Archive for septembre, 2011

Nightrage – Insidious

Hamster-nightrageinsidious09111700Avec une régularité de métronome, Nightrage se rappelle aux bons souvenirs des amateurs de Death Metal mélodique à la sauce suédoise en livrant un nouvel album studio tous les deux ans, quelles qu'en soient les circonstances. Qu'il pleuve, qu'il neige, que la moitié du groupe se barre pour jouer de la pop, rien n'entame la tenacité de Marios Iliopoulos qui demeure sans faille. Et cette fois le miracle à eu lieu, il n'a pas eu à reconstruire le groupe, fait assez rare pour être signalé, l'équipe qui avait enregistré "Wearing A Martyr's Crown" en 2009 est reconduite au complet pour "Insidious".
Mais à la différence de l'album précédent ou Marios avait fait une pause dans l'appel à une brochette de potes renommés, il a ressorti son carnet d'adresses et à ramené des invités emblématiques pour Nightrage. L'ancien guitariste du groupe Gus G. (OZZY OSBOURNE, FIREWIND) qui livre deux apparitions, Tomas S. Englund (EVERGREY) livre quant à lui des passages au chant clair et mélodique (sur les mêmes titres que Gus G, "Wrapped In Deceitful Dreams" et "Solar Corona"). Au chant également, Apollo Papathanasio (FIREWIND, SPIRITUAL BEGGARS), qui apparait sur trois titres (Delirium Of The Fallen", "This World Is Coming To An End", et "Photograph"). John K (BIOMECHANICAL) amène ses claviers sur deux titres ("Solar Eclipse" et "Emblem Of Light"). Et enfin (et surtout) Tomas Lindberg est présent sur trois titres et non des moindres ("Insidious", "Sham Piety", and "This World Is Coming To An End").
La présence des invités ne déséquilibre pas l'album, on aurait pu se retrouver avec un album bancal, ou les compos sans intervenant extérieur au groupe auraient sonné un ton en dessous des autres. Il n'en est rien : le titre le plus agressif et percutant "Cloaked In Wolf Skin" n'a pas d'invités, et l'un des plus mélodiques "Utmost Ends Of Pain" non plus. Enfin "Hate Turns Black" dont le refrain s'incruste aisément dans la cervelle n'a pas non plus d'invités. A la production Fredrik Nordström aux manettes livre encore une fois une copie au poil. L'ensemble tient solidement la route, et dans tous les registres.
Alors bien sur, il n'y a pas de surprise du côté de la musique, mais faut il encore rappeler que ce n'est pas la démarche de Nightrage qui reste délibérément campé sur ses positions ? Nightrage livre tambour battant une bonne dose de Death Metal agressif et un poil mélodique,  accrocheur et efficace à défaut d'étonner. C'est le postulat du groupe depuis 2003, et il n'a jamais été question d'en déroger. Marios et ses comparses s'adressent exclusivement aux amateurs de Death Metal mélodique, point final.  Dans la veine de ce que le groupe propose depuis ses débuts, le groupe devrait convaincre sans peine les amateurs du style et c'est bien l'essentiel. 
 
Hamster (09/10)

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Lifeforce records / 2011

Tracklist (en. 53 minutes) : 01. So Far Away (intro) 02. Delirium Of The Fallen (Apollo Papathanasio) 03. Insidious (Tomas Lindberg) 04. Wrapped In Deceitful Dreams (Gus G. and Tom S. Englund) 05. Hate Turns Black 06. Sham Piety (w/ Tomas Lindberg) 07. Cloaked In Wolf Skin 08. This World Is Coming To An End (w/ Tomas Lindberg, Apollo Papathanasio) 09. Utmost Ends Of Pain 10. Poignant Memories 11. Hush Of Night 12. Poisoned Pawn 13. Solar Eclipse (Prelude) (w/ John K) 14. Solar Corona (w/ Gus G. and Tom S. Englund) 15. Emblem Of Light (outro) (w/ John K) *16. Photograph (DEF LEPPARD cover; Apollo Papathanasio) * édition japonaise

 

 

Steve Hackett n'a pas peut-être pas une discographie solo à la hauteur de son talent immense. Car, à vrai dire, à part son premier disque, l'essentiel Voyage Of The Acolyte et peut-être Spectral Mornings, il a toujours eu tendance à alterner les meilleurs choses et les titres les plus quelconques, voire à s'égarer complètement sur certains disques (Cured). Durant les deux dernières décennies, le guitariste de Genesis a beaucoup écrit mais la plupart de ses albums souffraient, à l'image de Wild Orchids, d'une absence d'homogénéité, tant au niveau des styles suivis que de la qualité globale. La séparation d'avec sa femme (et illustratrice) Kim Poor et la rupture avec ce qui était pourtant son label personnel, Camino Records, a eu paradoxalement un effet plutôt positif puisque Out The Tunnel's Mouth s'avérait franchement enthousiasmant, tout en rompant avec l'art work traditionnel de Hackett, jusqu'alors assuré généralement par son ex-femme. 

Ce nouveau disque, Beyond The Shrouded Horizon, enfonce le clou. Car si Hackett réussissait généralement ses morceaux d'ouverture – ce qui encore le cas ici avec l'impressionnant « Loch Lomond » – il se fourvoyait rapidement par la suite. Or, ce n'est plus le cas : « The Phoenix Flown » est un instrumental qui se montre une parfaite extension du premier morceau, puis « Wanderlust » s'affiche comme un apparté accoustique comme sait si bien les faire Hackett, un Hackett dont la maîtrise de la guitare classique n'est plus à signaler.

Mais, les choses n'en restent pas là puisque le chant du guitariste – si souvent décrié à raison – fait merveille sur le très sensible « Til These Eyes », au refrain de toute beauté. On pourrait continuer longtemps ainsi l'énumération des qualités de tous les morceaux du disque, chantés ou instrumentaux. Marqué d'une teinte mélancolique et parfois éthérée, extrêmement riche en passages différents, Beyond The Shrouded Horizon est un des tout meilleurs disques de Hackett. Il y a beaucoup de raisons à cela : la production impeccable ; l'apport des autres musiciens (dont Chris Squire sur trois morceaux et Simon Philipps sur deux) ; et le jeu époustouflant de Hackett qui signe parmi ses plus beaux solos (« A Place Called Freedom »). Même son chant s'est largement amélioré (notamment grâce à l'utilisation d'effets mais pas uniquement) au point de ne plus du tout constituer un handicap. 

Les contempteurs remarqueront bien quelque faux pas, comme ce « Waking To Life » qui, avec sa batterie électronique nous renvoie à l'époque de Cured, ou un « Looking For Fantasy » beau mais un peu lassant. Les thuriféraires vanteront le long dernier titre « Turn This Island Earth » (11 minutes 50), avec sa construction à tiroir, ses parties acoustiques haut de gamme, ses changements de rythme et ses solos brûlants. Généralement Hackett affectionne les formats plus courts, mais là, la longueur lui va parfaitement. Ce morceau justifie, par lui-même, l'achat du disque. Mais il y a toute une autre foule de raisons dont cette chronique a cherché à donner un aperçu. Il est aussi intriguant que réjouissant de constater à quel point l'âge réussit à celui qui est bien évidemment bien plus que l'ex-guitariste de Genesis.

Baptiste (8,5/10)

Site officiel

 

Inside Out / 2011

Tracklist (57:53) : 1. Loch Lomond 2. The Phoenix Flown 3. Wanderlust 4. Til These Eyes5. Prairie Angel 6. A Place Called Freedom 7. Between The Sunset And The Coconut Palms 8. Waking To Life 9. Two Faces Of Cairo 10. Looking For Fantasy 11. Summer's Breath 12. Catwalk 13. Turn This Island Earth