Archive for août, 2010

Caravellus – Knowledge Machine

CrvllusknwM200710Dans l'escarcelle du nouveau label Metalodic, on compte Kerion mais c'est bien les brésiliens de Caravellus qui ont ouvert le bal du partenariat avec ce label québécois. C'est ici avec un représentant du metal progressif que l'on passe une heure à arpenter tout ce qui se fait dans le genre.
Il faut l'avouer d'emblée, Knowledge Machine, seconde réalisation du quintet, est une synthèse de bien des combos du genre et la personnalité du groupe ne se dévoile que trop rarement.
Aussi bien inspiré par Symphony X (flagrant et totalement indécent sur « Corsairs in Black »), que Beyond Twilight, Eyefear, Spheric Universe Experience ou même Kamelot, Caravellus exécute son art avec un talent indéniable, une dextérité certaine et des compositions qui tiennent la route.
Adepte des compos à tiroir comment pourrait-il en être autrement dans son style, le groupe s'investit à fond quitte à en faire trop, certains passages ne sont pas foncièrement nécessaire alourdissant l'ensemble et limitant la compréhension des morceaux que l'on aurait aimé parfois plus direct.

C'est avec des choeurs d'église accompagné de bruitage mécanique que débute cet opus, ensuite « Corsairs in Black » nous gave de claviers et de guitare lead à la façon Michael Romeo's band avant que l'ouverture de  « When The Night Has Fallen », portée par des claviers très eighties, face sourire et confirme que derrière le micro,  Andrea Amorim, ne se trouve pas toujours à son aise avec de bons moments sur les refrains mais des imperfections nombreuses pour suivre l'instrumentation au niveau mélodique, il y a assez souvent des phrasés qui choquent. Pourtant les capacités du monsieur se révèlent impressionnantes sur « The Divine Comedy ».
En alternance, les claviers et les guitares se répondent avec à chacun sa part de lead même si les claviers tiennent le haut du pavé pour le ressenti mélodique, les guitares sont plus démonstratives qu'autre chose, à écouter sur les solos de « The Divine Comedy » où elles s'emparent un temps du morceau pour épater la galerie mais sans apport autre.
La pièce maîtresse éponyme est son quart d'heure démarre par un speech d'une minute trente à l'anglais approximatif sur la situation écologique de la planète pour laquelle personne ne se bouge. Dans cette évocation qui se veut refléter la musique de Caravellus, c'est surtout à Angra que l'on songe. L'émotion prime plus que la démonstration mais l'on vogue agréablement sur le fil du rasoir du « j'en fait trop ».
Pas foncièrement désagréable, Caravellus possèdent des musiciens assez doués mais qui ont la fâcheuse tendance à se rattacher à l'existant et dans ce domaine il est préférable de se consacrer au références car les brésiliens ne parviennent pas à subjuguer suffisament pour faire de Knowledge Machine, un imparable. Dommage.

Clayman (06.5/10)

myspace.com/caravellus

Metalodic Records / 2010

Tracklist (59:00) 1. Deus Ex Machina 01:00 2. Corsairs in Black 07:12 3. When The Night Has Fallen 05:58 4. Beyond The Skies 07:07 5. The Divine Comedy 07:07 6. Behind The Mask 06:11 7. Wherever I Am 03:09 8. Dance of Damnation 05:56 9. Knowledge Machine 15:40

 

Kataklysm – Heaven’s Venom

Il y a quelques mois, Kataklysm sortait un EP, Cross the Redemption Line, qui était sensé nous faire patienter jusqu’à la sortie de leur prochain full-length, Heaven’s Venom. Chers lecteurs, réjouissons-nous, cette attente est terminée !

Fidèle à son monstre fétiche qui les suit depuis In the Arms of Devastation, l’artwork nous le présente ici en train de s’arracher le cœur, entouré de figures angéliques en train de piétiner une sorte d’ange. Si besoin en était, Kataklysm nous prévient dès l’artwork que le sang va être répandu (ça me rappelle leur chanson « Blood in Heaven » tiens). Côté musical, on ne risque pas d’être dépaysé. A l’instar d’In the Arms of Devastation et Prevail, Heaven’s Venom s’ouvre sur un sample (quelques phrases ici au lieu d’une seule sur les opus précédents).  Comme sur Prevail, Kataklysm démarre en nous assénant un premier morceau énorme où le groupe déchaine toute sa fureur, comme s’il s’était retenu pendant une trop longue période. Le groupe semble encore plus agressif (peut-être est-ce dû à la batterie qui est encore plus rapide qu’auparavant selon moi) mais pas moins mélodique pour autant. Les envolées mélodiques qui ont fait le succès du groupe en album ou en live sont toujours présentes mais pas uniquement dans les midtempos ou les passages plus lents. On retrouve aussi ses passages « lents » où Kataklysm installe cette ambiance lourde et malsaine typique de leur metal. Que ceux qui avaient peur de voir Maurizio délaisser son phrasé growlé typique (à cause de son phrasé plus crié dans Ex Deo) soient rassurés : il assure toujours un growl posé, plus compréhensible que la plupart des chanteurs death actuels. Du côté de la batterie, la maitrise est toujours aussi présente. Max torture ses fûts comme rarement auparavant. Mais comme pour tous les autres membres, il ne s’agit pas que de brutalité pure. Il lui est certes difficile d’être « mélodique » au sens pur du terme mais il compense par un feeling et un groove sans faille. Il faut souligner qu’il est bien aidé en cela par Stéphane à la basse et Jean-François à la guitare. Côté originalité, même si Kataklysm fait du Kataklysm pur et dur sans en dévier (leur demander de faire autrement reviendrait à demander à Slayer de jouer des balades romantiques), il le fait très bien tout en proposant des compositions inspirées, qui sonnent immanquablement comme du Kataklysm mais qui ne sont pas non plus du déjà-entendu chez eux. Ces compositions semblent par ailleurs taillées pour l’expérience live (le groupe en joue d’ailleurs déjà quelques-unes en tournée avant même la sortie de l’album) avec leurs changements de rythme incessants, les parties plus blastées ou les parties plus lentes où le groupe est tout aussi destructeurs pour vos oreilles, vos cervicales, votre dos (un titre comme « Push The Venom » va sans doute faire un malheur en live). Et si en plus de tout cela vous ajoutez une production en béton (même si la basse me semble un peu en retrait par moment), vous l’aurez deviné, vous tenez entre vos mains fébriles une galette énormissime.

En l’espace de dix brûlots, Kataklysm nous revient en pleine forme malgré des tournées incessantes et nous offre un album de death metal inspiré, du Kataklysm pur souche, sans faille. Un disque diaboliquement mélodique qui garde toute cette énergie et cette brutalité du northern hyperblast.

Site officiel: http://www.kataklysm.swizcorp.com/

Myspace officiel: http://www.myspace.com/kataklysm

Supercastor (09/10)

Nuclear Blast – 2010
Tracklist : 01. Soulless God / 02. Determined (Vows Of Vengeance) / 03. Faith Made Of Shrapnel / 04. Push The Venom / 05. Hail The Renegade / 06. As The Walls Collapse / 07. Numb And Intoxicated / 08. At The Edge Of The World / 09. Suicide River / 10. Blind Savior