Il est bien rare dans un genre encombré de groupes dont l’univers tourne uniquement autour du sexe, des drogues et de la bière, d’avoir affaire à un album concept traitant d’un sujet éminemment politique. C’est pourtant le défi que relève le groupe australien Dark Order. Le groupe vétéran de la scène locale, qui affiche une grosse quinzaine d’années au compteur (mais dont la plupart des membres ne sont présents que depuis novembre 2006 dans le combo), sort un troisième album dont le thème est axé sur l’opération Condor, le sanglant coup d’état du 11 septembre 1973 (ou le président démocratiquement élu Salvador Allende fut renversé et perdit la vie), et plus globalement sur la dictature de Pinochet. Il est évident que le fondateur du groupe Raul Ignacio Avarez Garcia se sente un poil concerné par ces événements.
Au delà du concept original, la mixture musicale peut paraître un poil plus banale, le choix musical du groupe réside essentiellement dans du thrash daté des années 80, avec un soupçon de heavy metal ou death metal, à l’exception du titre acoustique rendant hommage à Victor Jara.
Si la tentative est louable sur l’intention et l’envie de rendre hommage aux milliers de victimes de la dictature, il n’empêche que sur le plan musical, les titres sonnent un brin désuets. Autant ce thrash metal à l’ancienne, peut passer agréablement dans les conduits auditifs de tout amateur du style, mais la production sans relief n’est malheureusement pas vraiment à la hauteur et dessert le propos. Mais on doit tenir compte des galères traversées par le groupe comme en témoignent les délais d’enregistrement (deux ans et demi tout de même). On ne peut que souhaiter que malgré cet accroc, l’album recevra un accueil favorable au delà de l’Australie, et permettra au groupe de sortir du relatif anonymat dans lequel il végète depuis trop longtemps.

Hamster (07/10)

www.darkorder.com.au

myspace.com/darkorder

Battlegod Productions / 2010

Tracklist:
1. September 11th 1973 2. Dissension Of The Raptor 3. State Of Siege 4. A Lament For Victor Jara 5. Tears Of The Exiled 6. Caravan Of Death 7. Villa Grimaldi 8. Operation Condor 9. The Disappeared 10. Operacion Siglo Veinte 11. Criminal Of State 12. Blood Fire 13. Continuum Of Cold War 14. Requiem Eternal

Suis-je l'un des rares à avoir succombé à l'album The Scythe d'Elvenking avec sa noirceur accrue et sa puissance renouvelée ? C'est possible. Cet album a dû déstabiliser les fans. Dans tous les cas les italiens ont mis en avant leur côté folk par la suite avec un album acoustique et c'est avec Red Silent Tides que l'on retourne aux sonorités électriques et dans un champ d'expression plus proche de The Winter Wake. Pas que je sois contre cette formulation musicale mais cette offrande 2010 délaisse le côté folk pour accentuer son power mélodique. Ce ne sont pas les lignes de violons inhérentes au groupe qui raviveront cette flamme folk.

Elvenking se mue en un combo d'une accessibilité très hard rock FM ("The Last Hour") semblant parfois sortir de la cuisse de la scène américaine des années 80 à l'image de son single, "The Cabal", affligeant (sans parler du clip). Elvenking me fait l'effet d'un Edguy ou d'un Sonata Arctica du folk, un groupe qui n'a plus grand chose à dire, qui s'exprime uniquement par mélodie interposée, qui mise son efficacité sur des refrains accrocheurs (c'est vrai que là ils sont forts) et dont les ballades marquent l'auditeur par leur inconsistance. J'avoue facilement avoir été conquis par "Silence De Mort" (surtout sa deuxième moitié et son solo) et "Runereader" comme quoi rien n'est perdu mais je n'ai pas l'âme vagabonde et le reste m'a fait l'effet d'un remplissage peu enclin à motiver mes écoutes. Il ne faut pas se fier à "Dawnmelting" qui, en ouverture se veut, sur un riff, un morceau véloce qui ne l'est pas, il est à l'image du reste basé sur l'accessibilité immédiate sans réelle profondeur et recherche autour.

Grosse déception alors que j'avais misé gros à la suite de la sortie de The Scythe. Ceux qui n'ont pas eu le même flash avec cet album devrait pouvoir se réconcilier avec Elvenking et ce Red Silent Tides. Pour moi c'est un coup en traître mais finalement ils reviennent à leurs premiers efforts et c'est sans doute ce qu'attendaient leurs fans.

[5,5/10] Clayman

Site Officiel

MySpace Officiel

AFM Records / 2010

Tracklist (49:59 mn) 01. Dawnmelting 02. The Last Hour 03. Silence De Mort 04. The Cabal 05. Runereader 06. Possession 07. Your Heroes Are Dead 08. Those Days 09. This Nightmare Will Never End 10. What's Left Of Me 11. The Play Of The Leaves

Au même titre que Cannibal Corpse, Malevolent Creation est un groupe de death metal issu de la région de Buffalo (NY) à la fin des années 80. Voir le groupe encore présent après près de 30 ans de carrière est déjà un gage de qualité mais cette nouvelle galette n’est pas en reste en matière de qualité.

Première véritable nouvelle sortie depuis Doomsday X en 2007 (sans compter l’énorme Live at the Whiskey a Go Go en 2008, un dvd et un best-of), Invidious Dominion vient étayer une carrière déjà longue et parsemée de dix albums. Onzième album donc, Invidious Dominion est un album de death metal américain couillu. S’ouvrant sur une courte intro calme (un peu incompréhensible au vu de la violence du reste de l’album), l’album continue en envoyant la sauce à toute volée. Mené à toute vitesse, le metal de Malevolent Creation se révèle agressif, furieux, sans ménagement. Même si les compositions sont parfois un peu linéaires avec un seul riff répété jusqu’à plus soif et manque parfois de midtempo pour se reposer un peu, on se laisse néanmoins prendre au jeu du groupe grâce aux envolées et autres soli parsemant le metal de Malevolent Creation. Côté production, le travail est signé Erik Rutan (Hate Eternal) et est à hauteur de ses récentes productions : un gros son mais pas un son sur vitaminé qui sonnerait faux. Alors, n’y a-t-il rien à reprocher à ce nouvel opus ? A l’instar de Cannibal Corpse, on pourrait leur reprocher de ne pas prendre énormément de risque, de dérouler tout leur talent et savoir-faire encore et encore. Mais comme on dit, c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures confitures et ici, on ne déroge pas à la règle.

Nous livrant un metal inspiré (même si quelques fois linéaires), Malevolent Creation nous livre un album plein de ressources, fait d’un death metal qui saura vous péter la nuque et vous faire headbanguer comme un beau diable. Poussez les meubles, sortez Mémé de la pièce et comme dirait Fat Ed : «Play it Fucking Loud !»

Site Officiel : xxx

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/malevolentcreation

[8,5/10] Supercastor

Nuclear Blast / 2010

Tracklist :
1. Intro / 2. United Hate / 3. Conflict Finalized / 4. Slaughterhouse / 5. Compulsive Facebreaker / 6. Leadspitter / 7. Target Rich Environment / 8. Antagonized / 9. Born Again Hard / 10. Corruptor / 11. Invidious Dominion