Archive for décembre, 2010

C'est un retour à l'époque où l'on pensait que le Trash avait vécu que nous propose Prosthetic Records, à savoir la réédition d'un live mythique qui avait disparu des bacs : Testament au Fillmore, en 1995. Belle réussite pour ce label assez jeune encore, à peine 10 ans, et qui a accroché dans ses filets plus d'un grand nom du genre (Lamb Of God, Gojira, 1349, All That Remains, Ov Hell…).
 
On peut lire un peu partout que la décennie des nineties n'a pas été facile pour Testament, je crois surtout que ça a été difficile pour le Thrash – mis a part Metallica qui a continué à vendre des paquebots entiers d'albums très mauvais-, voir le Metal dans son entièreté qui a bien failli être balayé par le Grunge (style musical qui a vu naitre des groupes d'excellente qualité ceci dit). Alors, quel bonheur d'entendre un groupe comme Testament s'en donner à cœur joie sur scène, et quel bonheur de savoir que ce live mythique est réédité !
 
La set-list fait la part belle aux morceaux les plus violents du groupe, avec une place particulière pour Low, vu que James Murphy – nouvellement arrivé sur Low – était encore membre du groupe durant cette tournée (au contraire de John Tempesta, déjà remplacé par Jon Dette).
Ouvrant sur l'énorme « The Preacher », ce live montre d'entrée de jeu que Testament, bien qu'au creux de la vague, n'est pas venu pour faire joujou sur scène et l'on comprend très vite que les gars au Fillmore ont du en prendre plein la gueule !
Quelle énergie ! « Burnt Offering », « Eerie Inhabitants », « The New Order », bref, ça dépote ! Et quand arrive les trois grands classiques que sont « Into The Pit », « Souls Of Black » et « Practice What You Preach », il est impossible de ne pas monter le volume de l'ampli l'Hi-Fi, quitte à encore entendre les jérémiades de la vieille du dessous demain matin, parce que putain que c'est bon !
 
La mastering lui, est « d'époque ». Puissant, mais on fait mieux aujourd'hui. Il rend parfaitement justice au groupe en gardant intact l'energie dont a fait preuve Testament en ce jour de gloire que fut leur concert au Fillmore, 1995.
A titre personnel, je trouve que « Live In London » sorti en 2005 sonne deux fois mieux, il est plus énergique, j'en préfère même la set-list et les musiciens sur scène (où Louie Clemente et John Tempesta s'offre à tour de rôle la batterie par exemple et surtout Monsieur Alex Skolnick à la lead guitare !). Mais il n'a pas le coté culte, déjà parce que en 2005, le Thrash avait retrouvé ses lettres de noblesses – du moins en partie – et ensuite parce que, The Fillmore, c'est pas n'importe quelle salle. Enfin, parce qu'une réédition de ce Live At The Fillmore était sans doute attendue ou éspérée par beaucoup.
Que ça soit pour l'un ou l'autre, les pochettes sont vraiment moches. On s'en fout un peu, mais comme ça, j'aurais dit un truc négatif.
 
A posséder, sans discussion.
 
Site Officiel :  www.testamentlegions.com
 
Poney (culte /10)
 
 
Prosthetic Records / 2010
 
Tracklist (75: 02) : 1. The Preacher 2. Alone in the Dark 3. Burnt Offerings 4. A Dirge 5. Eerie Inhabitants 6. The New Order 7. Low 8. Urotsukidoji 9. Into the Pit 10. Souls of Black 11. Practice What You Preach 12. Apocalyptic City 13. Hail Mary 14. Dog Faced Gods 15. Return to Serenity 16. The Legacy 17. Trail of Tears 

 

Motörhead – The World Is Yours

Avec trente-cinq années de carrière à son actif la bande à Lemmy a pris le parti de tourner de façon incessante, et c’est ainsi que les trois compères sont à longueur d’années sur les routes et à l’affiche de quasiment tous les festivals chaque été. Les musiciens ne rajeunissant pas, la conséquence directe de cette course effrénée autour du monde est une accumulation de fatigue particulièrement sensible l’été dernier ou le groupe semblait en pilotage automatique, assurant l’essentiel, mais sans autant en imposer que par le passé. 

De plus, alors que le groupe enchainait disque sur disque à intervalles quasi-métronomiques d’un album par an, le dernier opus du groupe « Motörizer » (2008) datait d’il y a déjà deux longues années. C’est donc pas vraiment rassurés que nous nous sommes lancés à l’écoute de ce « The World Is Yours »  à la pochette aussi affreuse et que mégalomane…
 
Mais dès les premiers accords de « Born to Lose », qui en passant n’a rien à voir avec le morceau « Iron Horse – Born To Lose » les doutes se dissipent, car une fois de plus Motörhead nous offre du… Motörhead avec une batterie toujours aussi impressionnante, le chant écorché traditionnel et les guitares hurlantes du sieur Campbell. Nous sommes donc en terrain connu, y compris au niveau du son puisque la production une nouvelle fois confiée à Cameron Webb (qui avait précédemment œuvré sur « Inferno » (2004) et « Kiss Of Death » (2006)) restitue parfaitement les sonorités du groupe, qui se révèlent excessivement proches de celles que l’on peut percevoir en live, avec notamment des soli qui vous jaillissent à la face comme un diable sort de sa boite.
 
« The World Is Yours » c’est dix compositions certifiées 100% pur Motörhead qui alternent rythmes rapides et d’autres légèrement plus calmes (telle « Brotherhood of Man » qui n’est pas sans rappeler le classique « Killed by Death ») mais le tout sans redite, relâchement ou passage à vide (pas de morceau acoustique ici, si vous voyez ce à quoi je pense…). Particulièrement abouti, et dépassant même son prédécesseur ce disque ne peut décevoir et mérite sa place sur votre étagère au sein de l’imposante discographie du groupe.
 
Parmi tous les dinosaures métalliques Motörhead est manifestement le groupe qui a encore le plus de choses à exprimer. Alors les gars on est raisonnable, on fait une petite pause, on recharge les batteries et c’est reparti sur les routes comme en quarante !
 
Site Officiel : www.imotorhead.com
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/motorhead
 
[09/10] Murder-One
 
EMI / 2010
Tracklist (39:13):
01. Born to Lose 02. I Know How to Die 03. Get Back in Line 04. Devils in My Head 05. Rock 'n' Roll  Music 06. Waiting for the Snake 07. Brotherhood of Man 08. Outlaw 09. I Know What You Need 10. Bye Bye Bitch Bye Bye

 

oshy_22122010_banC’est d’une destination peu commune que nous vient l’une des bonnes surprises de cette fin d’année 2010 : la Serbie, ou Bane s’est formé en 2006. Chaos, Darkness & Emptiness est le premier album du groupe qui, malgré une longue intro assez pompeuse nous propose un Black/Death bien personnel qui ne cesse de m’étonner au fil des écoutes. Pour la petite histoire, sachez que ce premier album des serbe a été enregistré, mixé et masterisé aux Hellsound Studio en République Tchèque, par Honza « Butcher » Kapak (connu pour ses collaborations avec Judas Iscariot, Nargaroth, Maniac Butcher entre autres) et que l’artwork, très réussi, est quant à lui l’œuvre de Marcelo Vasco qui a également bossé avec des groupes comme Satyricon, Belphegor , Vader, Gorgoroth, Keep Of Kalessin etc. A ces niveaux, le boulot se passe de commentaires tant il est bon et efficace.

Pour ce qui est de la musique, Bane a une personnalité déjà bien marquée, en plus d’avoir un potentiel simplement énorme. Pour être honnête, ce premier album est d’un niveau assez impressionnant dans l’ensemble, tant au niveau des compos que de la production. Les serbes nous proposent en plus un mélange Black/Death original et nuancé, à cheval entre le Black mélodique, le Black Sympho avec par moments une touche de Death intelligemment placée pour durcir le ton. C’est, comme vous l’aurez compris, le Black qui à la part belle ici, un Black fin, riche et subtile, que l’on croirait venu de Suède.

Un travail soigné disais-je, avec un album divisé en trois chapitres cohérents et justifiés, respectivement nommés « Chaos », « Darkness » et « Emptiness ». Le premier chapitre, « Chaos », est composé des deux morceaux (« The true insomnia » et « Pandemonium »)et porte bien son nom, car il condense plus de brutalité que le reste de l’album, avec des morceaux lourds, rapides et agressifs, des guitares aiguisées et un batteur qui n’hésite pas à faire parler la double. Et comme tout est finement pensé dans cet album, c’est l’instrumental « Lost shadows » qui conduira en douceur l’auditeur au second chapitre « Darkness » composé lui aussi de deux morceaux («Abhorrence » et «Plague upon yourself »). Ce second chapitre met en relief plus de changements de rythmes, avec l’arrivée de quelques passages plus lents et l’incursion de quelques éléments acoustiques, il est en parfaite adéquation avec son intitulé, et l’auditeur attentif pourra saisir la différence entre les différents chapitres. Les émotions ne sont pas les mêmes, et à la rage du premier chapitre succède une partie clairement plus mélancolique sans pour autant tomber dans le larmoyant. « Plague uopon yourself » est d’ailleurs l’un des meilleurs morceaux de l’album, en plus d’être l’un des plus riches. 

Le troisième chapitre, « Emptiness », sera le premier introduit par un vrai morceau et comportera également deux pièces (« Inherited infection » et « The haunting presence »), plus classiques dans leur approche, plus posés et plus mélodiques, avec moins de nuances et de variations et carrément plus Doom mélodique et plus easy listening que le reste. Une fois encore, et d’autant plus avec l’outro instrumentale, ce chapitre colle parfaitement à son intitulé. Voilà donc pour ces trois chapitres, qui nous proposent chacun de légères variations qui rendent au final l’album très digeste et franchement agréable avec ces différentes atmosphères et émotions. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant, et après de très nombreuses écoutes, je ne m’en lasse pas ! Et pour couronner le tout, ceux qui auront reçu l’album via Abyss Records auront droit à une bonne cover de « The dawn no more rises » de Dark Funeral, que demander de plus ?

On pourra certes dire que Bane n’invente rien, ce qui est vrai. Mais il fait ce qu’il fait à merveille, on se passe donc d’une révolution stylistique, et on apprécie le boulot sans broncher, car il n’y a absolument RIEN à redire sur ce premier album qui est une vraie réussite à tous les niveaux : une écriture et un travail très mature, une maitrise du sujet impeccable, un ensemble propre et puissant, et une façon d’envoyer la sauce que certains groupes expérimentés n’ont toujours pas atteint après plusieurs albums. Et après vérification je tire mon chapeau au groupe car même si les membres ont chacun d’autres projets, ils sont tous issus de la scène underground serbe.

Un petit conseil pour finir : ce groupe fera parler de lui, alors gardez le à l’œil, parce qu’il risque de devenir gros, parole de Sheol ! J’attends la suite avec impatience !

Sheol (08.5/10)

www.myspace.com/baneband

 

Abyss Records – Clawhammer PR / 2010

Tracklist (38:58 mn) 1. Awakening of the evil spirits 2. The true insomnia 3. Pandemonium 4. Lost shadows 5. Abhorrence 6. Plague upon yourself 7. Inherited infection 8. The haunting presence 9. Dysthymia 10. The dawn no more rises (Dark Funeral cover, limited edition digipack version, bonus track released via Abyss Records)