Archive for avril, 2011

Amon Amarth – Surtur Rising

Après la claque nommée Twilight Of The Thunder God, Amon Amarth se retrouvait dans une position assez délicate. En effet, au vu de la qualité de leur opus, deux choses étaient acquises : ils venaient de sortir un album solide qui attirerait les regards de nombreux fans et les fans en question les attendraient au tournant lorsque viendrait le nouvel album. Que faire ? Un groupe comme Bolt Thrower, dans la même situation, a purement et simplement décidé de ne rien sortir tant que le résultat final ne serait pas supérieur à l’album précédent. Apparemment, Amon Amarth ne l’entendait pas de cette oreille et nous propose Surtur Rising… Nouvelle étape dans l’ascension du groupe ou coup d’arrêt ?

Avant tout, une petite mise au point s’impose : au vu des qualités intrinsèques du groupe, Amon Amarth parviendra toujours, quoi qu’il arrive, à nous pondre deux-trois morceaux efficaces en diable, à lier le tout avec des compos passe-partout. Il ne leur reste plus qu’à emballer le tout (de préférence avec une pochette aux tons orangés), coller le nom Amon Amarth dessus et les fans mordent à l’hameçon. A priori, le fan d’Amon Amarth devient donc de moins en moins exigeant, un peu comme le Viking devant un village ennemi : « les filles ont beau y être des laiderons, elles y passeront tout de même ! ». Au rayon des bons morceaux, on gardera « War Of The Gods » qui ouvre l’album de manière magistrale, le très lourd et mid-tempo « The Last Stand Of Frej » et « A Beast Am I » qui compense son manque d’originalité par une énergie communicative.

Et le reste ? Du Amarth Metal en roue libre, mollasson, pas franchement inspiré… Je suis peut-être un peu dur avec le groupe, mais quand je regarde en arrière les autres albums de leur discographie, et vu l’évolution du groupe au fil des ans, je pense que je ne suis pas le seul à être déçu du résultat final. Les inconditionnels pour qui le terme « objectif » désigne uniquement une pièce d’un appareil photo, par contre, s’en contenteront certainement.

Mister Patate (06/10)

 

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Metal Blade Records / 2011

Tracklist (48:40 mn) 01. War of the Gods 02. Töck's Taunt – Loke's Treachery Part II 03. Destroyer of the Universe 04. Slaves of Fear 05. Live Without Regrets 06. The Last Stand of Frej 07. For Victory or Death 08. Wrath of the Norsemen 09. A Beast Am I 10. Doom Over Dead Man

Deicide – To Hell With God

oshy_05042011_DeiciDepuis l’énorme The Stench of Redemption, Deicide suscite chez moi un déchirement, une lutte interne. D’un côté, il y a le vieux con aigri qui regrette l’époque bénie (ou plutôt maudite) des débuts de Deicide, quand ce bon vieux Benton et les frères Hoffman gerbaient leur haine à la face du monde. Y’a pas à tortiller du fion, les albums Deicide et Legion, ça, c’était du Death Metal couillu, bien crade, généreusement blasphématoire ! De l’autre côté, il y a le jeune curieux, celui qui a su passer outre ses préjugés envers Ralph Santolla et qui, au fil du temps, s’est mis à apprécier la touche mélodique du nouveau gratteux et, par conséquent, le virage amorcé avec The Stench Of Redemption. Alors, voilà, à chaque sortie d’un nouvel album de Deicide, les voix prennent possession de ma tête et s’engueulent à qui mieux mieux, et ce n’est pas ce petit dernier qui va changer quelque chose à ma situation.

En effet, To Hell With God poursuit clairement dans le sillon tracé par ses deux prédécesseurs, et va même plus loin encore. En effet, au fil des écoutes, on ressent quelques petites variations, notamment au niveau du chant qui se fait moins linéaire qu’auparavant. Par ailleurs, l’apport mélodique du sieur Sandolla (apport que je trouvais tout bonnement vain sur les derniers albums d’Obituary) vient à nouveau « aérer » les compos, ce qui, une nouvelle fois, est à la fois une source de contentement et de frustration. Contentement, parce que l’album y gagne en efficacité et en confort d’écoute ; frustration, parce qu’il est impossible d’occulter le passé sulfureux du groupe et de ne pas avoir l’impression que Deicide a mis de l’eau dans son vin (impression encore renforcée par une production cristalline).

Le vieux con aigri en moi conchie allégrement le Deicide nouvelle mouture, ses mélodies, sa prod’ lisse comme un fion de bébé, et le jeune curieux qui cohabite avec ce voisin rétrograde adule ce Deicide, ses soli magiques, son mariage entre mélodie et brutalité. Deicide n’est pas mort à vos yeux avec le départ des frères Hoffman ? To Hell With God s’impose comme une valeur sûre. Glen Benton vous a trahi et est devenu un vendu depuis au moins 5 ans ? Retournez écouter Legion, c’est certainement mieux pour vous…

Mister Patate (03/10) Note du vieux con – (8,5/10) Note du jeune curieux

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Century Media Records / 2011

Tracklist (35:43 mn) 1. To Hell with God 2. Save Your 3. Witness of Death 4. Conviction 5. Empowered by Blasphemy 6. Angels of Hell 7. Hang in Agony Until You're Dead 8. Servant of the Enemy 9. Into the Darkness You Go 10. How Can You Call Yourself a God

 

Arkan – Salam

ArkSlm040411Orphaned Land est le pourvoyeur du metal extrême oriental, Arkan est son petit frère poursuivant sur sa lancée avec ce second opus, Salam, publié chez Season of Mist.
Irrémédiablement les percussions font penser au groupe israélien mais il serait bien triste de limiter Arkan à cette simple comparaison même si celle-ci est plutôt classieuse et inévitable sur « Origins ».
La suite révèle un Arkan bien plus agressif que son homologue israélite et possédant des lignes de guitares lead parfois proche du death mélo sur des tempos plutôt moyens alors que le chant de Sarah (ex-The Outburst) au milieu des growls  est toujours aussi enchanteur et ses intonations sont un bon complément aux ajouts « exotiques » mis en œuvre sur Salam.
Alors qu'en 2008 Hilal paraissait être plus un album de death auquel était rajouté une saveur particulière de différenciation par le biais d'instruments traditionnels du maghreb, Salam a digéré ces teintes et les incorpore vraiment au sein de morceaux dédiés à ces deux mondes qui vont fort bien ensemble lorsque la maturité de compositions est à ce point aussi réussie. « Blind Devotion » combine à merveille l'essence même d'Arkan comme un single représentatif de l'esprit mis en branle sur ce second opus ce qui n'empêche pas certains titres de se faire soit majoritairement death, soit bien plus ancré dans l'orientalisation des rythmes selon la forte présence ou non des ouds, bouzouki, mandoles ou des percussions (bendir, derbouka…).
A l'orée de « Blind Devotion » et bien plus par la suite, le chant de Sarah prend nettement l'ascendant sur le chant death mais les riffs puissants et la batterie préserve l'accointance d'Arkan avec le monde du metal sauf si les compos sont dédiés à plus de clarté et de calme (« Call from Within »).
« The Eight Doors Of Jannah », en quatre minutes, clôt en apothéose le croisement majestueux de ce metal à deux têtes ou la puissance se conjugue à une orientalisation des esprits sonores dans lequel la belle et la bête se répondent et se côtoient dans un joli duel vocal.
«  Amaloun Jadid II » n'est que la somme de deux interludes séparés par un blanc de plus de dix minutes, une plage instrumentale de plus avec les trois coupures de moins d'une minute parsemées sur le disque (« Common Ground », « Salam », « Lightened Heart »).

Une bien belle preuve que les musiques peuvent se marier sans soucis même si pour certains elles n'ont rien en commun.
Espérons que le départ de Abderrahmane Abdallahoum, l'un des deux instigateurs de cette entité musicale avec Foued Moukid (ex-The Old Dead Tree), ne mettent pas en danger le superbe travail d'Arkan pour le futur.

Clayman (08.510)

www.arkan.fr

myspace.com/arkanband

Season of Mist / 2011

Tracklist (59:55) 01. Origins 02. Inner Slaves 03. Deus Vult (feat. Kobi Farhi) 04. Blind Devotion 05. Jerusalem – Sufferpolis 06. Beyond Sacred Rules 07. Common Ground 08. Sweet Opium 09. Salam 10. Call From Within 11. Lightened Heart 12. The Eight Doors Of Jannah 13. Amaloun Jadid II