Archive for août, 2011

Leprous – Bilateral

oshy_27082011_LeproPrésents sur la scène prog’ depuis presque dix ans, Leprous restait pourtant dans l’ombre. Et ce, malgré un premier album reconnu par la critique et une participation en tant que groupe live pour Ishan (ex leader d'Emperor). Les norvégiens reviennent aujourd’hui avec une bonne surprise : « Bilateral » est un deuxième album inspiré.
Le quintet de Einar Solberg (vocaux et claviers) propose un savant mélange de rock progressif et de metal. Rien de bien original a priori… mise à part une haute qualité musicale. Le premier bon point est ce chant heavy/prog entre ces longues et passionnantes plages instrumentales. Voix qui sait aussi être agressive quand il le faut (« Restless »). C’est intense, on ne peut qu'être séduit. 

Second bon point, les morceaux. Leprous compose vraiment des chansons et ne verse pas dans la démonstration technique gonflante. Une grande variété de styles est au menu : des ambiances funky (« Mediocrity Wins »), du mainstream, de la grandiloquence (le monumental « Mb. Indifferentia »). Un melting pot musical entre Pain of Salvation et King Crimson (référence absolue s’il en est) qui fourmille de mille et une idées.

On a donc affaire à un très bon représentant de la scène progressive. J’insiste, « Bilateral » est une excellente surprise ; cet opus pourrait positionner le groupe comme un sérieux challenger de Dream Theater, même si rivaliser avec les Américains reste encore une autre paire de manches. Mais Leprous revendique plus le côté « humain » de sa musique, ce qu’on appelle le feeling. Et ça marche.

www.leprous.net

www.facebook.com/leprousband

Inside Out Music / 2011     

Tracklist (58:11 mn)
01. Bilateral (4:00) 02. Forced Entry (10:20) 03. Restless (3:30) 04. Thorn (5:47) 05. Mb. Indifferentia (6:33) 06. Waste Of Air (5:32) 07. Mediocrity Wins (6:07) 08. Cryptogenic Desires (2:45) 09. Acquired Taste (5:13) 10. Painful Detour (8:18)

Edguy – Age Of The Joker

Le précédent album des allemands, Tinnitus Sanctus, est loin d'avoir fait l'unanimité. Il faut dire qu'Edguy ne se contentait pas d'y faire du heavy basique, chantant et sautillant, mais quelle horreur! Comment ont-ils pu oser! Sache donc, cher lecteur, que l'humble chroniqueuse de cet Age Of The Joker a aimé Tinnitus Sanctus, beaucoup, même aujourd'hui cet album tourne régulièrement sur sa platine (oui parce qu'en plus cette chroniqueuse est une vieille bique qui continue de penser, et de crier sur tous les toits, que la qualité de son d'un cd est juste incomparable avec celle d'un MP3).

Les présentations étant faites, venons-en à la cuvée 2011 de ce groupe autrefois porté aux nues, quand le heavy mélodique était encore à la mode. Seulement, quand on fait toujours la même chose, on finit par se lasser. C'est vrai de l'ouvrier qui fait les mêmes gestes du matin au soir… comme du musicien qui répète ses chansons jusqu'à plus soif. Tous ces groupes ont donc évolué, chacun à leur manière: Edguy a pris le parti d'assumer ses amour des années 80 et 70 jusqu'au bout des mediators. Et ça ne changera pas énormément avec cet album… Il est moins sombre que le précédent, mais moins varié aussi. Il y perd en atmosphères, en profondeur. Ceci-dit ceux qui étaient en manque de gros riffs et ambiances épiques pourront trouver leur bonheur dans « Nobody's Hero », « Rock Of Cashel » (qui est d'ailleurs sans doute la chanson la plus réussie de l'album) ou « The Arcane Guild ». Edguy repart dans son amour des années 80, à partir de « Pandora's Box », avec diverses déclinaisons selon les chansons et juste une petite pause pour « The Arcane Guild »… à moins que l'on ne la considère comme « la chanson-débuts-du-heavy-dans-les-années-80 », forcément. Les structures de ces titres sont cependant plus directes que sur Tinnitus Sanctus, et avec des rythmes plus binaires (donc faciles à « attraper ») etc. : le fan des « albums du milieu » (= à partir de Mandrake) a peut-être plus de chances d'accrocher à cette nouvelle production.

Edguy a évolué. Ils ne font plus de speed metal basique, ils n'en feront sans doute plus. Leur truc maintenant, c'est le revival des années 80, avec une bonne grosse touche de modernité, histoire que l'auditeur d'aujourd'hui ait envie de bouger du cou et du poing. En tant que représentante de la grande minorité qui a beaucoup aimé Tinnitus Sanctus pour son mélange de styles et d'atmosphères, je regrette qu'ils n'aient gardé sur Age Of The Joker que le mélange de styles (il y a certes des atmosphères un peu différentes, mais c'est moins marqué). Mais bon, je suppose que c'est justement ce qui permettra aux fans déçus du précédent album de mieux apprécier le nouveau !
(Note: la ballade de fin d'album est plus qu'accessoire, mais peu importe, c'est une ballade de fin d'album. D'ailleurs même en la zappant on arrive à une heure d'écoute, ce qui est plus que suffisant pour un album!)

Site officiel : http://www.edguy.net/
Facebook officiel: http://www.facebook.com/edguy

[08/10] Polochon

Nuclear Blast / 2011

Tracklist (65:19) : 01. Robin Hood 02. Nobody's Hero 03. Rock Of Cashel 04. Pandora's Box 05. Breathe 06. Two Out Of Seven 07. Faces In The Darkness 08. The Arcane Guild 09. Behind The Gates To Midnight World 10. Every Night Without You

ClayDracroseEn trois albums, Draconian a acquis le droit de rendre impatient ceux qui les suivent lorsqu'un nouvel opus pointe le bout de ses riffs. Il faut dire qu'avec leurs précédentes réalisations, les suédois avaient su s'imposer dans le giron du gothic doom metal. A Rose for the Apocalypse se doit de perpétuer le bien fondé d'une reconnaissance obtenue avec le temps (le groupe existe depuis 1994) et ce quatrième est à l'avenant du travail passé, une bonne synthèse du côté sombre des deux premiers opus et l'accentuation des mélodies mises en exergue sur le troisième album.
L'équilibre entre gothic et doom/death est souvent en faveur d'un des deux selon les groupes, ici la panoplie déployée donne à chaque style sa part du gâteau et l'agencement mis en oeuvre par Draconian donne ses lettres de noblesse à sa musique. Dès l'entame de ces dix morceaux, l'auditeur est pris à la gorge et immédiatement immergé dans cette longue complainte mélancolique et rugueuse.
Sans se dépareiller de ses qualités, Draconian renforce ses notions de compositions et parvient à tenir en haleine à travers les ondes sonores, aussi bien en mélodies qu'en agressivité sans perdre de vue l'assurance de séduire sur la longueur des morceaux.

Clayman (08/10)

www.draconian.se

www.facebook.com/draconianofficial.

Napalm Records / 2011
Tracklist (64:52) 01.The Drowning Age 02. The Last Hour Of Ancient Sunlight 03. End Of The Rope 04. Elysian Night 05. Deadlight 06. Dead World Assembly 07. A Phantom Dissonance 
08. The Quiet Storm 09. The Death Of Hours 10. Wall Of Sighs (Bonus track)