Archive for juillet, 2011

Fleshgod Apocalypse – Agony

Les incursions de la musique classique dans notre style musical favori ne sont pas nouvelles. Ainsi, nous nous souviendrons notamment des intros classiques de Darkane sur Insanity ou Layers Of Lies, des cuivres sur « Predator » de Vader, voire plus récemment du concert de Dimmu Borgir avec un véritable orchestre symphonique. Aujourd’hui, c’est au tour de Fleshgod Apocalypse de nous proposer un album aux touches symphoniques marquées. Certes, nos amis transalpins sont coutumiers de ces apports, mais Agony permet au groupe de franchir un palier avec un album très ambitieux. Dès « Temptation », Fleshgod Apocalypse pose les bases d’une ambiance grandiose avant que ne se déchaîne la fureur de « The Hypocrisy », premier brûlot où le Brutal Death côtoie allègrement violons, clavier et autres instruments habituellement relégués dans les fosses d’orchestres classiques.

Cependant, dans le cas de cet album, les apports symphoniques ne se limitent pas à quelques touches discrètes ici et là pour faire joli. Non, Fleshgod Apocalypse a accueilli en son sein et en tant que membre permanent Francesco Ferrini, déjà responsable du piano et des arrangements symphoniques sur le précédent EP, et cette collaboration va bien plus loin qu’auparavant. Les instrumentations classiques viennent se marier au Brutal Death du groupe dans une union certes improbable, mais ô combien jouissive. Par ailleurs, elles permettent aussi une transition en douceur entre les différents morceaux, à tel point que l’on peut difficilement déterminer, au début, quelle piste on est en train d’écouter. Agony s’écoute presque comme une symphonie tant le passage d’une piste à l’autre se fait de manière naturelle. Comme je le disais en début de chronique, Agony est un album très ambitieux, et il y a fort à parier que Fleshgod Apocalypse voulait frapper très fort pour fêter son arrivée au sein de l’écurie de Donzdorf. Mission accomplie, il reste certes encore 5 mois avant la fin de l’année, mais je pense que nous tenons ici l’album Death Metal de l’année, tout simplement.

Mister Patate [09/10] 

www.myspace.com/fleshgodapocalypse

 

Nuclear Blast Records / 2011
Tracklist (49:45 mn) 1. Temptation 2. The Hypocrisy 3. The Imposition 4. The Deceit 5. The Violation 6. The Egoism 7. The Betrayal 8. The Forsaking 9. The Oppression 10. Agony

 

Auras – New Generation

En matière d'AOR et de rock mélodique, le Brésil était un désert jusqu'alors… Aujourd'hui avec le trio dénommé Auras, il fait son entrée dans ce milieu devenu aussi étroit qu'il fut jadis productif. On peut tout à fait concevoir que cette solitude explique les difficultés d'Auras pour composer une musique tout à fait originale. C'est donc l'inspiration des grands anciens, notamment étasuniens, qui se fait donc particulièrement sentir sur ce premier opus. Les grandes anciens sont en fait réduits à un seul : l'influence de Journey est écrasante ici. Le format de chanson, le parfait équilibre entre les claviers et les guitares (toujours saturées) et surtout le style de voix de Gui Olivier (chant) sont sans équivoque. Si nous ne sommes pas dans un parfait clonage, nous sommes en tous cas dans un exercice de mimétisme assez étonnant, et d'un mimétisme grosso modo talentueux. 

Les amateurs du groupe de Neal Schon se régaleront à l'écoute des très réussis « Forgive And Forget », « Never Give Up », « Hungry Hearts », « Out Of Love » (ou le refrain est traversé par le spectre de Steve Perry plus que jamais) ou de la belle ballade « In My Arms » qu'on aurait pu imaginer composée par Jonathan Cain. À vrai dire, les musiciens de Journey, dont l'inspiration se fait inégale sur album ces derniers temps, auraient pu emprunter avec bonheur quelques mélodies et quelques refrains pour leurs réalisations récentes. Il manque toutefois à l'appel quelques éléments qui nous permettent de ne pas confondre l'original et la copie : les parties guitares sont ici beaucoup linéaires et les solos pas assez riches pour ne pas nuire à la qualité globale ; les chansons, bien que très plaisantes, pèchent souvent par une trop grande uniformité, notamment au niveau des tempos. À vrai dire seul « That's The Ways Love Goes », avec ses touches à la Toto, rompt un peu l'ensemble. 

On suivra avec intérêt la carrière d'Auras en espérant que l'assimilation de ses influences se fassent dorénavant de telle façon que la créativité du combo puisse s'exprimer pleinement. Car on devine très bien tout le potentiel dont le groupe est porteur.

Baptiste (07,5/10)

 

Frontiers / 2010

Tracklist (54:53) : 01. Beauty Of Dreams  02. Forgive And Forget 03. Never Give Up 04. In My Arms 05. Reach Out 06. New Generation 07. Forever In Your Eyes 08. Hungry Hearts 09. That's The Way Love Goes 10. Keep On Loving You 11. Out Of Love 12. Love To Survive

Powerwolf – Blood Of The Saints

oshy_23072011_PowerwLes teutons de POWERWOLF sont diaboliques. Ils ont tout compris au business et vont sortir dans quelques semaines une bombe qui va faire très très mal. Je m'explique alors que la vieille garde multiplie les concerts mais tourne joyeusement en rond (IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST…), que les héritiers pataugent lamentablement (HAMMERFALL…), POWERWOLF fait souffler un vent de fraicheur sur le petit monde heavy metal. A l'instar de SABATON avec Coat Of Arms, les allemands nous proposent une série de compositions lumineuses à même de faire headbanguer les plus frustrer des chevelus. C'est tout simple, Blood of the Saints contient 6 brûlots qui vont faire un malheur en concert.

Tout est intelligemment fait sur ce disque. Certains vont hurler au produit marketing, mais quand cela est fait si finement je préfère m'incliner que de gueuler bêtement. Je suis sans doute naïf mais malgré le manque flagrant d'originalité, je me suis éclaté sur ce disque. Un débat risque de naître au sein de la rédaction avec Murder-One et Clayman mais je persiste et signe. Blood of the Saints n'est bien sûr pas l'album de la décennie mais un p… de bon disque qui va illuminer mon été. Et je n’en attendais pas tant de la part des teutons. Les thématiques traditionnelles sont du groupe sont là, les rites et mythes chrétiens mélangés des peurs ancestrales liées aux loups. La dimension théâtrale, très sombre et gothique est plus que jamais la marque de fabrique de POWERWOLF. Les guitares virevoltes et proposent en grande majorité des riffs tranchants, les mélodies sont extrêmement accrocheuses et font bien souvent mouche. Rajouter là-dessus un orgue omniprésent (enregistré dans une église de Thionville dans l'Est de la France), de nombreux chœurs et la voix très puissante et typée d'Attila Dorn et vous avez le tube de l'été.

Attention tout n'est pas parfait. Les références aux ainés cités précédemment sont nombreuses. On parlera de clins d'œil (ou de pompage en règle pour les plus chagrins d'entre nous) pour ne pas être désagréable avec les allemands. Blood of the Saints est un sens faute jusqu'à « Son of a Wolf ». Les compositions suivantes sont plus faibles, trop clichées, elles manquent de souffle. On finit quand même en apothéose avec un « Ira Sancti » de toute beauté. Une partie des métalleux crieront à l'opportunisme. Je ne peux pas entièrement leur donner tort mais j'ai pris un tel pied à l'écoute de Blood of the Saints que je pardonne tous leurs péchés aux membres de POWERWOLF. Κύριε ἐλέησον (Kyrie Eleison) mes frères.

Oshyrya (08/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Metal Blade Records / 2011

Tracklist (41:52 mn) 01. Agnus dei (Intro) 02. Sanctified With Dynamite 03. We Drink Your Blood 04. Murder At Midnight 05. All We Need Is Blood 06. Dead Boys Don't Cry 07. Son Of A Wolf 08. Night Of The Werewolves 09. Phantom Of The Funeral 10. Die, Die, Crucified 11. Ira Sancti (When The Saints Are Going Wild)