Archive for mai, 2011

Shakkam – Fathers

L'album Fathers est un métal opéra, composé, joué et enregistré par Camille Schoell aka SHAKKAM. Pour mener à bien son projet, il a fait appel à 7 vocalistes du Sud Ouest de la France. Le thème de l'album tourne autour de la paternité au sens large, dans l'acception filial mais également symbolique. Certains d'entre vous connaissent sans doute déjà notre ami via ses activités au sein du groupe AMETHYS (http://www.amethysweb.fr) ou de son projet POUTRAX. En 2009, Camille décide de quitter AMETHYS et de former son nouveau groupe, LONELY BONES.

Mais revenons à nos moutons et à cet album. Tout d'abord il me parait honnête de signaler la somme gigantesque de travail réalisé par Shakkam puisqu'il a lui-même tout composé, joué enregistré et mixé à l'exception de l'écriture de quelques paroles. Au vu du résultat, il faut saluer la performance. On est loin d'un album cheap avec un son faiblard, la qualité est bien là. Je suis avouer avoir été impressionné par le travail accompli. SHAKKAM pourrait à en montrer à plus d'un groupe plus établi. Les compositions sont dans l'ensemble assez solides, bien construites et équilibrées. Les styles abordés sont assez variés, en passe du power métal à des titres acoustiques tendance folk… L'influence évidente de cet album est AYREON. L'air de famille avec les travaux de Lucassen est assez évident et c'est un peu dommage.

Les 7 chanteurs offrent tous une belle prestation mais si on sent bien que certains sont assez fragiles et manquent de puissance et d'assurance. Les voix masculines en particulier sont un peu décevantes. La production générale du disque est un peu faiblarde par rapport aux standards européens et SHAKKAM a fait avec les moyens de bord. A nouveau, je le répète, Fathers est un bon album, honnête et bien réalisé. C'est une très bonne surprise. Tous nos vœux à SHAKKAM pour cette nouvelle aventure. Pour vous le procurer, rien de plus simple, vous pouvez vous rendre ici et il ne vous en coutera qu'une contribution, le prix d'un sms surtaxé.

Oshyrya (07/10)

 

Site Officiel

 

Autoproduction / 2011

Tracklist (56:09 mn) 01. Introduction 02. Fathers 03. A man with doubts 04. Condemned to live 05. No more friends 06. Someone somewhere 07. Gloomy dream 08. Dogs of war 09. trust my words 10. So long dad 11. Gaïa

Miasmal – Miasmal

Après une démo intitulée Miasmal et un EP intitulé, lui aussi, Miasmal, Miasmal (le groupe) nous propose enfin son premier album sobrement intitulé… Miasmal. Bon, au niveau choix des noms, il semble que nos amis suédois aient encore quelques difficultés. Toutefois, voyons le bon côté des choses : étant donné que ce premier album reprend, en bonus, à la fois la démo et l’ep, toutes les confusions disparaissent, et nous voici donc gratifiés de 14 morceaux (soit une bonne heure) de Death suédois à la sauce vieille école.

Tiens, ça faisait longtemps, Patate nous ressort des Suédoises, à croire que cet abruti a des actions chez Ikea ou Absolut.

En effet, avec un revival old school qui bat son plein, la Suède fait figure, ces derniers temps, de vivier inépuisable au niveau des bonnes sorties Death du moment, et comment ignorer cette sortie ? Tout est réuni pour faire de cet album un indispensable : des compos inspirées, une touche légèrement « vintage » des plus agréables (ça sent le début des nineties à plein nez), un son ni trop brut ni trop propre (juste cette petite patine qui donne l’impression d’avoir bel et bien affaire à une sortie de la première vague du Death suédois), un ours au micro et des musiciens doués.

Cool, il nous ressort le même laïus chaque fois, comment lui faire confiance ? En quoi Miasmal est meilleur que ses concurrents directs ?

En effet, je me suis posé la même question. Pourquoi opter pour Miasmal plutôt que pour Interment, Nominon ou un de ces nombreux nouveaux combos ? Le problème est que la Suède fourmille de combos tous aussi efficaces les uns que les autres, et recommander l’un plutôt de l’autre relève surtout de la préférence personnelle. Personnellement, Miasmal est, à mes yeux, un des meilleurs représentants de cette NWOSOSDM (New Wave of Swedish Old School Death Metal, je viens de l’inventer)… Libre à vous de vous forger votre opinion à ce sujet en achetant cet album. Toutefois, quoi qu’il en soit, je suis persuadé qu’il fait partie du haut du panier du genre.

Site officiel : miasmal.net

Page Facebook :  www.facebook.com/miasmal

Myspace officiel : www.myspace.com/miasmalband

Mister Patate (09/10)

Dark Descent Records – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (62:37) : 1. Mesmerized / 2. Equinox 432 / 3. Blissful Cannonades / 4. We Will Live Forever / 5. Mists / 6. Toxic Breed / 7. Death Mask / 8. Chronicles / 9. Creation of Fire / 10. Bionic Godhead Erase / 11. Abduction of the Soul / 12. Kallocain / 13. Apocalypse Legion / 14. Anima Sola

 

Infestus – Ex|Ist

Le désormais one man band Infestus nous reviens pour son troisième album, avec Andras seul aux commandes, alors que Dagon s’en est allé voir ailleurs. Et bien loin d’être affaibli par la perte d’un de ses membres, Infestus garde la flamme et nous livre avec Ex|Ist une oeuvre magistrale.

C’est aussi une œuvre personnelle, résultant d’un questionnement profond sur le sens de la vie. Un Black Metal que l’on pourrait qualifier de dépressif, dans la veine de Shining, dans le sens ou cet examen froid et détaché sur le vide, sur la futilité de la vie marque de son empreinte la musique d’Infestus qui devient angoissante, sinistre, inquiétante, mais aussi chargée d’émotion, même si celles-ci mènent à une sorte de découragement. Ce troisième album du groupe est le reflet d’une maturité et d’une maitrise exemplaire, mais surtout d’un talent indéniable pour mettre en musique un cheminement personnel intérieur. Ce faisant, pour saisir toute l’intensité et toute la finesse d’un tel album, il vous faudra vous abandonner à lui et l’écouter dans son ensemble. Ex|Ist est un album qui ne peut s’apprécier que comme un tout monolithique. Et de cette façon seulement, vous pourrez saisir l’étrange paradoxe résultant de telles œuvres, celui qui consiste à voir ressortir d’un ensemble sinistre et torturé une beauté étouffante qui entrera en résonnance avec votre moi profond et, peut être, avec vos propres questionnements et remises en questions. C’est réellement un voyage que nous propose Infestus, un voyage introspectif, une œuvre aboutie, dense et tourmentée, dont les longues compositions sont autant de combat intérieur à la recherche de réponses … Et le travail est d’autant plus exceptionnel qu’il n’est l’œuvre que d’un seul homme.

S’il existait un juste milieu entre Shining et Dark fortress il me semble qu’Infestus se poserait là. Mais au-delà des comparaisons, il convient d’appréhender cet album comme le fruit d’un long travail. C’est pourquoi, bien qu’il s’agisse de Black Metal, cet album ne partage pas certaines caractéristiques commune de ce style : Ex|Ist n’est pas un album froid et misanthrope par exemple, il n’est pas non plus une œuvre d’où la brutalité ressort plus que toute autre caractéristique, non. Il s’agit d’un Black Metal humain avant tout, et donc, marqué par l’humain, marqué par l’homme et par ses tourments intérieurs…qui induisent forcément ténèbres et agressivité, agitation et déchainements…mais pas seulement. Les passages acoustiques dépouillés donnent d’ailleurs aux compos un aspect vraiment humain et presque poétique. La dimension atmosphérique qui se cache derrière chaque compo leur donne de plus une réelle profondeur. Infestus nous touche, et à défaut de se lamenter et de crier bêtement au suicide, Ex|Ist est rattaché à la vie, comme son nom l’indique, même si ce rattachement est fragile et instable, qu’il procède d’un recul analytique constant. Au dehors…en dedans…quel est le sens de tout cela ? Est-ce que je vis, ou est-ce que je me contente de respirer ? Cette spirale inquiétante et hypnotique qu’est la vie fait-elle de moi un simple pion qui se contente de voir passer le temps, et où puis-je me placer dans cette pièce universelle qui se joue sans mon contentement ?

Infestus nous livre ici une œuvre magistrale, je le répète. Un album prenant et beau, dont l’apparente dureté repose en effet sur une évidente fragilité, qui ébranle totalement l’homme qu’elle touche.

Site officiel: http://www.infestus.com

 9/10  Sheol

Tracklist (51,52min) 1. Akoasma 2. Down spiral depersonification 3. Darkness blazing in the flame of fire 4. Torn observer 5. Mirror mind reality 6. Der blick hinaus 7. Descend direction void