Archive for mars, 2011

oshy_13032011_Blut_Aus_NChroniquer un groupe comme Blut Aus Nord est toujours pour moi un grand plaisir, et une tâche difficile en même temps. Les français ne sortent en effet jamais deux fois le même album, et chaque nouvelle galette nous offre ses caractéristiques propres. En même temps, le style du groupe étant assez hermétique, il est toujours difficile de trouver les mots justes pour faire décrire et jugé les albums du groupe.

Blut Aus Nord nous propose donc cette fois un bond dans le temps, en 2001 plus exactement, avec The Mystical Beast of Rebellion qui se voit aujourd’hui réédité par Debemur Morti. Une réédition excitante, puisque cet album désormais culte (à juste titre) des français se voit agrémenté d’un nouvel artwork, sobre mais très beau, et de trois nouvelles compos pour plus d’une demi heure de musique. Le tout sur deux disques : le premier contenant l’album que l’on connait, et le second contenant les trois nouvelles compos. Il s’agit donc, vous vous en doutez, d’une réédition qui vaut largement le coup et qui justifie l’achat si l’on fait partie des fans du groupe. Je ne vais pas m’attarder sur l’album que l’on connait à proprement parler, je dirais juste que même dix ans après c’est toujours un pur plaisir de l’écouter. Il sonne certes légèrement old school à l’heure actuelle, mais il reste toujours aussi efficace et envoutant. Blut Aus Nord nous proposait là une œuvre hypnotisante faite de longues compos au chant écorché et agressif, et de riffs répétitifs et dissonants. Une sacrée ambiance, qui vaut le détour et qui porte la griffe Blut Aus Nord, ce son que nul autre groupe n’a su pomper depuis, et qui est reconnaissable entre tous. C’est même drôle de remarquer que cet album contenait déjà en germe le futur du groupe. On retrouve en effet quelques passages qui rappellent MoRt et qui laissent finalement entrevoir le tournant expérimental que prendra le groupe quelques années plus tard. Je n’en démordrais pas, le Black Metal de Blut Aus Nord est vraiment particulier, et il a à chaque fois la capacité de m’hypnotiser.

Passons donc au second album, avec trois nouvelles compos qui prolongent plutôt bien les anciennes, tout en amenant une différence évidente. C’est le prolongement d’un album de 2001 vu à travers les yeux d’un Blut Aus Nord de dix ans plus vieux, avec tout ce que cela implique question évolution du style, on ne peut donc pas retomber exactement sur le même esprit et le même rendu qu’à l’époque. Ces trois compos n’ont rien de proprement surprenant, elles sont…logique dirais-je, et restent dans la lignée du travail proposé par le groupe ces dernières années. Même si elles se démarquent du premier disque, la différence n’a rien de choquant, et ces nouveaux morceaux s’intègrent bien dans l’esprit, tout en amenant une ambiance encore plus sombre. Le son grésille légèrement, les arpèges sont dissonants et distordus, la répétition est ici aussi de rigueur, alors que le chant est moins présent et qu’aux assauts de la batterie succède une sorte de torpeur plombante. Sur le second morceau, pendant plusieurs minutes il n’y a ni chant ni batterie, seule la guitare s’exprime. Et quand enfin le chant fera son arrivée, ce sera d’une façon surprenante, avec un énorme écho et une résonnance métallique…Le groupe arrive une fois de plus à surprendre avec une demie heure beaucoup plus axé sur les ambiances. Envoutant est le seul mot qui conviendrait pour décrire l’effet de ces trois compos. Et que dire du troisième morceau, avec ses dix neuf minutes au compteur…dantesque ! Pour ainsi dire progressif en plus d’être trippant, tout en restant toujours aussi tordu et malsain avec son chant plaintif et lointain. Se replonger dans l’univers d’un tel album, agrémenté de nouvelles compos est en tout cas un pur plaisir qu’il est difficile de décrire.

Voilà en tout cas une réédition qui justifie l’achat. En attendant le nouvel album du groupe qui ne saurait tarder ! Amis de Blut Aus Nord, cette réédition doit être votre !

Sheol (07.5/10)

myspace.com/thehowlingofgod

Debemur Morti / 2011

Tracklist (78:15 mn) CD1 1. The Fall: chapter I 2. The Fall: chapter II 3. The Fall: chapter III 4. The Fall: chapter IV 5. The Fall: chapter V 6. The Fall: chapter VI CD2 1. The Fall: chapter 7 2. The Fall: chapter 7,7 3. The Fall :chapter 7,77

 

Mr. Big – What If…

Après le live de la réunion dont nous avons dit beaucoup de bien ici, un album studio était inévitable pour Mr Big. Les albums de reformation ont mauvaise réputation, surtout lorsqu'il s'agit de musiciens vieillissants ayant connu quelques déboires en solo et qui cherchent manifestement à ranimer une flamme complètement éteinte. Et bien cela ne sera pas le cas sur What If… puisque ce disque s'avère aussi convaincant que les prestations scéniques du groupe fraîchement réuni. Le groupe a confié avoir pris beaucoup de plaisir à répéter ensemble après avoir passé quatorze ans sans Paul Gilbert ; les compositions présentes sur ce What If… témoignent bien d'une telle spontanéité. Cette spontanéité est d'ailleurs bien retranscrite par l'excellente production de Kevin Shirley qui confère beaucoup de dynamisme à un son assez brut, notamment au niveau des guitares parfois plus « sales » que ce que à quoi Paul Gilbert nous avait habitué. 
Cela va de pair avec des tempos souvent rapides et avec une accroche hard rock qui nous renvoie en fait surtout au premier et excellent disque du groupe plutôt qu'à la musique plus légère de l'époque de Richie Kotzen : ici les ballades sont rares et les riffs affichent une couleur plus hard rock que jamais (« Undertow » évidemment mais aussi « Nobody Takes The Blame » ou « As Far I Can See »). Par ailleurs les prouesses techniques des deux comparses Sheehan et Gilbert se retrouvent bien mises en valeur et s'avèrent encore tout à fait étourdissantes (leur chorus vaut le détour notamment sur « Still Ain't Enough For Me»). 
La lourdeur n'est pas pour autant de mise puisque le chant d'Eric Martin combine toujours autant avec bonheur énergie et mélodie. Il fait évidemment merveille sur les moments plus lents comme « Stranger In My LIfe » mais surtout le beau titre, presque AOR, intitulé « All The Way Up » qui aurait sans doute fait fureur sur les radios US il y a vingt ans. Mais il y a tout à parier que l'accueil sera par contre excellent au Japon, terre d'élection de Mr. Big depuis bientôt deux décennies. Espérons que l'Europe se souvienne de Mr. Big comme le talent du groupe le mérite. 

Baptiste [8/10]

 

Site Officiel

Frontiers / 2011

Tracklist (50:47) : 01. Undertow 02. American Beauty 03. Stranger In My Life 04. Nobody Takes The Blame 05. Still Ain't Enough For Me 06. Once Upon A Time 07. As Far As I Can See 08. All The Way Up 09. I Won't Get In My Way 10. All Around The World 11. I Get The Feeling 12. Unforgiven (bonus track)

oshy_12032011_Children_of_BSans vouloir raconter ma vie, je me dois de reconnaitre une immense qualité à CHILDREN OF BODOM, celle de m'avoir fait accepter et même, à plus long terme, apprécier le chant extrême. A l'époque de Something Wild (1997) et Hatebreeder (1999), j'étais jeune, beau, plein de charme mais je ne n'appréciais que le chant clair. Mais la musique du groupe me paraissait si fraîche et agréable que j'ai pu m’habituer progressivement au chant d'Alexi Laiho. Rien que pour cela, merci…

Revenons à nos moutons et à ce septième effort studio, Relentless Reckless Forever. On ne change pas un recette qui gagne et la patte des finlandais est immédiatement identifiable. Guitares lumineuses et flamboyantes, rythmiques survitaminée et claviers très présents. Le style n'a pas changé d'un iota depuis le début et c'est bien là le cœur du problème posé par COB. La plupart des compositions sont sympathiques bien qu'assez brouillonnes mais on a l'impression d'avoir déjà entendu ça sur un des précédents albums du groupe.  Et puis 36 minutes de musique, le groupe ne se foule pas…
C'est peu être moi qui vieillis mais le tout semble moins inspiré, plus brouillon et manque un peu de cohérence. Certaines compositions font patchwork sans que l'on puisse trouver de fil directeur. Les sons de claviers de Wirman font un cheap et il ne renouvelle que très peu. La production est comme d’habitude bien maîtrisée, ce gros son a été enregistré aux studios Petrax en Finlande en août 2010 ainsi qu'au studio Hydeaway à Los Angeles en septembre 2010.

Vous l'aurez compris, j'attendais bien plus de cet album de CHILDREN OF BODOM. Il reste de bon moment mais les finlandais semblent tourner en rond et nous resservir ad nauseam les mêmes chansons, les mêmes gimmicks. On prend son pied sur scène mais désormais beaucoup moins sur Cd.

Oshyrya (06/10)

www.cobhc.com

www.facebook.com/childrenofbodom

Spinefarm / 2011

Tracklist (36:23 mn) 01. Not My Funeral 02. Shovel Knockout 03. Roundtrip to Hell and Back 04. Pussyfoot Miss Suicide 05. Relentless Reckless Forever 06. Ugly 07. Cry of the Nihilist 08. Was It Worth It? 09. Northpole Throwdown