Voilà une des premières caractéristiques du groupe, qui vous saute aux oreilles, si je puis dire, dès la première écoute. Et franchement, je ne m’attendais pas à ça de la part d’un groupe qui par ailleurs propose une grande finesse dans ses compositions et ses textes. Car Abinaya n’est pas un simple groupe de Metal au gros son, loin de là ! Les influences musicales sont variées-on sent par exemple parfois l’ombre de Trust ou Noir Désir planer sur les compos (Cf. « L’homme libre »)-, les textes sont poétiques et engagés (Igor Achard, guitariste chanteur par ailleurs, est également une fine plume nous proposant des textes révélant une vision acerbe de la société actuelle et un sens aigu du vers, une sorte de troubadour des temps modernes pour qui la guitare électrique aurait pris la place du luth ou de la vielle). Et si je peux me permettre…bordel que ça fait du bien de trouver un enfin groupe qui propose des textes intelligents et bien écrits, dans un français soutenu !! Merci Abinaya ! En ce qui me concerne je n’ai jamais été fan des textes en français, dans le sens ou je les trouve la plupart du temps mal écrits, niais, clichesques et peu inspirés, mais là ce n’est pas le cas, et je dirais même que c’est un vrai plaisir que d’écouter attentivement les paroles.

Le chant, qui fait d’ailleurs parfois penser à celui de Bernie de Trust, contient aussi ses propres caractéristiques qui le démarquent du lot, dans le sens ou Igor Achard n’est pas réellement un chanteur, encore moins un hurleur, mais plutôt un interprète de chansons à textes, qui n’hésite pas à hausser le ton quand cela est nécessaire. Il m’aura fallu un petit temps d’adaptation pour l’apprécier à sa juste valeur, mais la magie opère très vite avec Abinaya, à tous les niveaux, et ce même si l’on est un peu réfractaire à ce style de musique au départ. 

La seconde caractéristique qui fait d’Abinaya un groupe atypique provient de sa base rythmique, avec des percus qui doublent constamment la batterie. Et ce détail apporte énormément au groupe : en plus de donner plus de profondeur et de pêche aux compositions, il apporte un côté tribal à la Sepultura (Cf. un « Testament » vraiment excellent en ce qui concerne les percus !). C’est le détail qui tue, et qui fait toute la différence, car les morceaux sont ainsi tirés vers la haut, gagnent en intérêt, et prennent une dimension qui va clairement au-delà du Metal, ouvrant ainsi le champ d’action du groupe. Nul besoin de préciser qu’en plus c’est assez rare de trouver ça dans ce style de musique. Abinaya, armé de son talent et de son caractère, dépoussière la scène Rock/Metal actuelle et ouvre grand la fenêtre pour aérer la pièce. Excellent, original…et innovant !

Pour le reste, que dire de plus ? Corps est un réel coup de cœur qui ne souffre aucun défaut et que l’on écoute encore et encore, toujours avec le même plaisir: un album étonnant, attachant, de grande qualité, avec une excellente production et un travail très soigné à tous les niveaux. La grande classe tout simplement : une valeur sûre pour la scène Rock/Metal française. 
Chapeau les gars, et merci pour cet album qui transpire la sincérité et le savoir faire !

Sheol (09/10)

www.myspace.com/abinayarockpage

abinaya.free.fr

Brennus – Rebel Music – Replica Records / 2009

Tracklist (49:48min) 
01. Corps 02. Enfant d’Orient 03. L’homme libre 04. Regarder le ciel 05. Algo mais (quelque chose de plus ) 06. Les labels 07. Testament 08. Les chars de police 09. Partir puis revenir 10. La mort des amants 11. Résiste

 

Blood Revolt – Indoctrine

Bloodrev072010In an age of compromise Blood Revolt is genuine rebellion. Pushing the boundaries of what is accepted in 'extreme' metal, Blood Revolt is metal with teeth, like it should be. Genuine violence and aggression mixed with the kind of very real and very dark subject matter that would make other bands heads spin. No cartoon imagery or fantastical pseudo religious hocus pocus, this is the sniper filing down the pin before picking off innocents, this is the suicide bombers sweaty greasy hand on the ignition, dead bodies piled in the politics of the mass grave. Unforgiving and unrelenting elitism…

Ces propos, tirés d’une déclaration d’A.A. Nemtheanga, frontman de Primordial et chanteur du tribute band Twilight of the Gods, laissaient d’ores et déjà présager de très bonnes choses pour Blood Revolt, projet de War Metal auquel il participe aux côtés de James Reed (Conqueror, Revenge) et de Chris Ross (Revenge, Axis of Advance). Cependant, je restais tout de même sur la défensive : en effet, comment son chant allait-il pouvoir s’allier au barrage sonore que ces deux anciens de Revenge allaient certainement nous balancer à la tronche comme une rafale de M16 ?

Tout d’abord, il convient de souligner que Blood Revolt ne joue pas vraiment dans la même ligue que les furieux de Revenge : moins unilatéral, plus varié, le combo nous propose des compositions plus « écoutables », à tel point que l’on pourrait quelque peu faire la grimace si l’on s’attendait bel et bien à une bonne grosse décharge de War Metal bas-du-front des familles, avec explosions et bouts de tripaille sur les murs. À ce niveau, on frôle la publicité mensongère !

Cependant, cela ne signifie certainement pas pour autant que Blood Revolt est une déception, bien au contraire. En effet, bien que ceci puisse paraître étonnant, le mariage de la voix d’A.A. Nemtheanga et de la musique composée par ses deux acolytes constitue un mélange réussi. Au niveau du chant, attendez-vous à son chant clair si caractéristique, alternant avec quelques passages où il se fait plus bas, plus menaçant, comme un nuage de poussière à l’horizon annonciateur de l’arrivée d’une colonne de chars. La musique, quant à elle, parvient à éviter l’écueil de la monotonie par quelques changements de rythme salvateurs (ha, ce passage mid-tempo sur Year Zero, pour ne citer que lui), voire même quelques « mélodies » (notamment sur le titre éponyme, avant une nouvelle montée en puissance furieuse). Cependant, les assauts soniques pour lesquels étaient réputés ces deux musiciens dans leurs autres groupes sont également au rendez-vous, et leur combinaison avec un chant clair pourrait évoquer, de (très) loin, Anaal Nathrakh qui a aussi pris l’habitude, sur ses albums, de placer quelques lignes de chant clair au milieu de sa folie sonore.

Blood Revolt peut sembler, à première vue, un mariage contre-nature, mais le rejeton engendré par ce mélange de genres est plus que réussi et devrait ravir plus d’un fan de Metal extrême. À découvrir d’urgence !

Mister Patate (08/10)

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Metal Blade Records / 2010

Tracklist (42:15) 01. Salvation at the Barrel of a Gun 02. Dead City Stare 03. Bite the Hand, Purge the Flesh 04. Gods Executioner, Praise Be 05. My Name in Blood Across the Sky 06. Indoctrine 07. Year Zero 08. The Martyrs Brigade