Août 17
Août 17
Les attentes étaient fortes à l’endroit de ce nouveau et second disque des espoirs scandinaves de l’AOR. Après un premier album enthousiasmant – Artwork – , il a fallu attendre trois ans pour pouvoir écouter de nouveau Work Of Art, même si les amateurs ont sans doute profité du laps de temps pour s’intéresser à WET, dans lequel Robert Sall de Work Of Art officie à la composition et à la guitare.
Ce second opus porte-t-il bien son titre ? Présente-t-il un réel « progrès » par rapport à son déjà excellent prédécesseur ? Une première écoute pourrait indiquer que non, même si les amateurs d'AOR teintée de West Coast ou de Journey apprécieront instantanément les trois titres ouvrant le disque : « The Rain », le bijou raffinée « The Nature of The Game » et l'instantané « Once Again », avec un solo de clavier à faire rougir de jalousie un Jan Hammer. Ils remarqueront aussitôt la production remarquable, le chant somptueux de Lars Sarfsund et les solos étincelant de Robert Sall ; tout cela se manifeste de manière presque automatique.
Toutefois, la musique devient moins évidente et rapide d'accroche par la suite, et ce jusqu'au single « The Great Fall » et surtout au tubesque « Castaway ». Il faudra plusieurs écoutes pour apprécier des parties de chant extrêmement fines et les riches parties musicales évidemment influencées par le meilleur Toto pour les claviers et la section rythmique, mais aussi par Journey pour les parties guitares. Tous les nostalgiques de The Seventh One doivent absolument jeter une oreille à « One Step Away » et à son break réjouissant et les amateurs de Journey se pencher au plus vite sur le rapide « Never Love Again », car on a rarement vu des influences aussi intelligemment et brillamment intégrées dans une musique qui reste personnelle.
Au final il n'y a pas de quoi être déçu : différent du premier disque, ce deuxième essai dévoile un progrès manifeste mais surtout une classe étourdissante. Voilà assurément, dans le genre, le meilleur disque de l'année. Ni plus, ni moins. Avec un disque qui a tout pour enfoncer le clou, il est temps pour Work Of Art de se produire en concert et montrer qu'il s'agit d'autre chose qu'un projet de studio. Il n'y a aucune raison de douter que tout cela passera parfaitement le cap de la scène.
Baptiste (9/10)
Frontiers / 2011
Tracklist (55:09) : 1. The Rain 02. Nature Of The Game 03. Once Again 04. Never Love Again 05. Eye Of The Storm 06. Until You Believe 07. The Great Fall 08. Call On Me 09. Emelie 10. Fall Down 11. Castaway 12. One Step Away
Août 13
A Storm Of Light n’avait certes pas remporté tous les suffrages avec ses deux premiers albums, jugés notamment trop proches de Neurosis et trop monolithiques pour ne pas dire ennuyeux. Mais il en faut plus pour abattre le groupe qui poursuit sur sa lancée avec un troisième album au nom à rallonge. Avec un titre pareil, les mauvaises langues pourront dire que cet album est déjà chiant avant même de l’avoir écouté…mais ce sont de mauvaises langues, laissons les donc de côté car au contraire As The Valley Of Death Becomes Us, Our Silver Memories Fade (profitez-en bien, je ne l’écrirais pas deux fois !) vaut le détour et semble corriger les erreurs sur lesquelles furent bâtis les deux précédents albums.
Evoluant toujours dans cette mouvance Post Rock/Post Core tirant vers le Sludge/Doom avec une lichette de progressif qui les a fait connaitre, les américains nous proposent cette fois un ensemble bien plus exempt de défauts, avec des compos réussies, qui dégagent réellement quelque chose, et qu’on écoute avec un grand plaisir, si tant est qu’on se donne la peine de tendre l’oreille avec attention, bien entendu, car ceux qui sont pressés et qui veulent du tout cuit qui hurle et qui tabasse peuvent passer leur chemin. Il n’y a vraiment rien d’ennuyeux dans cet ensemble homogène aux guitares lourdes et pesantes et aux vocaux emplis d’une sorte d’amertume désabusée.
A Storm Of Light nous propose un album sombre, mais néanmoins plein d’émotions, un album qui gagne des points exactement où ses prédécesseurs peinaient, avec des compos fortes que l’on écoute avec un réel plaisir. L’ensemble qui semble de prime abord solide et puissant, semble en fait au final assez fragile et construit sur des fêlures, et de ce style naissent des morceaux touchants et forts à la fois. Il s’agit toujours d’un style qui demande du temps pour se déployer et qui repose sur des riffs et des progressions lentes, mais les américains ont cette fois trouvé la recette qui rend l’ensemble indéniablement digeste, efficace et attirant, notamment grâce à un batteur qui fourni un travail assez hallucinant et à des compos un peu plus courtes.
Cela ne veut pas dire que vous aurez le tout servi sur un plateau d’argent sans faire aucun effort ! Il incombe à l’auditeur de faire sa part du travail pour apprécier à leur juste valeur ce genre de disque dont la triste beauté ne peut laisser indifférent. Ce troisième album est la preuve qu’il est temps désormais de considérer A Storm Of Light comme un groupe sérieux ayant un potentiel indéniable, et sachant l’utiliser à bon escient. De quoi faire revoir leur jugement sur le groupe à ceux qui n’ont pas apprécié les deux précédents albums.
Sheol (07.5/10)
Site Officiel: astormoflight.com
MySpace Officiel: www.myspace.com/astormoflight
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Burning World Records / 2011
Tracklist (55:23 mn)
01. Missing 02. Collapse 03. Black Wolves 04. Destroyer 05. Wretched Valley 06. Silver 07. Leave No Wounds 08. Death's Head 09. Wasteland