Archive for mai, 2011

oshy_04052011_Cult_of_ErinyPlus j’écoute cet album, plus la baffe que me mettent les belges de Cult Of Erinyes est douloureuse…Bon dieu quel album ! J’ai envie de dire que Les Acteurs De L’Ombre ont eu le nez fin sur ce coup là, car il ne s’agit pas d’un simple bon album passe partout non, A Place To Call My Unknown est réellement un gros morceau qui mérite qu’on s’attarde sur son cas. Il s’agit là de loin de la meilleure sortie de LADLO Productions à ce jour, une sortie qui va apporter une bonne crédibilité à ce jeune label. 

Mais rendons à Satan ce qui revient à Satan, et louons avant tout les mérites de nos amis belges de Cult Of Erinyes qui nous proposent là un album d’une maitrise et d’une maturité tout bonnement hallucinante. -Et il s’agit de leur premier full length, je précise !-. 
Le groupe évolue dans une sphère Black Metal dense et malsain, qui me rappelle dans une certaine mesure les groupes du style d‘ Averse Sefira : un Black Metal lourd, aux compositions longues et insidieuses, qui s’infiltrent progressivement en l’auditeur comme un poison. Avec un côté légèrement hermétique, du fait de cette lourdeur de l’ensemble, et de cette densité, qui nécessite beaucoup d’écoutes pour pouvoir s’en faire une vue d’ensemble. Très classe tout ça. Et la production est calibrée à point pour un rendu des plus malsains. Mais, à la diférence des groupes comme Averse Sefira justement, Cult Of Erinyes insuffle ici et là une dimension ambiante à ses compos, avec quelques passages durant lesquels le tempo se fait plus lent et la voix va jusqu’à murmurer sur de sombres arpèges… l’ambiance se fige dans des tonalités grises…faux espoir, la lumière restera lointaine et le côté délétère des compos n’en sera qu’amplifié. 

On dirait également par moments que l’ombre de groupes tels que Glorior Belli plane au dessus de morceaux comme « Black Eyelids », dans sa façon de progresser lentement mais surement et de donner l’impression que l’étau se ressert autour de la gorge de l’auditeur. Efficace et vicieux ensemble qui ne se dévoile qu’au fil d’écoutes répétées et attentives, qui en deviennent presque hypnotiques. Et pour donner un peu d’air à l’auditeur, le groupe place même deux compos instrumentales qui aèrent presque l’ensemble (« Permafrost » et « Thou art not »), ou tout du moins, qui permettent à l’auditeur de sortir un peu la tête d la vase pour prendre une bouffée d’air –vicié- avant de reprendre et de conclure sur un énorme « Last light fading » qui porte foutrement bien son nom et qui achèvera littéralement l’auditeur avec un dernier coup de massue sombre et lancinant.

Chapeau bas Cult Of Erinyes, pour ce superbe album et cet énorme potentiel si bien exploité. A Place To Call My Unknown est une totale réussite, pleine de noires promesses.

Sheol (08.5/10)

www.facebook.com/cult.erinyes

 

LADLO Productions / 2011     
Tracklist (46:47 mn) 1. Call No Truce 2. Insignificant 3. Ísland 4. A Thousand Torments 5. Permafrost 6. Velvet Oppression 7. Black Eyelids 8. Thou Art Not 9. Last Light Fading

 

Big Life – S/T

oshy_04052011_Big_LifBIG LIFE est un nouveau projet mené sous la houlette de deux piliers de la scène rock mélodique britannique: Steve Newman (NEWMAN) et Mark Thompson-Smith (ex-PRAYING MANTIS). Sans faire de bruit, Steve Newman a proposé pas moins de huit albums depuis 1998 avec son groupe NEWMAN et on ne compte plus ses diverses collaborations en tant que musiciens et ingénieur/producteur.

On pouvait espérer beaucoup de cette association, les capacités de Newman pour écrire des chansons efficaces et les talents vocaux de Thompson-Smith. Malheureusement la réalité est bien différente et je suis pris d'un profond ennui à chacune des écoutes de cet album. L'AOR s'est bien mais cela nécessite des compositions super léchées, très accrocheuses pour vraiment enthousiasmer l'auditeur. Malheureusement on en est loin. Newman semble être en mode automatique, les chansons ne sont pas foncièrement mauvaises mais cela se traîne, on voit arriver les refrains à 2 km. Aucune surprise, aucun enthousiasme. Une intro ici et là laisse augurer du meilleur, « Calling » par exemple, mais le thème est mal exploité et le soufflé retombe inlassablement. Tout n'est pas de la faute de Newman tant le chant de Thompson-Smith me semble plat et sans saveur. Cela manque nettement de conviction pour vraiment convaincre. 

Alors bien sûr, deux ou trois chansons ne passent pas trop mal, «At The End Of My Rainbow», « Deep Water » mais c'est court, beaucoup trop court pour être satisfaisant. Vous l'aurez compris, BIG LIFE manque la cible pour ce premier album. Dommage, le potentiel était pourtant là sur le papier.

Oshyrya (05/10)

www.big-life.co.uk

myspace.com/biglifeuk

AOR Heaven – Bad Reputation / 2011

Tracklist (62:20 mn) 01. Dying Day 02. Close To You 03. Better Man 04. Calling 05. I'll Still Be Here 06. Feel Alive 07. Deep Water 08. At The End Of My Rainbow 09. Leaves, 10. Stop In Time 11. Takin' Me Down 12. Nothing Without You

 

Anaal Nathrakh – Passion

oshy_01052011_Anal_NathDire qu’Anaal Nathrakh est extrême est un doux euphémisme. En effet, depuis ses débuts, cet ingénieux duo n’a cessé de repousser plus loin encore les limites de l’agression sonore. Chaque album était un palier, un nouveau mètre-étalon de la brutalité musicale, et chaque sortie suscitait la même question : « Et maintenant ? ». Parviendront-ils à faire encore plus fort ? Ne risquent-ils pas, tout doucement, d’atteindre ce plafond de verre qui marquerait la fin de la course à la violence ? Ces questions sont logiques et légitimes, et Mick et Dave ont trouvé le meilleur moyen pour y répondre : Passion.

Le verdict : une réussite, à nouveau. Vous allez me dire que j’abats rapidement mes cartes, que je ne laisse aucun suspense et qu’à la limite, je pourrais clôturer ma chronique ici avec une petite formule de politesse et une note élevée, mais ce n’est pas le style de la maison. Si vous êtes pressés, arrêtez de lire ici et retournez vaquer à vos occupations.

(petite pause pour que tous ces impatients se cassent de cette page)

Si vous êtes restés, vous vous attendez à savoir en quoi cet album est une nouvelle réussite. Eh bien, c’est assez simple. Une écoute se sera avérée suffisante pour que je me sente en terrain familier. Le chant, la guitare, la violence… tous ces éléments qui ont fait la force d’Anaal Nathrakh sont regroupés dans cette nouvelle ode à la haine et la folie. Toutefois, et c’est là qu’Anaal Nathrakh marque des points, le Thrakh ne se contente pas de s’auto-parodier et de nous servir une fade copie de ses efforts précédents. Prenez ce mid-tempo ravageur en ouverture de "Drug-Fucking Abomination", 3 minutes avant un déluge de décibels et de hurlements déchirants : les incursions du groupe dans le mid-tempo sont rares, mais elles prouvent clairement que ces deux génies ont une maîtrise parfaite et savent tout faire (enfin, ça, on le savait déjà, au vu des nombreux projets auxquels participent Mick et Dave : Benediction, Fukpig, Professor Fate, feu Mistress, etc.). Au niveau des grosses claques, on retiendra « Post Stress Euphoria » et « Locus Of Damnation », à chaque fois moins de deux minutes de tabassage en règle et sans fioritures, et « Tod Huetet Uebel » et son guest ravagé, véritable bande-son de la folie humaine.

Passion ne plaira peut-être pas à tout le monde. Moins direct que ses prédécesseurs, plus difficile à cerner, il doit être apprivoisé avant de pouvoir être apprécié à sa juste valeur. Persévérez dans les écoutes, et vous comprendrez que vous tenez entre vos mains un des meilleurs albums de l’année.

Mister Patate (08.5/10)

www.facebook.com/Anaalnathrakhofficial

myspace.com/anaalnathrakh

Candlelight Records / 2011

Tracklist (36:05 mn)
1. Volenti Non Fit Iniuria  2. Drug-Fucking Abomination  3. Post Traumatic Stress Euphoria  4. Le Diabolique Est L'ami Du Simplement Mal  5. Locus of Damnation  6. Tod Huetet Uebel  7. Paragon Pariah  8. Who Thinks of the Executioner?  9. Ashes Screaming Silence  10. Portrait of the Artist