Archive for octobre, 2010

HornAlm_NecrSpirit2010Si vous vous envoyez autant de Black Metal que moi, vous devez parfois avoir l’impression que la multitude de groupes évoluant dans ce registre se répète à différentes échelles, et que finalement, peu nombreuses sont les formations qui réussissent à s’écarter des sentiers battus et à proposer quelque chose de plus attrayant, d’original et de rafraichissant. Oui, le Black Metal est aujourd’hui un style bien balisé, qui comporte donc son lot de redite …mais il ne faut pas s’arrêter à ce constat.
Prenez Horned Almighty par exemple, groupe danois qui sort avec Necro Spirituals son quatrième album, ayant une approche du Black Metal différente et originale. J’aurais tendance à rapprocher cette façon d’aborder le style de celle d’un groupe comme Black Anvil par exemple, pour leur tendance à faire du Black Metal sans en avoir l’air.

Car c’est bien de cela dont il est question, aussi étonnant soit-il, Horned Almighty se qualifie lui-même comme un groupe de Black, et pourtant dans la forme peu de choses ont un rapport direct avec ce style dans la musique du groupe : pour ainsi dire pas de blast beats, pas de riffs rapides en aller-retour, vocaux plus proche du Death, et morceaux courts (4,58min pour le plus long)…bref, vous aurez beau chercher, du point de vue de l’exécution, on est assez loin du Black comme on le connait (idem pour Black Anvil). Et pourtant, Necro Spirituals suinte le Black par tous les pores et dégage une sorte de haine inhérente à ce style (L’artwork cover est également bel et bien Black Metal !). Comme quoi, on peut faire du Black sans forcément faire comme les autres. Horned Almighty est en effet un groupe à l’approche originale et rafraichissante ; imaginez la rencontre du Black et de Motorhead par exemple, imaginez le résultat puissant et groovy comme un bon Entombed, avec une basse qui ronronne bien fort, des gros riffs velus et catchy qui font bouger la tête en cadence, une voix d’ours mal léché, à mi chemin du Death et du Hardcore, des rythmique mid tempo simples mais efficaces, et vous aurez une bonne image de ce qu’est Necro Spirituals. 

Pas de fioritures ni de blabla, pas d’arrangements, un arrière gout crusty et brut de décoffrage, et surtout un Black personnel affranchit de ses propres canons. C’est relativement simple mais foutrement efficace, c’est balancé comme une bonne vieille brique dans la tronche, mais ca fait du bien dans les esgourdes, ca donne envie de remuer la tête et de taper du pied en buvant de la bière, bref, c’est fortement conseillé à ceux qui ont envie de changer leur trve quotidien.

Sheol (07.5/10)

www.facebook.com/hornedalmighty

Candlelight Records / 2010

Tracklist (35:57) 1.Necro Spirituals 2.Fountain Of A Thousand Plagues 3.Sworn Divine Vengeance 4.Age Of Scorn 5.In Jubilation And Disgust 6.Blessing The World In Pestilence 7.The Illuminated Void 8.Blasphemous Burden 9.Absolved In The Sight Of God

 

AbWill_2010Je mettais un point final à ma chronique du précédent et premier album d’Abigail Williams In the Shadow of a Thousand Suns en criant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait là d’une petite bombe et que le groupe avait un potentiel énorme qui laissait entrevoir un future radieux s’il poursuivait sur sa lance….maintenant, j’ai juste envie de dire… « Hé merde, je l’avais pas vu venir celle-là ! ». Mes remarques sont toujours valables pour l’album précédent, que je viens de réécouter, et pour le line-up d’époque qui avait un sacré potentiel. Malheureusement aujourd’hui le groupe n’est plus le même, et les changements et autres remaniements du line-up sont tellement conséquents qu’il faut écouter ce second album comme celui d’un nouveau groupe…Pour tout dire, je pense même que le groupe, ou ce qu’il en reste, aurait mieux fait de poursuivre l’aventure en changeant de nom.

Bref, je vais pas refaire l’historique des départs, des arrivées et des changements de poste au sein d’Abigail Williams depuis In the shadow of a thousand suns, parce que ce serait une perte de temps inutile et que j’y passerai ma soirée…j’ai juste envie de dire qu’In the absence of light est une vraie grosse déception pour moi, qu’il ne poursuit pas du tout sur la lancée du précédent album, et que l’enthousiasme retombe un peu comme quand on voit une super nana de dos, et qu’on se rend compte plus tard, quand elle se retourne, qu’elle a de la moustache, qu’elle louche et que…ben merde alors, c’est un homme !

Bref, grosso modo, Abigail Williams a carrément changé de registre d’un album à l’autre en passant d’un excellent Black Metal sympho grandiloquent et brutal aux forts relents Death, très prometteur et franchement bien fait et inventif (j’utilisais comme points de références pour le premier album des groupes comme Dissection, Misteltein, Emperor ou Fall ov Serafim, aujourd’hui on en est très loin) , à un de Black old school très vaguement sympho ayant perdu toute sa hargne et sa modernité en ayant mis totalement de côté sa forte accointance avec un Death/Black à la Dissection, en ayant tiré un trait sur quelques lignes de chant clair, et ayant l’air de sortir avec quinze ans de retard…Quel dommage, de passer ainsi du statut d’outsider à celui de suiveur nostalgique des années 90 noyé dans la masse …Rien n’y fera, le mixage très classique de Peter Tägtren ne changera rien, malgré quelques bons passages, je ne reconnais absolument pas Abigail Williams, je ne retrouve absolument pas le même impact, la même énergie , la même impression de grandiloquence brute et de folie amenée par les arrangements et les voix, et donc le même intérêt …Le mixage contribue fortement à tous ces changements, puisque par exemple, la voix n’est absolument pas traitée de la même façon. Il reste certes un fort arrière gout d’Emperor des débuts (On aurait pu donner pour sous-titre à cet album « A tribute to Emperor’s Nightside eclipse »…), et le travail est fort bien exécuté, mais on voit ça tellement souvent depuis In The Nightside Eclipse que ca me laisse de marbre. Bref, je n’irais pas plus loin dans la descente, ce second album n’est pas mauvais, il juste est extrêmement décevant EN COMPARAISON DU PREMIER ALBUM qui envoyait du lourd à chaque instant. La surprise va être énorme pour ceux qui ont aimé le premier album et qui attendaient celui-là : on a l’impression de marcher à l’envers et d’écouter là le premier album d’un groupe de Black ayant débuté sa carrière en 1994, In the shadow of a thousand suns jouant ici le rôle du cinquième album sorti douze ans plus tard…Etrange démarche ! Il s’agit là évidemment d’un choix délibéré du groupe, qui devra assumer jusqu’au bout en étant conscient qu’il ne s’adresse plus tout à fait au public qu’il a gagné avec le premier album.

Au revoir Trym, au revoir Ashley la claviériste bien balancée, au revoir enthousiasme symphonique et grandiloquence, au revoir promesses, au revoir Abigail Williams, tu n’es plus qu’un doux souvenir au goût qui me laisse un goût amer…

Sheol (04.5/10)

 myspace.com/abigailwilliams

Candlelight Records / 2010

Tracklist (49,52min) :
1. Hope the great betrayal 2. Final destiny of the gods 3. The mysteries that bind the flesh 4. Infernal divide 5. In death comes the great silence 6. What hells await me 7. An echo in our legends 8. Malediction

 

City of fire – City of Fire

cityofhamster07102010City Of Fire c'est avant tout le rejeton de Byron Stroud, le bassiste de Strapping Young Lad, Zimmer's Hole et Fear Factory… on voit ce projet reconstitué en 2008 susciter un peu d'intérêt. Après tout, ce n'est que la reformation d'un obscur groupe culte des années 90. De là à penser que l'arrivée de Burton C Bell au chant, explique cela, il n'y a qu'un pas… Il est vrai qu'au delà de Fear Factory les deux compères ont un peu de temps libre et trouvent du boulot pour des potes (Terry Murray et Ian White aux guitares, Bob Wagner à la batterie), le temps d'enregistrer l'album fin 2008. Et l'album sort peu à peu de l'ombre. Difficile d'échapper à une tentative de comparaison lorsqu'on retrouve Bell derrière le micro.

Pourtant il n'y a guère que quelques lignes de chant qui peuvent évoquer l'usine à peur et paradoxalement c'est un titre comme Spirit Guide qui opère le rapprochement, surtout par sa puissance et sa noirceur un poil doom. On peut éventuellement établir une inspiration commune, une atmosphère de famille, mais la structure en revanche ne s'y prête guère. En clair si vous cherchez du Fear Factory qui tâche et tabasse allez écouter  Mechanize (l'effort le plus décent de Fear factory depuis un bail). Néanmoins on ne parle pas ici d'un album pop, c'est du metal lourd, souvent mid tempo et il n'y pas de quoi amuser la gallerie. Là ou le bas blesse, c'est le sentiment que le groupe manque un poil d'inspiration (le titre "Rising" est un brin poussif, et on peut faire le même reproche à un titre comme "Hanya"), et on peut regretter que le groupe ne passe pas vraiment à la vitesse supérieure par exemple sur "Coitus Interruptus" qui porte malheureusement bien son nom. Quand on croit que ça y est on va enfin accélérer la cadence, le titre s'arrête net. Frustrant. L'intermède instrumental acoustique Emerald, n'apporte pas grand chose. Seule surprise, la reprise de Rain (The Cult) en conclusion de l'album assez  accrocheuse. Pour autant, ce qui ressort avant tout, c'est un potentiel pour envoyer un mouflon sur la planète mars mais on reste en permanence sur sa faim. Dommage.

Hamster (06.5/10)

myspace.com/thecityoffire

Candlelight Records / 2010

Tracklist (47:37) 1. Carve Your Name 2. Gravity 3. Rising 4. A Memory 5. Spirit Guide 6. Coitus Interruptus 7. Hanya 8. Emerald 9. Hollow Land 10. Dark Tides 11. Rain