Archive for septembre, 2011

oshy_04092011_Drea_TheatMes amis, en ce dimanche matin, je suis fébrile. C'est le mot qui décrit le mieux ma crainte ? mon excitation ? au moment de commencer l'écoute de ce tout nouvel album de DREAM THEATER. Les américains sont bien installés dans le top 3 de mes groupes favoris depuis des années maintenant. J'achète les yeux fermés et je suis très rarement déçu. Mais là, un cataclysme est venu chambouler la petite vie tranquille des américains avec le départ surprise de Mike Portnoy, batteur et pilier du groupe. Gardien d'une certaine orthodoxie et initiateur de l'aspect le plus lourd, le plus agressif de la musique de DREAM THEATER, son absence pourrait-elle avoir eu d'importantes conséquences sur l'orientation musicale choisie par ses comparses rescapés ? Nous allions vite le savoir.

Premier titre, « On The Backs Of Angels », et tout se suite le sentiment de se retrouver en terrain connu. Le son est familier et la patte DREAM THEATER est immédiatement identifiable à travers une composition dans la parfaite continuité de Black Clouds et Silver Linings (chronique ici). On retrouve avec joie un groupe très inspiré, une composition de plus de 8 minutes qui passe comme une lettre à la poste, très mélodique, complexe et aérienne à souhait, une entame parfaite pour remettre les pendules à l'heure. A croire que les américains n'ont pas été plus affectés que cela par le bouleversement des deux dernières années. Cette bonne impression perdure avec « Build Me Up, Break Me Down », un titre fort, racé au potentiel de hit radio. Une rythmique très moderne, syncopée de Petrucci répond à un chant vivant, hargneux de Labrie. Le refrain est imparable et fait immanquablement mouche. Cette chanson reste très accessible et pourrait faire un malheur sur scène. On retrouve les deux visages de DREAM THEATER, tantôt alambiqué et progressif, tantôt résolument direct et métal.

A Dramatic Turn of Event se poursuit ainsi en offrant des compositions inspirées et virevoltantes. Comment ne pas craquer devant les sonorités ésotériques d'un « Bridges In The Sky », le calme et la sérénité d'un « This Is The Life » ? Au grand désespoir de certains, les américains continuent de privilégier les chansons longues, à tiroir, et nous offrent pas moins de 77 minutes de très bonne musique. Le tout servi par un son chaud et clair, fruit du travail de Petrucci désormais tout seul en studio, derrière la console. Tout n'est bien sûr pas parfait. DREAM THEATER pêche par gourmandise sur un « Lost Not Forgotten » confus et déroutant. Les ballades « Far From Heaven » et « Beneath The Surface » sont sympathiques mais elles manquent de consistance, d'épaisseur pour réellement convaincre.

Sans surprise, tout au long de ce disque, les différents musiciens font preuve d'un feeling ébouriffant, intelligemment enrichi par une technique admirable. Soulignons que Mike Mangini assure avec brio et abat un sacré boulot. Impossible de remarquer l'absence de Mike Portnoy tant Mangini se fond à merveilles dans les baguettes de son prédécesseur. On aimerait d'ailleurs qu'il imprime plus nettement sa touche personnelle. Toutes les chansons étant finalisées à son arrivée, on peut penser qu'il n'a pas bénéficié des conditions d'enregistrement idéales pour pleinement s'exprimer. Il sera attendu de pied ferme pour le prochain.

Comme notre rongeur dictatorial préféré a pu justement le faire remarquer au sein de la rédac, Jordan Ruddess ne fait ici pas de la figuration et se taille une part de lion tout au long de ces 9 titres. Les claviers sont très présents (parfois trop diront certains) et tissent une ambiance unique sur chaque composition. Ruddess parvient encore à nous surprendre à coup de soli déjantés et de sonorités sorties d'on ne sait où. Aux côtés de John Petrucci, il a clairement pris en main les rênes du groupe. A Dramatic Turn of Event est un mélange équilibré entre Train of Thought et Octavarium. Toutes les facettes de la musique, la richesse des influences de DREAM THEATER sont bien présentes. Les plus chagrins d'entre vous me feront remarquer qu'il ne s'agit pas vraiment d'un progrès, plutôt une synthèse du passé. C'est vrai, cet album n'apporte rien de nouveau, il ne parvient pas à se hisser au niveau de son précédent mais, à défaut d'innover, les américains ont voulu rassurer et prouver que l'âme et la créativité du groupe ne se résumaient pas qu'à une personne. Mission accomplie. Même sans Portnoy DREAM THEATER reste un très grand du métal progressif.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Roadrunner Records / 2011

Tracklist (77:05 mn) 01. On The Backs Of Angels 02. Build Me Up, Break Me Down 03. Lost Not Forgotten 04. This Is The Life 05. Bridges In The Sky 06. Outcry 07. Far From Heaven 08. Breaking All Illusions 09. Beneath The Surface

Communic – The Bottom Deep

Clay-commbottom010911A force de persévérance, Communic continue son bonhomme de chemin à travers les critiques les faisant tomber sous le joug d'un Nevermore dont ils ont la fâcheuse tendance à reprendre les gimmicks. Au delà de ça, le groupe a un talent de composition indéniable et a su insuffler à son Payment of Existence de 2008 une véritable plus value faisant de ce troisième opus une perle de heavy/power/thrash prog. Qu'en est-il aujourd'hui de ce nouvel album de 2011 à la cover bien gerbante ?
La cerise sur le gâteau ayant déjà été servie, c'est au tour des miettes que l'on se restaure à coup de neuf morceaux dont la valeur n'atteint jamais celle découverte au sein des trois premiers opus du groupe. Le trio semble être parvenu à un palier qui les voit stagner et même proposer des titres bien moins transcendant que par le passé. Le chant est désagréablement aigu, dès « Facing Tomorrow » une gêne s'installe et on laisse filer la musique sans percevoir le talent passé.
Communic s'embourbe dans ses morceaux à rallonge et peine à faire coïncider correctement ses parties énergiques et plus posées. Au point que finalement, The Bottom Deep est difficile à digérer. Bien sous tout rapport jusque là, les suédois semblent tourner en roue libre et malgré un travail conséquent, cet opus donnera une image mitigée à ceux qui découvrent le groupe. A ceux là je dirais, penchez vous sur l'album précédent.

Clayman (06/10)

www.communic.org

www.facebook.com/OfficialCommunic

Nuclear Blast / 2011

Tracklist (60:15) 1. Facing Tomorrow 2. Denial 3. Flood River Blood 4. Voyage of Discovery 5. In Silence With My Scars 6. My Fallen 7. Destroyer of Bloodlines 8. Wayward Soul 9. The Bottom Deep

 

oshy_01092011_Deat_RemaiDans le petit monde du Deathcore/Metalcore, il faut en avoir sous le pied pour sortir du lot et se faire une bonne place. Les groupes qui présentent un profil à peu près identique les uns des autres et qui nous pondent des albums qui le sont tout autant sont tellement nombreux à l’heure actuelle que le style parait déjà bien balisé, pour ne pas dire bouché. Dans ces conditions, trouver un groupe qui se démarque revient à chercher, comme on dit, une aiguille dans une botte de foin.

N’en déplaise à Death Remains, ce n’est pas avec ce court EP de quatre titres pour à peine un quart d’heure de musique que le public risque de les plébisciter. Même si les londoniens semblent maitriser leur sujet, et avoir un certain potentiel, ils illustrent parfaitement le paragraphe précédent : rien ne les démarque de leurs « confrères » jouant dans la cour Deathcore/Metalcore. Hé oui, c’est dur mais c’est comme ça. A Thousand Lives n’est pas particulièrement mal fait ou désagréable, il démontre même que le quintet en a une bonne paire dans le slibard, et sait allier puissance te technique (Cf. « Laid to waste »). Death Remains à la recette pour proposer des compos sympa et s’en tire plutôt bien compte tenu du style. Mais c’est loin d’être suffisant pour faire mieux que les autres. Ce genre de compos sonne franchement très classique à tous les niveaux, et s’entend en veux-tu en voilà depuis que le Deathcore à le vent en poupe. A Thousand Lives n’est pas un mauvais effort, non, c’est un EP qui place le quintet londonien juste dans la moyenne, il n’en faut pas plus pour se noyer dans la masse et se ranger aux côtés de tant de groupes du même acabit.

Pour résumer, Death Remains nous propose là un EP bien trop classique pour attirer l’attention.

Sheol (05/10)

www.facebook.com/deathremainsuk

Autoproduction / 2011
Tracklist (13 mn) 01. Diminished Responibility 02. Cincinnati Bow Tie 03. Laid To Waste 04. Innocence