6 longues années ! C'est ce qu'il aura fallu comme temps à Monsieur Kirk Windstein pour sortir ce magnifique Sever The Wicked Hand. Bien sur, Kirk n'a pas chômé, Down et Kingdom Of Sorrow ont tournés et enregistrés plein pot pendant tout ce temps. Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on l'a attendu ce nouvel opus de Crowbar ! On l'a attendu, la peur au ventre quand, depuis une année environ, les interviews que l'on pouvait lire de sieur Kirk ne disaient ni plus ni moins que cet album serait le premier qu'il enregistrerait sobre. Cela voulait dire, que tout serait neuf, quelque part. De quoi se demander si il serait à la hauteur, quand on connait un peu son penchant alcoolique (je le revois encore en concert à Bruxelles, arborant une casquette « Beer is the reason why i get up every afternoon » !). Et le gars Kirk, on sent qu'il n'a pas encore fini avec ses problèmes. Alors que j'écoutais une enième fois l'album pour finir ma chronique, ma copine dans mon dos me demande « qu'est ce qu'on lui a fait ce type pour chanter comme ça ? » Et ouais ma fille, c'est pas de la rigolade, on est pas la pour les pépètes. Et Kirk, quand il chante, il y va avec les tripes, un peu comme son ami Phil Anselmo, avec qui il partage la scène et le studio dans Down.
Inutile de tourner autour du pot : Sever The Wicked Hand est une bombe ! Le genre d'album qui sort 20 ans après le début de carrière d'un groupe et qui le relance, qui le re-propulse au devant de la scène ! Je ne doute pas que tout les kids qui vont tomber dessus vont le faire tourner et seront présents aux concerts. Du Sludge pur jus, voilà ce qu'on trouve. Une sorte d'hybride entre la lourdeur de Black Sabbath et le déchainement de groupes plus Hardcore. Fidèle à son habitude, Crowbar livre des riffs d'une lourdeur pesante, et en béton armé. Bon, soyons clairs, en chronique Metal, ce n'est pas toujours facile de décrire la sensation physique que procure un morceau. Mais si je vous dit que les riffs de cet album sont en béton armé, il faut vraiment imaginer que si on pouvait matérialiser physiquement ces riffs, tout les Panzers d'Adolphe pourraient passer dessus, ils ne bougeraient pas d'un iota. J'en veux pour preuve « Sever The Wicked Hand », titre éponyme qui est aussi l'un des plus rapide, ou le très doomesque « Liquid Sky And Cold Black Earth » qui lui est le plus lent, le plus lourd (je n'aurais sans doute jamais autant utiliser le mot « lourd » et ses dérivés dans une chronique).