Ho le joli délit de sale gueule, l’a priori honteux, que dis-je, le préjugé dans toute sa splendeur ! Il aura suffit au boss poilu et au Castor de voir l’étiquette Black Metal sur cet arrivage pour me confier L’Arrivée de la Terne Mort Triomphante, nouvel opus de Gnaw Their Tongues. Bon, dans un sens, leur décision était logique, mais encore eut-il fallu que ce fût réellement du Black Metal (1).

Car non, Gnaw Their Tongues n’évolue pas vraiment dans les sphères de mon style préféré, loin s’en faut ! Les inspirations ici ne sont pas Mayhem, Darkthrone ou Marduk, mais plutôt Elend, ce projet passé maître dans l’art de créer des ambiances oppressantes et sombres avec une myriade d’instruments. A l’instar d’Elend, Gnaw Their Tongues joue avec nos émotions et nous emmène dans son propre univers inquiétant. 5 morceaux, 45 minutes, respirez un grand coup et plongez dans l’inconnu.

On pourrait chipoter, en avançant qu’un album ne contenant pas le moindre riff de guitare n’a pas sa place dans les pages de ce webzine, mais pourquoi bouder son plaisir lorsqu’un artiste ou un groupe, en l’occurrence Gnaw Their Tongues, parvient à toucher du doigt cette ambiance malsaine que bon nombre de groupes de Black Metal peinent à reproduire, et ce uniquement en utilisant des instruments classiques ? Rares sont les groupes qui parviennent à prendre l’auditeur par les tripes comme Gnaw Their Tongues. Je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai pu entendre sur cet album, mais cela m’a conquis ! Fans d’Elend, si vous ne connaissez pas encore Gnaw Their Tongues, ceci est un must pour vous !

Mister Patate (08.5/10) 

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Candlelight Records – Crucial Blast / 2010

Tracklist (44:50 mn) 1. L’Arrivée de la Terne Mort Triomphante 2. Les Anges Frémissent Devant la Mort 3. La Mort dans Toute Son Ineffable Grandeur 4. Le Chant de la Mort 5. Le Trône Blanc de la Mort

L'horloge de ce groupe ibérique n'a semble t-il pas franchi le cap de l'année 1986, trop souvent les groupes métalliques en provenance d'Espagne ont cette -un poil- fâcheuse tendance à recycler avec 25 ans de retard tout ce qui faisait headbanguer les chevelus. Là, il s'agit de singer tous les groupes de thrash ricains, et à outrance… Sur le plan de l'exécution, de ce côté là, rien à dire ça mouline au poil, emballé par une production correcte (ils n'ont pas poussé le tribute album jusqu'à la production datée…).
On a juste l'impression d'avoir des kilotonnes de repompage de tout le thrash des années 80 dans la tronche, un coup de Metallica, de Megadeth, d'Exodus, tout le monde y passe… Ce troisième album en 10 ans d'existence de ce combo ne présente guère d'utilité sauf pour le fan de thrash obtu qui penserait qu'au delà de l'année 86 le metal est mort. Ou alors pour vous amuser à piéger des potes en leur faisant croire lors d'une soirée arrosée que vous êtes en possession d'inédits avec Mustaine au chant. Un tribute album un brin maladroit en somme. Totalement impersonnel. La nostalgie à outrance n'a pas que du bon à offrir, et ce n'est pas la reprise approximative à la sauce thrash de Maiden en fin d'album qui va sauver ce naufrage. 

Hamster (03/10)

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Century Media / 2010

Tracklist 1. The Manhattan Project 2. Blast Off 3. Of Men And Tyrants 4. Clockwork 5. Devil Take The Hindmost 6. The Misanthropist 7. Legally Brainwashed 8. Get Out Of My Way 9. My Insanity 10. One Side One War 11. Into The Storm 12. National Disgrace 13. Be Quick Or Be Dead (Iron Maiden Cover / Bonus Track)

Mea culpa, j'avoue d'entrée, je n'avais pas vraiment accordé d'attention au groupe d'Orange County (Californie) depuis son album de 2006, The Truth, sorti chez Trustkill. J'ai donc zappé un Declaration, un poil plus virulent…  Alors forcément à l'écoute de cet album éponyme on sent très vite que le ton agressif prend de plus en plus le dessus, les californiens renouent pour de bon avec la brutalité, comment leur reprocher ? Il est vrai que les ricains sont un brin en colère et se défoulent comme ils le peuvent (en 2008 au moment de la sortie de l'album declaration, ils n'avaient pas manqué de rendre publique leur aigreur à l'égard du label Trustkill). 
C'est seulement à la fin de l'année 2009 qu'ils ont signé un nouveau deal chez Rise records, un poil confidentiel le label, on comprend que pour ce dernier c'est un rêve qui devient réalité… et pour le groupe le cap de la décennie est franchi un peu plus sereinement. L'album éponyme à été enregistré au studio Planet Z à hadley dans le fin fond du Massachusetts, terre des pionniers du metalcore, et derrière les manettes Chris "Zeuss" Harris (Hatebreed), qui n'a rien d'un manchot.
Un nouveau guitariste remplace Jona Weinhofen (reparti en Australie, las d'attendre que trustkill honore les royalties dues… le voilà désormais chez Bring Me The Horizon), Dave Nassie, qui a fréquenté quelques groupes recommandables (Suicidal Tendencies, Infectious Groove…). Pas totalement nouveau diront les fans hardcore, c'est vrai, il a fait une apparition en tant qu'invité sur un titre de l'album précédent.
Sinon la soupe est bonne, et aux oreilles agréablement elle sonne, en tout cas elle pique un peu plus. Bleeding Through laisse moins de place aux moments langoureux (bon, on doit en trouver un sur "Salvation Never found", un pour conclure le titre "Divide The Armies" et il y a le refrain dégoulinant de "Distortion, Devotion …"), et le groupe se lâche sur les passages agressifs parfois plus proches du black metal que du metalcore. On retiendra également une certaine sobriété sur la durée des titres (à l'exception du dernier qui frôle les 6 minutes). Les nappes de claviers se font surtout entendre en intro et sont toujours présentes sans dégouliner pour autant tout au long de l'album. Bleeding Through conserve sa force de frappe et à nettement amélioré ses uppercuts pour livrer un album solide et  convaincant, moins grand public que Truth, dans la veine de "Declaration" tout en amplifiant la déflagration sonique. Si ce n'est pas une vraie déclaration d'amour au metal féroce tout ça… on peut même leur pardonner de nous coller un morceau au refrain prévisible pour emballer les jeunes filles en guise de final !

Hamster (08/10)

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Rise Records 2010

Tracklist (45:34) 1. A Resurrection 2. Anti-Hero 3.Your Abandonment 4. Fifteen Minutes 5. Salvation Never Found 6. Breathing in the Wrath 7. This Time Nothing Is Sacred 8. Divide the Armies 9. Drag Me to the Ocean 10. Light My Eyes 11. Slow Your Roll 12. Distortion, Devotion