Archive for mai, 2011

Iperyt – No State Of Grace

Dans la course au titre d’album le plus dérangeant de l’année, les Polonais d’Iperyt viennent de frapper un grand coup, à tel point que je me demande si un autre groupe sera en mesure, cette année, d’expectorer un crachat encore plus virulent à la face de ses auditeurs. Rares sont ceux qui atteignent un tel niveau de haine tout en restant écoutables, et Iperyt, avec ce deuxième album sous le bras, fait clairement figure d’épouvantail dans la catégorie « Fuck the World ».

Et pourtant, Iperyt a cette fâcheuse tendance, à l’instar de The Berzerker, de s’adjoindre les services d’une boîte à rythmes tout droit sortie des «meilleurs» albums de techno hardcore allemande. Toutefois, ce qui me gênait chez The Berzerker devient ici une force, et ce martèlement incessant vient encore renforcer l’impression de malaise dégagée par les 11 compos. Dès la première plage, Iperyt nous colle un sale uppercut bien vicieux dans les gencives et il ne nous relâche que 43 minutes plus tard, pantelant et secoué par une telle violence.

Cette violence, elle n’est pas seulement musicale (et pourtant, on a déjà droit à une sacrée dose à ce niveau), mais aussi textuelle. Les textes sont extrêmement crus, rédigés avec une plume taillée en pointe et trempée dans l’acide le plus mordant. À ne pas mettre entre toutes les mains, donc !

Iperyt est le mariage improbable entre l’énergie d’un Atari Teenage Riot (pour le côté électro-industriel de la musique) et la misanthropie des groupes de Black Metal les plus malsains ; No State Of Grace, un violent coup de pied dans les dents d’une Humanité à genoux. Vous vouliez un concentré de haine ? Jetez-vous sur cet album, vous serez servis, mais attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre !

Site officiel : xxx
Myspace officiel : http://www.myspace.com/iperyt

[8,5/10] Mister Patate

Tracklist (43:26) : 1. No State Of Grace 2. Scars Are Sexy 3. A Pocket Size Armageddon 4. Antihuman Hate Generator 5. Blades Of Malice & Scorn 6. The Antithesis 7. Keep Your Eyes Closed 8. Into The Mouth Of Madness 9. Nuclear Mornings 10. The Player 11. In Morbid Rapture

Borealis – Fall from Grace

oshy_08052011_BoreaLa première chose qui m'a traversé l'esprit à l'écoute de Fall from Grace est: "la vache ça tabasse sec". En effet, dès la premier titre, « Finest Hour », les canadiens nous entrainent dans un folle cavale qui promet le meilleur. Wahou ! Je suis très très impressionné. Après un premier album, World of Silence, autoproduit en 2008, BOREALIS peut espérer franchir une nouvelle étape et franchir des sommets avec cet opus édité par Lion Music.

Dans sa biographie le label évoque VANDEN PLAS ou encore EVERGREY, pour une fois cela me semble des références judicieuses. Je rajouterai REDEMPTION. Les canadiens n'ont pas choisi la facilité en proposant des compositions complexes et ambitieuses. Tous les éléments d'un power métal assez classiques sont présents mais nos amis ont su intelligemment enrichir le mélange de touches progressives. Chaque mélodie est millimétrée et l'alchimie subtile permettant d'écrire de bonnes chansons est religieusement respectée.
Quand on pense que BOREALIS a débuté avec un chanteuse lyrique, on remercie le ciel qu'ils aient changé leur fusil d'épaule. Tous le musiciens offrent une très belle prestation mais un coup de chapeau particulier à Matt Marinelli, le chanteur qui apporte une énergie et un supplément d'âme aux différentes chansons. Ses compagnons ne sont pas en reste avec des guitares puissantes et agressives à souhait, des claviers lumineux et un ensemble basse/batterie qui donne le maximum pour notre plus grand plaisir. A l'écoute de différents soli, les canadiens prouvent qu'ils sont loin d'être des manchots. La production est excellente et renforce encore l'impact de Fall from Grace.

Alors un sans faute ? Pas tout à fait, certaines chansons manquent de caractère et se ressemblent un peu. Et on aimerait que le groupe s'affirme plus et prenne un peu plus de distance avec les influences précédemment mentionnées. A nouveau je suis très impressionné et avec le soutien de Lion Music, BOREALIS devrait bientôt faire à nouveau parler de lui. Du bon, du très bon travail.

Oshyrya (08/10)

www.borealismetal.com

myspace.com/borealismetal

Lion Music / 2011

Tracklist (43:35 mn) 01. Finest Hour 02. Words I Failed To Say 03. Fall From Grace 04. Where We Started 05. Breaking The Curse 06. Regeneration 07. Watch The World Collapse 08. Take You Over 09. Forgotten Forever

 

Dropshard – Anywhere But Home

oshy_06052011_DropshardLes italiens de DROPSHARD sont très ambitieux. En effet, selon leur biographie, ils poursuivent l'objectif d'explorer les sonorités du rock progressif classique et de les fusionner avec de nouvelles idées afin de créer une variété de chansons et de concepts originaux. Pas mal,  hein ?
L'aventure a commencé en septembre 2007 sous l'impulsion de Sebastiano Benatti (guitare), Tommaso Mangione (batterie) et Alex Stucchi (basse). Rapidement, le groupe enregistre deux démos, DSI & DSII, et multiplie les apparitions scéniques. En 2010, ils décident de passer le vitesse supérieure et donnent naissance à un premier opus, Anywhere but Home, une suite en 8 mouvements et un titre bonus.

A l'écoute de l'album on comprend la première partie  de l'ambition de DROPSHARD. Les influences sont multiples et, avouons le, plutôt bien digérées. On peut citer en vrac la jeune et l'ancienne génération de groupe prog: PAIN OF SALVATION, RIVERSIDE, PORCUPINE TREE, GENESIS ou YES. Les mélodies sont ciselées avec soin, les claviers ou la guitare  impriment la mélodie principale et les compositions prennent progressivement de l'ampleur. On sent inconsciemment que les chansons sont nées de nombreuses jams ce qui donne une grande variété aux thèmes et tempi utilisés. L'inconvénient c'est que certaines chansons font penser à un patchwork et manquent parfois de liant. 
Saluons la performance des différents musiciens et en particulier les interventions au chant d'Enrico Scanu. Il module énormément sa voix et parvient ainsi à transmettre beaucoup d'émotions. On regrettera que l'album soit un peu court, moins de 40 minutes.     

Pour conclure, ce premier essai est une vraie réussite, DROPSHARD fait vraiment plaisir à attendre. On espère juste que le groupe saura prendre du recul par rapport à ses maîtres prog et construira un identité plus marquée plus personnelle. L'avenir s'annonce en tout cas sous les meilleurs auspices pour nos amis italiens car ils vont passer enfin les frontières et se produire au Royaume-Uni d'ici la fin mai 2011.

Oshyrya (07.5/10)

www.dropshard.net

 

Sonic Vista Music / 2011

Tracklist (39:58 mn) 1. Look Ahead (1:25) 2. Anywhere But Home (6:22) 3. Images of Mind (6:00) 4. A Cold Morning (4:19) 5. Again (1:09) 6. Changing Colours (8:17) 7. A New Beginning (5:06) 8. Look Behind (1:37) Bonus Track: 9. Freedom Supermarket (5:45)