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supercastor
Oct
10
Deux ans après un Praise The Beast qui avaient mis d’accord toutes les brutes de la rédac, revoici donc les Polonais d’Azarath pour leur cinquième évangile à Satan. Là où Azarath arborait un artwork noir à la gloire de Satan classique sur leur précédente offrande, ils font plus travaillé ici en proposant un artwork aux tons clairs mais sans oublier la présence de Satan sous la forme de nombreux serpents. Cet artwork, c’est la version diabolique de la création d’Adam avec une montée en puissance du serpent vers un paradis diabolique. Niveau changement, il faut aussi signaler le départ du beugleur et l’arrivée de Necrosodom, un vieux sbire ayant officié notamment chez Blitzkrieg ou Witchmaster. Musicalement aussi il y a du changement. Là où Praise The Beast jouait sur la carte death-metal avec une grosse pointe de black, Azarath semble encore vouloir inclure plus de black metal (l’arrivée de Necrosodom et de son phrasé plus black n’y est sans doute pas pour rien).
Cependant, même si le groupe évolue, la musique garde certaines constances : noirceur, riffs agressifs, accélérations démoniaques, mélodies catchy, des brulôts s’enchainant à un rythme infernal imprimé par le sieur Inferno (célébrant aussi l’annihilation par les fûts dans Behemoth) derrière sa double-pédale. Sans oublier les midtempos dévastateurs ni les soli qui vous tranchent l’oreille.
Au contraire de Behemoth qui était passé d’un groupe de black à un groupe de death, Azarath semble connaître une évolution inverse, passant d’un Praise the Beast très death à un Blasphemers’ Malediction très black. Ni meilleur ni moins bon que leur précédent opus, cette galette marque certes une évolution, mais maitrisée et diaboliquement efficace.
Supercastor [09/10]
Witching Hour / 2011
Tracklist (:) :
1. Arising the Black Flame 2. Supreme Reign of Tiamat 3. Crushing Hammer of the Antichrist 4. Firebreath of Blasphemy and Scorn 5. Behold the Satan's Sword 6. Under the Will of the Lord 7. The Abjection 8. Deathstorms Raid the Earth 9. Lucifer's Rising 10. Holy Possession 11. Harvester of Flames
Bien que Balcerak s'en défende, l'ombre du virtuose de la guitare Yngwie Malmsteen plâne lourdement sur cet album. L'influence du maître suédois est très marquée au sein du métal néo-classique proposé par le guitariste polonais. Et les participations de Mark Boals et Goran Edman ne font que renforcer ce sentiment. Mais revenons tout d'abord à la genèse de ce Blood Of The Prophets.
Le projet CRYLORD est né en 2007 sous l'impulsion du guitariste polonais Boguslaw ‘Bibas’ Balcerak. Tout est prêt fin 2008, début 2009 mais sa recherche d'un chanteur reste vaine. Il décide donc de poursuivre sa route et d'enregistrer Blood Of The Prophets tout en continuant à traquer le frontman idéal. Finalement, in tente sa chance et propose à trois de ses chanteurs préférés de participer (ajoutons Carsten ‘Lizard’ Schulz à Boals et Edman). Tous acceptent et l'enregistrement est bouclé début 2011. Avec cette belle carte de visite, Lion Music signe le groupe et Andy LaRocque prend en charge le mastering final.
Tous ces efforts n'ont pas été vains devant la qualité de l'album. Le métal néo-classique des polonais est très agréable et apporte une belle touche de fraicheur. Les canons du genre sont scrupuleusement respectés, les compositions sont complexes, à tiroir, les ambiances et les changements de rythme de succèdent rapidement. On devine que Balcerak n'est pas un manchot et il assure avec talent ses parties de guitares. Les claviers sont assez présents et donnent de l'ampleur, de la consistance aux chansons.
CRYLORD aura surtout su éviter les principaux écueils de l'exercice néo-classique. La priorité est ici bien donnée à la mélodie, à l'efficacité des chansons. Balcerak n'utilise pas l'album comme carte de visite, comme preuve de sa virtuosité technique. Les guitares ne parasitent pas bêtement tout l'espace et se mêlent intelligemment aux autres instruments pour former un tout harmonieux.
La présence de trois chanteurs permet de casser la monotonie qui s'installe naturellement à l'écoute d'un album de presque une heure. On connait les qualités des uns et des autres, leurs défauts aussi. Boals et Edman en particulier ont la fâcheuses habitude d'en faire des tonnes. Ils se sont calmés ici mais quelques montées dans les aigus écorchent un peu les oreilles quand même.
J'ai été déçu par le son de ce disque. La production est honnête, dans la moyenne, mais cela manque quand même nettement d'énergie et d'impact pour vraiment faire mouche. Une gestation aussi longue a sans doute desservi le disque et l'absence de chanteur désigné lors de l'enregistrement aussi.
Pour un premier disque, Blood Of The Prophets, est une belle réussite et une très bonne surprise. La scène polonaise ne cesse d'étonner. Bastion du métal extrême et du rock progressif, les musiciens locaux prouvent qu'ils ont plus d'une corde à leur arc. On gardera un œil attentif sur la suite des événements.
Oshyrya (08/10)
myspace.com/crylord
Lion Music / 2011
Tracklist (59:34 mn) 01. Ante Bellum Overture (Intro) 1:50 02. Blood Of The Prophets 5:59 03. Grave Of Love 4:35 04. Bard’s Tale 4:59 05. Warrior’s Moon 3:51 06. Face Of Destiny 5:07 07. The Heretic 3:01 08. Behind The Walls Of Sadness 5:52 09. Angel Of Divine 4:17 10. Valley Of The Dead 8:13 11. When The Time Has Come 5:10 12. The Healing Hands Of Destruction 6:40
Les groupes de métal progressif britanniques qui percent en Europe ne sont pas si nombreux que ça. Autant la scène rock progressive est née sur la perfide Albion et a toujours su engendrer des groupes talentueux autant la version plus burnée a trouvé un terreau favorable plutôt en Europe du Nord, en Allemagne et aux Etats-Unis. THRESHOLD, à son époque, a pu émerger et continue à faire parler de lui sur le continent. Un nouvel acteur rentre désormais sur scène et tente de se faire une place. AWAKE propose en cet automne 2011 un deuxième album, Forever More, édité comme le premier (Illumination en 2007) par Lion Music.
L'ombre des suédois d'EVERGREY était présente sur le précédent opus puisque Tom Englund avait produit l'album en plus de faire une apparition comme guest en compagnie de son compère Hendrik Danhage. Avec Forever More, AWAKE essaye de s'éloigner de ces contrées et durcit le ton. Cette évolution est aussi peut-être dû à l'arrivée d'un nouveau duo de guitaristes, les frères Andy et Steven Coles.
Après une petit intro sympathique, les choses sérieuses commencent via un « Out of Control » survitaminé. Les natifs de Cambridge ne sont pas là pour amuser le terrain et assènent d'emblée un gros riff de guitare, une rythmique lourde à souhait et des claviers menaçants. Simon Shedwell, le chanteur, fournit également un gros boulot et apporte un supplément d'âme à ces compositions. Les britanniques continuent avec le même entrain sur « Release Me » ou « Bleed From You ». Ces chansons ont beaucoup de caractère et se dégustent avec plaisir. AWAKE ne propose pas un métal progressif très original. On pense à EVERGREY bien sûr, ANGEL DUST ou REDEMPTION. Le plus gros défaut reste quand même le manque de souffle de Forever More sur la longueur. Le dernier tiers du disque est plus faible, les chansons sont plus lentes et manquent nettement de punch. Seul le dernier titre relève le niveau et permet à AWAKE de laisser une dernière impression positive.
Malgré ses défauts, Forever More est un album solide qui positionne AWAKE comme un groupe d'avenir. Les britanniques doivent définitivement larguer les amarres et s'éloigner des rivages trop connus. Le potentiel est là, laissez-vous tenter !
Oshyrya (07/10)
myspace.com/awakeuk
Lion Music / 2011
Tracklist (50:32 mn) 01. Intro – Into The Storm 02. Out Of Control 03. Release Me 04. Drift Away 05. Taken 06. Closing The Doors 07. Bleed From You 08. For The Moment 09. Hold On 10. One Wish 11. King 12. Forever More