Le voilà enfin le septième album des fils cachés d'At The Gates ! En 2011 le groupe nord américain va t-il rompre la malédiction qui laisse le combo dans l'ombre alors qu'il sévit depuis 1995 ? C'est une une question un poil incongrue, concernant un des groupes majeurs de la scène métallique des Etats unis comme en atteste sa discographie qui fait figure de parcours sans faute.
Certes il n'a pas connu un succès fulgurant comme tant d'autres groupes prépubères explosant grâce une démo pourrie enregistrée à la va vite dans un garage. Mais à la différence de beaucoup, il est toujours là et construit son succès à son rythme. Le groupe à cette fois fait appel à une pointure derrière les manettes, en l'occurence Peter Wichers (redevenu pour le meilleur guitariste de Soilwork). Un bon signe vu les affinités musicales que partagent les musiciens et leur producteur. Et puis avouons un brin de superstition à l'égard du groupe, quand on sait que Fredrik Nordström avait produit l'incontournable "Hidden Hands Of A Sadist Nation" (2003), on se dit que la Suède va forcément leur réussir. Comme le son est au poil, organique et massif à souhait, mission accomplie.
La recette peut sans doute sembler de nos jours un peu prévisible, à l'image de cette intro un peu téléphonée qui peut refroidir tout amateur du groupe en quête de sa dose d'adrénaline. Pourtant, si les ficelles semblent un peu grosses, s'arrêter à la première écoute de l'album en se disant que c'est encore de la soupe metalcore comme on en subit par palettes depuis quelques années serait une grossière erreur.
Les racines sont plus profondes (et d'un bois plus solide que celui que vend Ikea), c'est du Death mélodique qui est bien plus proche d'At The Gates, Dark Tranquility et tant d'autres illustres groupes. D'ailleurs la comparaison avec le metalcore de ces dernière années ne tient guère longtemps la route, on se prend assez rapidement une bonne claque à coups de riffs rageurs. Ici, pas de vocalises langoureuses ou de refrains gémissants au menu, ce n'est vraiment pas le genre de la maison Le groupe n'a jamais cédé à la facilité depuis ses débuts et n'a manifestement pas l'intention de lâcher du lest.
Tout au plus on trouvera en guise de récréation le titre Terra Solaris. Ce dernier dans le registre instrumental, un exercice auquel le groupe ne s'était pas livré depuis 2003, plutôt réussi, en dépit de sa longueur (on frôle les 9 minutes). Néanmoins, la tonalité demeure agressive tout au long de l'album, un Man & Swine ou un Your Everyday Disaster déferle à point nommé d'ailleurs pour balayer les doutes, on va l'avoir notre uppercut sonore ! On retiendra aussi les titres Purgatory, et Wound des claques qu'In Flames ne renierait pas. Balayés aussi les doutes sur l'impact des changements de line up subis par le groupe, les compos demeurent accrocheuses et solides. Darkest Hour maintient le cap, et tout amateur de Death Mélodique devrait y jeter une oreille. Avis aux fans, la baisse de régime qu'on nous promet à propos du groupe à chaque sortie d'album n'est toujours pas au rendez vous.
Hamster (09/10)
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EOne Music – Century Media records / 2011
Tracklist (45:35) 01. Terra Nocturnus 02. The World Engulfed In Flames 03. Savor The Kill 04. Man And Swine 05. Love As A Weapon 06. Your Every Day Disaster 07. Violent By Nature 08. Purgatory 09. Severed Separates 10. Wound 11. Terra Solaris 12. Beyond The Life You Know