Archive for juillet, 2011

Unearth – Darkness In The Light

unearth-darknessC'est dans les vieux pots qu'on fait, parait-il, la meilleure soupe. C'est pas faux comme dirait l'autre, mais à condition de l'épicer un maximum alors ! Je ne sais pas si la bande à Trevor Phipps s'y entend en matière cullinaire,  en revanche pour le Metalcore, il est de notoriété publique que leur savoir faire n'a rien d'une légende urbaine. Les pionniers du metalcore sont bien de retour, avec un cinquième album qui voit le jour 3 ans après le décevant  "The March" qui manquait de presque tout, d'inspiration, d'agressivité… il n'y avait guère que le son qui était pleinement satisfaisant. Si vous aviez apprécié le pilonnage intensif dans l'album "III In The Eyes Of Fire", Darkness In The Ligfht devrait vous ravir au point de faire du stage diving dans votre salon : le combo du Massachusetts revient aux fondamentaux du style, du metalcore agressif qui vous saute à la gorge, durant une petite quarantaine de minutes, il n'y aura pas de répit, à l'exception de quelques vocalises au chant clair un poil trafiquées (bien moins gênantes que l'abus de chant mielleux dont étaient coutumiers trop de groupes du même style). 
Comme en 2008, la production est bétonnée par le guitariste de Killswith Engage, Adam Dutkiewicz. Mais cette fois, les compos sont plus accrocheuses. A défaut d'innover, le groupe nord américain revient à ce qu'il sait faire de mieux, tabasser en cadence les esgourdes, sans négliger quelques siolis de guitare de haute volée. Seule réelle nouveauté qui s'entend nettement, l'apport du solide batteur de Killswitch Engage pour l'enregistrement de l'album. A l'évidence les similitudes avec Killswitch se font parfois entendre, mais heureusement, elles viennent pas ramollir outre mesure lq tonalité agressive de l'album. Les amateurs du groupe, les déçus de Killswitch Engage (parti à la dérive puis un bail), et de metalcore qui ne tortille pas de refrains langoureux pour passer à la radio à tout prix, seront sans doute emballés. Solide, efficace, du metalcore comme on aime en somme.
 
Hamster (08/10)

www.unearth.tv

www.facebook.com/unearthofficial

Metal Blade Records / 2011

Tracklist (38:49) 01. Watch It Burn 02. Ruination Of The Lost 03. Shadows In The Light 04. Eyes Of Black 05. Last Wish 06. Arise The War Cry 07. Equinox 08. Coming Of The Dark 09. The Fallen 10. Overcome 11. Disillusion

 

Blood Stain Child – Epsilon

oshy_09072011_BSCQue de bouleversements pour BLOOD STAIN CHILD ! Nouveau label, nouveau line-up avec l'arrivée de deux nouveaux membres, nouveau look gothique/lolita… Il aura fallu attendre pas moins de 4 ans pour voir arriver le nouvel album des japonais. Le précédent opus, Mozaiq, était sorti en 2007 et avait fait son petit effet. Enfin correctement distribué en Europe, BSC avait étonné par le croisement improbable entre death métal mélodique et techno/trance. Les gardiens de l'orthodoxie métal avaient hurlé devant cet accouplement contre nature pourtant très riche et bougrement intéressant. Personnellement, cette démarche me plait et j'attendais avec impatience de découvrir cet Epsilon.

Les premiers titres de l'album sont assez enthousiasmants: les mélodies sont ultra efficaces, ça joue à 200 à l'heure, l'énergie distillée est communicative. Ah oui, un détail, j'ai oublié de vous préciser que l'on assiste sur certaines chansons à un beau pompage d'IN FLAMES. Vous prenez le groupe de Göteborg, vous y ajouter des nappes techno/trance et un chant clair féminin et vous obtenez le cocktail BLOOD STAIN CHILD. Cet écueil n'est pas nouveau, le groupe a toujours souffert des influences très marqués de formations européennes comme SOILWORK, CHILDREN of BODOM ou IN FLAMES.
Ce constat posé, je ne peux m'empêcher de prendre mon pied à l'écoute d'Epsilon. La musique est bonne, la dimension électronique me plait beaucoup, l'arrivée de Sophia et donc la place accrue du chant féminin apporte un plus indéniable. Cela permet au groupe de développer un son plus personnel moins sujet à la critique. Les mélodies sont très accrocheuses et font mouche presque à chaque fois. 
La signature avec Coroner Records a permis au groupe de travailler étroitement avec les italiens Ettore Rigotti et Claudio Ravinale de DISHARMONIA MUNDI. Ils ont déjà fait leur preuve sur la scène métal européenne et ont su doté cet album d'un son clair et puissant. Ils ont également mis la main à la pâte en assurant des parties de chant ici et là.

Ce disque n'a posé un vrai dilemme. BLOOD STAIN CHILD a vraiment tout pour me plaire et je leur pardonne donc les emprunts trop appuyés aux groupes pré-cités. La pochette manga est très sympathique et Epsilon contient une forte dimension cinématographique. J'imaginerais très bien cette musique illustrer une OAV de Ghost in the Shell ou encore mieux être une partie du concert de Sharon Apple dans Macross Plus. Ce serait le pied !
Si vous ne savez pas de quoi je parle, que la musique techno vous fait horreur et que l'influence trop marquée d'IN FLAMES est rédhibitoire pour vous, passez votre chemin, BLOOD STAIN CHILD ne pourra que vous faire perdre votre temps et votre argent.

Oshyrya (07.5/10)

www.bloodstainchild.com

Coroner Records / 2011

Tracklist (45:19 mn) 01. Sirius VI 02. Forever Free 03. Stardazer 04. S.O.P.H.I.A 05. Unlimited Alchemist 06. Electricity 07. Eternal 08. Moon Light Wave 09. Dedicated To Violator 10. Merry-Go-Round 11. La+ 12. Sai-Ka-No

 

Channel Zero – Feed ‘Em With A Brick

oshy_09072011_Chanel_ZeSi vous êtes citoyen de notre bon vieux Royaume de Belgique, à moins d’avoir été le compagnon de chambrée d’Oussama Ben Laden, vous n’aurez pas échappé au retour triomphant de Channel Zero. Des salles remplies (le groupe détient le record de soirées sold out à l’Ancienne Belgique), un CD-DVD live qui a permis aux malchanceux n’ayant pas pu obtenir un ticket de tout de même assister, par TV interposée, au retour du groupe, des passages en festival (on citera le Graspop, Rock Werchter l’année passée et entre autres les Lokerse Feesten et le Fortarock cette année) et un single, Black Flowers. Pour un groupe qui avait passé de très longues années à l’ombre, le retour aux affaires aura été chargé, et quoi de mieux qu’un nouvel album pour surfer sur cette vague du come-back ?

À l’époque de leur séparation, en 1997 les gars de Channel Zero avaient renoncé parce qu’ils ne parvenaient pas à concrétiser leur potentiel. La qualité était au rendez-vous, mais les ventes ne suivaient pas. Aujourd’hui, 14 ans après, le groupe revient avec un album dans un environnement tout à fait chamboulé. Aujourd’hui, il suffit de deux clics pour télécharger la discographie complète d’un groupe, et voilà ce qui m’amène à ma question centrale: Feed ‘Em With A Brick se vendra-t-il mieux que ces prédécesseurs ? A-t-il les qualités nécessaires pour rencontrer un vrai succès et permettre au groupe, enfin, d’obtenir la concrétisation qu’il méritait à l’époque ?

Pour pouvoir faire face aux groupes actuels, Channel Zero, autoproclamé « meilleur groupe que la Belgique ait jamais connu », a mis les petits plats dans les grands au niveau de la production : le son est massif, clair, chaque instrument occupe sa place sans empiéter sur les autres. À ce niveau, le boulot réalisé par Logan Mader (ex-Machine Head et déjà responsable de la production d’albums de Devildriver, Cavalera Conspiracy ou autres Psycroptic) est excellent et les oreilles prennent cher. Par ailleurs, les compos sont courtes (jamais au-dessus de la barre des 4 minutes, mis à part « War Is Hell » et ses sonorités presque indus). Channel Zero joue donc la carte des morceaux percutants, qui se retiendront en peu de temps. En gros, Feed ‘Em With A Brick se veut presque un album de singles.

Et c’est peut-être justement là que le bât blesse. Prenez « Hot Summer », premier single de l’album : à trop vouloir faire un morceau facile à retenir, Channel Zero tourne en rond très rapidement. Pour le reste, le groupe alterne entre passages franchement réussis (« Hammerhead » et son riff pesant, ou « War Is Hell », certes atypique mais, à mes yeux, un des morceaux les plus intéressants de l’album) et morceaux plus convenus, voire décevants (« Ocean » avec un Franky qui en rajoute des tonnes sur son chant, ou un « Guns Of Navarone » calibré FM… je ne serais d’ailleurs pas étonné de le voir squatter les ondes des radios belges… et tous les chroniqueurs s’étant répandus sur cet album en affirmant que Channel Zero n’avait pas fait de concessions dans ses compos et son ton devraient réécouter ce morceau en particulier). Envolée la hargne, disparue l’énergie qui faisait la qualité des albums de Channel Zero, nous n’avons affaire ici qu’à un groupe qui n’est plus que l’ombre de lui-même et qui, l’espace de quelques morceaux, fait encore illusion.

Vous l’aurez compris, Feed ‘Em With A Brick, à mes yeux, n’est pas la réussite que certains voudraient nous vendre. Certes, il a ses qualités et ses bons morceaux, mais l’enthousiasme / la nostalgie / le chauvinisme (barrez les mentions inutiles) ne sont pas suffisants pour occulter les défauts de la galette. Si au moins ils avaient eu la modestie de ne pas s’autoproclamer « meilleur groupe de Metal de l’histoire de la Belgique », peut-être aurais-je été un peu moins sévère…

Mister Patate (05.5/10)

www.channel-zero.be

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Roadrunner Records / 2011

Tracklist (45:20 mn) 1. Hot Summer 2. Guns of Navarone 3. Electric Showdown 4. Freedom 5. In the City 6. Angels Blood 7. Side Lines 8. Hammerhead 9. Capitol Pigs 10. Ammunition 11. War Is Hell 12. Ocean