Archive for septembre, 2011

Brainstorm – On The Spur Of The Moment

Hamster-Brainstorm-otsotmCompte tenu des albums de moins en moins passionnants sortis par le groupe allemand ces dernières années, je n'étais guère emballé à la vue de ce nouvel arrivage. Un poil plus d'an après la sortie de Memorial Roots, qui n'avait pas grand chose d'inoubliable, ce neuvième opus est plutôt rassurant. Les fans seront une fois encore en terrain connu, Andy excelle toujours au chant et l'exécution est au poil avec un son qui dépote. A n'en pas douter Axel Heckert à fait un bon boulot derrière les manettes au  "studio 22" à Ludwigsburg (près de Stuttgart). 
Malgré tout, l'ensemble n'atteint pas la perfection que le groupe tutoyait il y a encore quelques années. La faute sans doute à un rythme de sorties d'albums intensif, qualité et quantité ne font décidement pas bon ménage chez Brainstorm. Le groupe réédite avec aplomb les mêmes fautes de gout (je ne parle pas de couvertures d'album), en démarrant (comme dans Memorial Roots) avec un titre poussif, guère accrocheur. Heureusement, en un clin d'oeil (humour Kolossal, oui, il y a un rapport avec le titre), la composition suivante, plus agressive relève le niveau. 
"In These Walls" n'est pas le titre le plus approprié pour présenter l'album (c'est néanmoins celui ci qui a été choisi pour la première vidéo), mais au moins cette fois on ne se vautre pas dans la mièvrerie (rien à voir avec "Nailed Down Dreams" de Memorial Roots), il y a du mieux ! Au rayon lourdingue et manquant de souffle, les titres Temple Of Stone et My Own Hell n'ont pas d'arguments pour provoquer l'enthousiasme. Un brin banal, mais tenant la route Still Insane est efficace. En revanche, les amateurs les plus agités du groupe apprécieront les hymnes accrocheurs qui mettent les guitares agressives en avant, tels "Dark Life", "No Saint No Sinner" (et son intro trompeuse) ou le percutant "Where Your Actions Lead You To Live". "A life On Hold" devrait également convaincre avec sa tonalité proche de Judas Priest. 
Brainstorm nous livre un album plus inspiré sans avoir laché de lest sur ses ingrédients traditionnels et ses travers. Les fans s'y retrouveront sans peine, et seront soulagés de voir que le groupe à beau dépasser largement les 20 ans d'existence, il a encore un peu de jus.

Hamster (07/10)

AFM Records / 2011

Tracklist (45:33) 1. Below The Line 2. In The Blink Of An Eye 3. Temple Of Stone 4. In These Walls 5. Still Insane 6. Dark Life 7. No Saint – No Sinner 8. Where Your Actions Lead You To Live 9. A Life On Hold 10. My Own Hell

 

Machine Head – Unto The Locust

L’année passée, après avoir passé pas moins de 3 ans sur la route pour promouvoir leur album du moment, Machine Head était entré en studio afin de composer un digne successeur à The Blackening, et je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à avoir si vite des nouvelles d’un de mes combos favoris. À peine un an et demi après leur passage à Bruxelles lors du Black Procession Tour, Machine Head est déjà de retour avec leur opus VII, Unto The Locust. Voilà ce que l’on peut appeler une opération rondement menée : retour à la maison, un peu de repos et puis retour direct au charbon pour nous proposer 7 nouveaux morceaux… mais n’auraient-ils pas confondu vitesse et précipitation ?
 
Cette crainte, je l’avais, soyons honnêtes. The Blackening avait été un sacré pavé en son genre (il avait d’ailleurs terminé premier ex aequo du référendum de la rédac à l’époque) et repoussait les limites du groupe. Oubliée la période « creuse », le retour au premier plan de Machine Head était bel et bien confirmé avec cet album, deuxième volet du troisième diptyque (1). La question qui se posait donc était la suivante : qu’allait faire Machine Head ? Poursuivre sur sa lancée ou nous proposer, à nouveau, quelque chose de nouveau ?
 
La réponse est simple : ni l’un, ni l’autre. 
 
Dans un sens, Unto The Locust s’inscrit certes dans la lignée de The Blackening : morceaux longs et travaillés, une approche presque progressive délaissant le bon vieux rentre-dedans des débuts et une touche mélodique prononcée. Vous aviez aimé cette nouvelle orientation du groupe ? Vous allez être servis. Mais ce n’est pas tout. En effet, Machine Head semble ici vouloir encore davantage se démarquer de ses concurrents, notamment en faisant d’une sacrée ambition. La preuve ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes qui ouvrent leur album par une « sonate » en trois mouvements ? Autre surprise : « The Darkness Within » qui, jusqu’à sa montée en puissance, est pour le moins atypique dans la discographie. 
 
Certes, d’aucuns regretteront cette évolution du groupe et l’absence d’un véritable « hymne » comme « Davidian » en son temps. Cependant, nous ne pouvons pas reprocher au groupe de ne pas avoir évolué, et ces évolutions, au fil des ans, n’ont pas été abruptes. Depuis Through The Ashes Of Empires, Machine Head a su évoluer, mûrir, et le résultat aujourd’hui est plaisant. Je ne peux nier que j’aurais accueilli avec plaisir un ou deux morceaux moins tortueux et plus directs, mais je ne compte pas bouder mon plaisir. Unto The Locust est très bon et, bien qu’il ne suscite pas chez moi la même satisfaction que The Blackening, il reste plus que recommandable. Prenez le temps de l’écouter, encore et encore, et il se dévoilera à vous.
 
Mister Patate [08/10]
 
(1) vous n’aviez jamais remarqué que les 6 premiers albums de Machine Head peuvent être regroupés par paires ? Réfléchissez-y un peu…
 
Site Officiel: www.machinehead1.com/
 
MySpace Officiel: www.myspace.com/machinehead
 
Roadrunner Records / 2011
Tracklist ()
01. I Am Hell (Sonata in C#)  02. Be Still and Know 03. Locust 04. This is the End 05. The Darkness Within 06. Pearls for Swine 07. Who We Are

 

Opeth – Heritage

oshy_10092011_OpetDéjà sur Watershed l’auditeur habitué au son d’Opeth pouvait remarquer certaines évolutions évidentes, mais de là à en arriver à un album comme Heritage, honnêtement, je suis resté bouche bée lors de la première écoute de ce dixième album des suédois. Finalement, « The throat of winter » le morceau si controversé que Mickael Akerfeldt avait composé pour God Of War peut désormais être considéré comme une sorte d’avant goût à Heritage…

Hé oui, pour que les choses soient claires, je vous le dit sans faire durer le suspens, Heritage est un album unique dans la discographie pourtant bien fournie d’Opeth. Un album qui prouve que le groupe à des couilles et qu’il évolue vraiment à son rythme et selon ses envies, sans se plier aux modes ou aux exigences des fans. Rien que pour ça et avant même de parler du résultat, je dis respect à Akerfeldt, qui apparait une fois de plus comme un leader incontesté et incontestable du groupe, comme LA véritable tête pensante et comme LE compositeur de la quasi-totalité de l’œuvre du groupe.

Lorsque la pochette fut dévoilée sur le net, les réactions furent très mitigées, certains crurent même à une blague au départ, et pourtant, il ne faudra qu’une écoute pour se rendre compte qu’elle illustre bien le contenu de ce dixième album. On y retrouve une liberté d’expressions qui laisse entrevoir de la part du groupe une réelle volonté de se faire plaisir avant tout, tout en gardant cette touche d’humour bien particulière qui caractérise Akerfeldt (je parle ici de la tête de Per Viberg que l’on voit tomber de l’arbre…). Hé oui, Heritage est aussi signe de changement car il marque le départ de l’excellent claviériste, qui, même s’il a enregistré ses parties, n’est désormais plus un membre du groupe. 
Et à l’image d’un Per Viberg que l’on voit, avec humour, déchu sur cette fameuse pochette forte en symboles, sachez encore que le groupe aurait pu choisir de symboliser de la même façon la disparition du growl…Oui vous avez bien lu, Heritage est un album chanté dans son absolue totalité en chant clair, mais il n’est pas pour autant comparable à Damnation qui était entièrement en chant clair également. Pas une ligne de growl, et au passage, pas un seul riff velu non plus. C’est là que les choses se compliquent et que l’album risque de recevoir un accueil mitigé : Akerfeldt nous a concocté avec ses compères l’album qu’il rêvait de faire depuis son adolescence, à savoir un véritable album hommage au Rock prog des seventies. Perso, je ne l’avais pas vraiment vu venir de cette façon, et pour tout dire je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus attractif et accrocheur,c’est pourquoi Heritage fut un choc. Et autant dire tout de suite que les fans absolus du Opeth violent qui growl et qui blast risquent d’avoir beaucoup de mal à se laisser prendre au jeu et à entrer dans les compos. Damnation, qui était aussi à sa façon un hommage au Rock prog des années 1970, était vraiment beaucoup plus accessible et carrément moins en rupture avec le reste de la discographie du groupe.

Et pour tout dire, après de nombreuses écoutes et des semaines à laisser reposer le bousin pour prendre du recul, je ne peux que me ranger du côté de ceux qui n’adhèreront pas à 100%, non pas à la démarche d’Opeth, mais tout simplement au résultat. Pourquoi ? Parce que les compos manquent la plupart du temps d’accroche, qu’elles sont relativement plates (voire ennuyeuses pour certaines) et que j’ai déjà vu le groupe plus créatif que ça…Dès l'intro on sent poindre un ennui certain.Même le chant clair d’Akerfeldt, que j’adore d’habitude, me laisse de marbre ici. Le monsieur à été plus inspiré par le passé c’est évident…Déception … ennui ! Les mots sont lâchés, durs et implacables, et Opeth, pour la première fois, me semble fade et soporifique. Non pas que les compos soient mauvaises, on y retrouve un groove évident, avec une basse loquace et une batterie qui fignole au poil, Heritage devrait d’ailleurs avoir un certain succès du côté des fans du visage le plus soft et progressif du groupe. Toujours est-il que franchement, on est en droit de s’attendre à mieux quand on sait de quoi le groupe est capable… 

Voilà bien la preuve qu’Opeth est un groupe unique en son genre, qui peut encore nous surprendre même après vingt ans de carrière. Mais je reste malgré tout sur largement sur ma faim…

Sheol (06/10)

www.opeth.com 

www.facebook.com/Opeth

myspace.com/opeth

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (57:04 mn) 01. Heritage (instrumental ) 02. The Devil's Orchard 03. I Feel the Dark 04. Slither 05. Nepenthe 06. Häxprocess 07. Famine 08. The Lines in My Hand 09. Folklore 10. Marrow of the Earth (instrumental )