Archive for juillet, 2010

Whitechapel – A New Era Of Corruption

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Déjà 3 albums au compteur pour Whitechapel, un des fers de lance de cette scène Deathcore qui ravit les fans de brutalité moins regardants et fait grincer les dents des puristes (qui a dit « vieux cons » ?) qui n’apprécient guère cette intrusion de hardcore dans « leur » Death Metal. Bon, je préfère ne pas cacher mon point de vue avant même de rentrer dans le vif du sujet : le Deathcore ne m’a jamais vraiment passionné. Au « mieux », on dira que le Deathcore me laisse neutre comme un Suisse. Cependant, je tâcherai de rester le plus objectif possible.

Avant même de véritablement s’intéresser au travail de composition de ces jeunes brutes, on est immédiatement frappé par cette production : précise, claire tout en étant lourde, énorme, presque clinquante. Certes, ce type de production est fréquent pour ce genre mais, pour un habitué (comme moi) de la prod’ old school « enregistrement en une prise dans la crypte d’une église », une telle netteté fait toujours son petit effet. Un peu trop propret, peut-être, mais rudement efficace… à moins que cette qualité d’enregistrement ne serve à dissimuler la vacuité de la musique proposée ?

C’est peut-être justement là que le bât blesse quelque peu. Sans pour autant tomber dans le pilotage automatique ou l’auto-parodie, Whitechapel se contente de nous servir 11 morceaux de Deathcore qui usent et abusent des clichés du genre : un bon beugleur au ton bien guttural (accompagné, sur un titre, par les hurlements déchirants de Chino Moreno), du riff trois tonnes à la pelle, quelques mosh parts brise-nuques… Vous l’aurez deviné, Whitechapel n’a pas franchement opté pour l’originalité. Cependant, ce défaut est compensé par l’efficacité du combo : il a beau ne pas être original, il parvient tout de même à pondre quelques morceaux taillés pour le live et qui devraient faire des ravages lors des prochains concerts du groupe.

A New Era Of Corruption, comme ses prédécesseurs, rebutera les puristes / intégristes du Death Metal et devrait ravir les fans du genre ou les auditeurs en manque d’albums bourrins à écouter en mettant le cerveau en roue libre. Personnellement, je suis quelque peu coincé entre ces deux points de vue, mais je pencherais tout de même pour une note plutôt positive pour cet album qui, sans m’avoir retourné, a eu le mérite d’attirer mon attention et m’a incité à revoir, en partie, mon jugement sur le Deathcore.

Mister Patate (07/10)

www.facebook.com/whitechapelmetal

www.whitechapelband.com

myspace.com/whitechapel

Metal Blade Records / 2010

Tracklist (41:39) 01. Devolver 02. Breeding Violence 03. The Darkest Day Of Man 04. Reprogrammed To Hate (feat. Chino Moreno) 05. End Of Flesh 06. Unnerving 07. A Future Corrupt 08. Prayer Of Mockery 09. Murder Sermon 10. Nercomechanical 11. Single File To Dehumanization

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avantasia serait-il en train de prendre le pas sur le groupe officiel de Tobbias Sammet, Edguy ? À écouter ces deux disques sortis coup sur coup et constitués de vingt-deux titres dont certains frôlent les dix minutes, on pourrait croire que le projet solo du leader d'Edguy lui accapare plus de temps et d'attention que le groupe qui l'a pourtant jadis promu comme un des meilleurs chanteurs et compositeurs du metal actuel. Le déséquilibre est d'autant plus étrange que Sammet reste le principal compositeur dans tous les cas. La réponse à nos interrogations se trouve peut-être dans la question des concerts, puisque la musique d'Avantasia, articulée autour de guest-stars extrêmement prestigieuses (et occupées), est difficile à reproduire sur scène, du moins dans sa configuration originelle (Avantasia a toutefois réussi à fouler les planches il y a deux ans).

Or, la difficulté de réellement monter sur scène a au moins une retombée positive : Tobbias Sammet est ici totalement libre de laisser courir son imagination et sa créativité. Au final, ces deux nouveaux disques attesteront que, sur le fond, Avantasia est plus créatif qu'un Edguy toujours sympathique – comme sur son dernier opus – mais, à mon avis, désormais très loin de ces réussites totales qu'étaient Theater of Salvation et Vain Glory Opera.

Revenons à ce diptyque, The Wicked Sympony et Angel of Babylon, qui se propose de clore la saga lancée par Avantasia sur l'excellent The Scarecrow, achevant l'histoire de cet homme épouvantail – allégorie de la solitude, en pleine quête existentielle. La première remarque est que ces deux nouveaux disques ne renouent que ponctuellement avec le metal symphonique des deux premiers essais d'Avantasia et que la musique reste toujours aussi accessible ; il est d'ailleurs significatif que Michael Kiske ait moins de place qu'un chanteur très typé hard rock classique comme Jorn Lande. Comme Jorn Lande a rarement aussi bien chanté qu'ici, on ne regrettera pas ce choix.

Sans complètement renier cette veine du heavy symphonique qui reste ainsi présente sur un bon tiers des morceaux, l'Avantasia actuel reste indéféctiblement varié. Sammet alterne donc les morceaux de metal speedés (« Scales of Justice » qui accueille un Tim « Ripper » Owen, excellent ici) ; les grandes fresques heavy symphonique (« The Wicked Symphony » et « Stargazers », tous les deux en ouverture de disque) ; les morceaux de hard mélodique très orientés radio (écouter le duo avec Klaus Meine, « Dying For Angel » qu'envirait bien le Scorpions actuel ou l'excellent « Your Love Is Evil », avec des chœurs somptueux à la Journey) ; et les morceaux relevant en fait d'un « pomp hard rock » de très bon acabit (« Death Is Just A Feeling », qui nous voit surpris par un Jon Oliva renouant avec les meilleures heures de Savatage). Avantasia touche aussi au metal gothique à chanteuse grâce à Claudy Yang, qui transcende un « Symphony of Life » de haute tenue.

À la croisée de ces orientations, Avantasia propose aussi des titres combinant avec bonheur les influences, comme ce « Runaway Train » de très belle facture, qui s'inspire un peu de ce que pourrait faire de meilleur un Meat Loaf en pleine forme. Le majestueux « Journey To Arcadia » au refrain entêtant chanté par un Bob Catley ici incontournable, relève un peu de la même direction.

Ne serait-ce l'alternance toujours aussi prononcée (et, il faut le dire, remarquablement agencée) des chanteurs, on ne serait en effet souvent pas loin d'un Meat Loaf, en, évidemment, beaucoup plus heavy et délesté de ses ballades (même si elles ne sont pas totalement absentes – écouter la plutôt réussie « Blowing Out The Flame »). La comparaison ferait peut-être sursauter Tobbias Sammet qui se pose souvent en parangon du metal classique, mais il est sûr que cette nouvelle trilogie l'en a, sur certains points, peut-être un peu éloigné… pour mieux le réinventer. Et avec quel brio !

Baptiste (9/10)

 

Site Officiel: http://www.tobiassammet.com/

Nuclear Blast / 2010

The Wicked Symphony – Tracklist (60:38) : 01. The Wicked Symphony 02. Wastelands 03. Scales Of Justice 04. Dying For An Angel 05. Blizzard On A Broken Mirror 06. Runaway Train 07. Crestfallen 08. Forever Is A Long Time 09. Black Wings 10. States Of Matter 11. The Edge

Angel Of Babylon – Tracklist (58:59) : 01. Stargazers 02. Angel Of Babylon 03. Your Love Is Evil 04. Death I Just A Feeling 05. Rat Race 06. Down In The Dark 07. Blowing Out The Flame 08. Symphony Of Life 09. Alone I Remember 10. Promised Land 11. Journey To Arcadia

Crazy Lixx – New Religion

czlx_nrUn album de sleaze assez basique mais bien fait. Voilà comment résumer ce New Religion de Crazy Lixx. Vous n'y trouverez rien d'exceptionnel, mais les fans du genre y trouveront sans doute leur bonheur. Beaucoup de chansons à partir de « Blame It On Me » sont un peu longuettes, pas forcément mauvaises mais elles auraient gagné à être plus courtes. Tout l'album rappelle énormément Def Leppard, parfois des bribes de Skid Row (« The Witching Hour », « Lock Up Your Daughter »), on pourrait peut-être crier au plagiat parfois… mais bon, je laisse ça aux rabats-joie: ça sonne bien dans l'ensemble, c'est le plus important. Et de toute manière ils sont loin d'égaler les maîtres. A vrai dire, pour la plupart des chansons, mes notes disent: « basique mais marrant »… soit un album loin d'être révolutionnaire mais que peuvent apprécier les amateurs du genre!

Polochon (06.5/10)

 www.crazylixx.com

Frontiers Records / 2010

Tracklist (44:35) : 01. Rock and a Hard Place 02. My Medicine 03. 21 'Til I Die 04. Blame It on Love 05. Road to Babylon 06. Children of the Cross 07. The Witching Hour 08. Lock Up Your Daughter 09. She's Mine 10. What of Our Love 11. Desert Bloom 12. Voodoo Woman