Archive for décembre, 2010

Aborym – Psychogrotesque

oshy_05122010_aboryPour donner une suite favorable à leur quatrième album Generator, les italiens d’Aborym décident d’élaborer un album concept (et pas des moindres) et de s’entourer de nombreux invités (saxophone, électroniques..). Le fameux Faust s’occupe de la batterie est c’est avec plaisir que l’on peut se délecter des patterns du Nordique. Aborym déboule donc avec ce cinquième méfait et le moins que l’on puisse dire c’est que l’electro/Black metal proposé par les transalpins est du plus bel effet, ça fait mal très mal.

L’ambiance est soignée, les sons sont distordus, et malgré une mise en place et une propreté, bref, osons le mot..une modernité, le son reste assez froid et fidèle à la trame black d’avantage qu’à l’electro qui n’est pas en reste pour autant. Les samples servent assez bien cet ensemble qui avouons-le est un poil fouillis, on ne sait pas toujours où l’on va. Et tant mieux, c’est le concept qui veut ça, hôpital psychiatrique, folie et tout le bastringue. On a ici affaire à une espèce de variation autour d’un titre unique découpé en dix pièces sur le concept de l’asile psychiatrique et de la folie, à ce titre la pochette au demeurant assez ridicule, n’est pas sans rappeler l’exorciste et autres réjouissances mettant en scène le lien pouvant exister entre folie et monstruosité. Sans rentrer dans une analyse psychopathologique le disque se déroule autour d'une trame principale où un personnage traverse des moments qui ont l’air assez pénibles du coup on en profite aussi.

Pour ce qui est de la musique, il s’agit d’un tout autre décor que celui proposé dans le précédent Opus. Psychogrotesque fait un emploi assez massif des claviers qui viennent appuyer des guitares assez sèches avec une batterie bien emmenée entre mi tempo et blast beat. On regrette cependant une basse en retrait peut être le résutat d’une certaine confusion sonore (volontaire ?). Là encore les italiens sauvent la mise, en jouant la carte du concept psychiatrisant du coup ce qui aurait pu être un gros handicap se révèle être un atout dans la musique puisque les parties qui accélèrent le tempo je pense notamment à l’enchaînement piste 2 et 3, qui rendent à merveille cette violence intérieure vécue par ce personnage. Ce disque se révèle très agréable au fil des écoutes et parvient à nous surprendre tant il recèle de surprises, on peut citer cette alliance chant grawl, hurlée et parlé, l’italien passe très bien et ce n’est pas de la langue de Dante dont il est question « I porci quando mi vedono vomitano ».. On vous laisse apprécier. On est parfois à la frontière de la musique progressive les parties 5 à 8 font monter la pression en surajoutant à la musique, des voix robotiques, du saxo, des sons technoides, pour déboucher sur un long silence de plusieurs minutes…glacial.

Ce qui devait être un disque concept "grotesque" se revèle être un éprouvant moment passé avec une forme de folie musicale complètement habitée. Le black metal a de belles heures devant lui ! Ce disque se savoure et n’est pas des plus accessible, mais, laissez vous le temps de le savourer. Les ambiances proposées pour rentrer dans cette plaie béante de Pyschogrotesque méritent qu'on s'y attarde plus qu'un moment.

Aske (08.5/10)

MySpace Officiel:  www.myspace.com/aborym666

Season Of Mist / 2010

Tracklist (52 mn) 01. I 02. II 03. III 04. IV 05. V 06. VI 07. VII 08. VIII 09. IX 10. X

 

Evocation – Apocalyptic

L'apocalypse selon Evocation, programme plutôt alléchant de la part de suédois qui méritent depuis un bail de se retrouver en tête d'affiche d'un genre qu'ils ont contribué à créer sans en récolter les fruits. Et oui les enfants, je ne parle pas d'un sort de World of machin, mais bien de ce groupe culte qui en 1992 faisait partie des meilleurs espoirs du genre l'air de rien. Làs, les conflits internes ont mis le groupe au frigidaire en 1993 jusqu'en 2001, et depuis les suédois enchainent les sorties histoire de rattraper le temps perdu. Au menu d'Apocalyptic, une grosse production léchée, le volume à fond, moins brut de décoffrage que dans les albums précédents, dans les standards des grosses cylindrées de Gothenburg.
Forcément ce death metal là un poil entre le death mélodique et le death brutal d'ours en rut peut paraitre parfois un brin désuet, cela dit à l'écoute, Evocation rivalise sans peine avec les poids lourds du genre, avec des compos efficaces et percutantes, et à une cadence soutenue. Question tabassage c'est du solide, une sorte de chaînon manquant entre Dismember (sans oublier une pincée d'Entombed du début des années 90'sur certains riffs de guitare) et At The Gates, qui en impose. Un régal pour tout amateur de death metal en provenance de Suède et qui ne recherche pas le dernier produit à la mode truffé de prétendus titres originaux. Chaudement recommandé pour passer l'hiver. 
 
Hamster (08,5/10)
 
 
 
Cyclone Empire / 2010
 
Tracklist (39:28)
1. Sweet Obsession 2. We Are Unified Insane 3. Infamy 4. Parasites 5. Reunion In War 6. Psychosis Warfare 7. Murder In Passion 8. It Is All Your Fault 9. Curse On The Creature 10. Apocalyptic

 

oshy_01122010_apocalLe septième album des finlandais d’Apocalyptica dans la veine metallique du précédent Opus World Collide offre une bien belle brochette d’invités venat rajouter leur grain de sel à cette machine déjà très bien huilée qu’est le combo Finnois. 

Le moins qu’on puisse dire est que le trio ne fait pas l’unanimité dans les rédacs (y compris la notre) et pourtant force est de reconnaître le travail de ces gaillards qui s’acharnent années après années à livrer un produit de qualité qui a pour particularité de se renouveler, ici c’est bien de modernité dont il est question. Dur d’admettre qu’on écoute du violoncelle lorsque la voix est en place ! Essayez chez vous, invitez quelques amis autour d’un verre, vous verrez, peu nombreux sont ceux qui vous prendrons le bras l’air étonné en vous disant « hé c’est ouf c’est du violoncelle ! » 
Et oui, Apocalyptica donne bel et bien dans une musique « accessible » voilà peut être le défaut de sa qualité. On n’est plus tout à fait dans le classique, ni dans le metal traditionnel mais dans une musique classicisante qui se permet de verser dans le rock et même dans un je-ne-sais-quoi d’un peu pop ! Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est réussi, le disque passe très bien ! Lombardo, Rossdale, ou Duplantier font partie du décors pour ce septième mefait et ce qui fait très plaisir est de constater qu’ils s’adaptent et donne de la valeur ajoutée à l’ensemble. Lombardo fidèle à son matraquage en règle joue cependant la carte moderne avec ce « 2010 » des familles j’ai parfois l’impression d’entendre du beethoven saturé, dans l’esprit bien sur, pas dans ce qui est fait . 

Pourtant des titres comme « beautiful et sacra » offrent des moments classiques qui pour le coup permettent de raccrocher les wagons avec un côté un peu plus traditionnels propres à Apocalyptica. Les titres, s’ils expriment une veine métallique, laisse la place à la versatilité du violoncelle et permettent à l’auditeur de s’immerger ne profondeur dans les limbes d’un metal atypique qui une fois de plus, va rosser quelques cols en concert.

Aske (09/10)

www.apocalyptica.com 

www.facebook.com/Apocalyptica

Sony Music / 2010

Tracklist (46:17) 01. At the Gates of Manala 02. End of Me (ft. Gavin Rossdale of Bush) 03. Not Strong Enough 04. 2010 (ft. Dave Lombardo of Slayer) 05. Beautiful 06. Broken Pieces (ft. Lacey Sturm of Flyleaf) 07. On the Roaf Top with Quasimodo 08. Bring Them to Light (ft. Joe Duplantier of Gojira) 09. Sacra 10. Rage of Poseidon