Archive for octobre, 2011

oshy_24102011_AstrofaeLe label américain Negative Existence nous propose une réédition du premier album des ukrainiens Astrofaes (formé par un duo ayant évolué ou évoluant encore au sein de groupes comme Drudkh, Blood Of Kingu ou Hate Forest), Dying Emotions Domain, sorti à l’origine en 1998 via Oriana Productions. Cette réédition nous présente un album remastérisé pour l’occasion avec un nouvel artwork, le tout emballé dans un beau digipack avec un booklet de 8 pages. En dehors de cela, rien ne change, la liste des morceaux reste la même qu’à l’origine, sans aucun bonus. Le plaisir est donc principalement visuel…oh oui, vous n’imaginez pas à quel point il est principalement visuel…

En dehors de cela, malgré une remasterisation du produit je ne peux que constater que Dying Emotions Domain reste toujours aussi hermétique, la faute à un son vraiment crade qui donne la sensation d’un vrai fouillis, du début à la fin. Raté, sur toute la ligne ou presque. Dommage pour l’auditeur, car l’écoute de l’album est franchement assez désagréable dans l’ensemble, à moins que l’on soit fan d’un Black Metal linéaire qui ne fait aucune concession, surtout pas au niveau du son. Pour être clair, la production est cradingue et loupée, et les nuances et autres subtilités ne sont que peu perceptibles. Les seuls moments agréables resteront l’intro et l’outro, le reste… Astrofaes donne l’impression de bourriner sans finesse du début à la fin, alors que ce n’est pas le cas, et que si l’on accorde à la bête un peu plus d’attention on remarquera que les compositions sont assez fouillées et que la recherche mélodique est bel et bien présente, par le biais d’instruments folkloriques ou du clavier très présent malgré les apparences. Mais ce son…gâche réellement le plaisir, et fait barrière, empêchant quasiment à l’auditeur de saisir par exemple le chant, qui reste presque inaudible dans le fatras engendré par la guitare, la basse et la batterie. C’est rageant, vraiment, d’autant plus qu’avec une production digne de ce nom, Dying Emotions Domain serait certainement un album agréable.

Vous l’aurez compris, cette réédition s’adresse principalement aux die hard fans du groupe ukrainien, et n’a d’intérêt que pour son packaging. Les autres, dont je fais partie, essaieront mais laisseront tomber l’affaire pour se passer un album avec une vraie production. Bien plus qu’une simple réédition se cantonnant au niveau « esthétique » Dying Emotions Domain mériterait d’être totalement réenregistré. Mais bon, faut pas rêver non plus…Frustrant.

Sheol (03.5/10)

www.astrofaes.com

myspace.com/astrofaesmusic

Negative Existence – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (41:16 mn) 01. The Black Woods Theory 02. Fiery Mysticism 03. At Nightfall 04. Path To Burning Space 05. Necromantical Screams 06. Ad Infinitum (Dark II) 07. Dying Emotions Domain 08. A Song of the Night Birds

 

Hypocrisy – Hell Over Sofia

oshy_24102011_HypocrisUne matinée comme les autres, à la rédac’: Hamster : Bon, les gars, qui veut le nouveau live d’Hypocrisy ? Nuclear Blast m’a envoyé… Patate : Moi, moi, moi, sivouplé boss, je serai sage, je le promets ! Hamster : … le pressage ivoirien du nouveau DVD. Allez, adjugé pour Patate Patate : YES ! Ouais, YES mon cul… 

C’était trop beau, et le pressage ivoirien du nouveau DVD du sieur Tägtgren m’aura fait l’effet d’une belle déconvenue une fois décompressé avec Winzip : des mp3. Et pour l’image ? Beh, ivoirien, le chroniqueur (1). Bon, trêve de plaisanteries et penchons-nous sur ce nouveau live de notre ami Peter, enregistré en Bulgarie. Dans un sens, cette décision peut sembler assez étonnante, mais on ne peut au final que se réjouir de voir que les groupes optent maintenant pour des dates plus « exotiques » que les traditionnels « Live at Wacken »… et le public bulgare, en tout cas, n’a rien à envier aux autres publics européens, loin de là. Niveau qualité d’image, bonus du DVD, etc., vous comprendrez qu’il m’est impossible de me prononcer.

Je me concentrerai donc uniquement sur le son, 18 morceaux piochés ça et là dans l’imposante discographie du groupe… et quel son ! Bon, avec un Peter aux commandes, et vu le passif du bonhomme, on pouvait s’attendre à du costaud, et on peut dire que nous n’avons pas été déçus ! Le son est clair, puissant, chaque instrument ressort clairement. Une fois de plus, Hypocrisy ne nous trompe pas sur la qualité de la marchandise. Au niveau de la tracklist, ce live sera une source de frustration pour tous. En effet, quand on s’appelle Hypocrisy et qu’on affiche une discographie aussi fournie et aussi bonne, il est inévitable de faire passer à la trappe quelques morceaux indispensables aux yeux de certains. Ainsi, je regrette l’absence de certains morceaux de l’album Virus, mais c’est faire la fine bouche, certainement lorsque l’on regarde la setlist proposée. La communication avec le public a été réduite au minimum, quelques petits mots ici et là, Hypocrisy n’était pas là pour tailler le bout de gras mais pour péter des nuques et fendre des tympans. Mission accomplie ! Alors, achat indispensable ? En me basant uniquement sur le son, je serais tenté de dire oui ! Après Bloodbath, voilà qu’un autre grand du Death nous gratifie d’une offrande live réussie… et le parallèle entre les deux est tentant. Dans les deux cas, nous avons un frontman occupé par d’autres projets qui, d’un point de vue personnel, sont pourtant moins intéressants. Ha, si Peter pouvait abandonner Pain et se consacrer à 100 % à Hypocrisy !

Mister Patate (8,5/10)

 

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Nuclear Blast Records / 2011

Tracklist : 01. Valley Of The Damned 02. Hang Him High 03. Fractured Millenium 04. Adjusting The Sun 05. Eraser 06. Medley: Pleasure Of Molestation / Osculum Obscenum / Penetralia 07. Medley: Apocalypse / 4th Dimension 08. Killing Art 09. A Coming Race 10. Let The Knife Do The Talking 11. Weed Out The Weak 12. A Fire In The Sky 13. The Final Chapter 14. Warpath 15. Roswell 47 (666)

(1) Toi aussi, participe au concours du jeu de mots bidon de l’année.

 

Une gifle et quelques larmes… ce sera sans doute l'effet provoqué par ce Homegrown – Alive in Lugano pour les nombreux fans du groupe suisse. À une autre époque, on aurait écrit « le groupe de Steve Lee » mais depuis ce maudit accident sur une autoroute américaine, Gotthard est orphelin de son chanteur. Orphelin tout court même, tant Steve Lee incarnait parfaitement l'esprit du groupe en un mélange de talent, de classe, d'honnêteté et de profonde chaleur humaine. Personnellement j'ai toujours le plus grand mal à accepter son décès et je n'arrive pas encore à concevoir ce que sera le groupe sans lui, puisque les quatre autres musiciens ont décidé de continuer malgré tout et de chercher un remplaçant à une des plus belles voix contemporaines du hard rock.

Mais avant de se tourner vers l'avenir, Gotthard a tenu à publier un des derniers enregistrements du groupe, enregistrement effectué dans ses terres de Lugano pour la tournée du très bon Need To Believe. Même si la parution du disque était envisagée du vivant de Steve, sa sortie posthume prend la forme d'un très bel hommage au chanteur disparu.

Un hommage somptueux

Voici pour les larmes. Quant à la gifle, il suffira d'écouter les premiers mesures du surpuissant « Unspoken Words » pour en prendre une bonne. Faisons vite : ce live à Lugano est colossal et, bien que d'une durée plus courte que le déjà bon DVD/CD Made In Switzerland, s'avère encore supérieur. Malgré des conditions difficiles et un manque de sommeil patent, le groupe affiche une forme phénoménale. ll est vrai que le public entièrement dévoué à Gotthard ici, soutient le groupe de toute son âme.

Mais franchement entendre la version de « Hush », le sublimé « Need To Believe » ou le nouveau classique « Lift U Up », convaincra même le plus réticent de la classe incontestable d'un groupe totalement maître de son propos. Quant à Steve Lee (dont on imagine comment mal il aurait pu overduber ses parties), son chant est somptueux notamment sur la power ballade « Unconditionnal Faith » ou sur le duo « purplesque » avec son vieux complice Leo Leoni.  

Un live encore supérieur au précédent

On avait dit plus tôt que ce live est sans doute supérieur à Made In Switzerland du fait de la fougue affichée. La différence de setlist est une des autres raisons qui le rendra tout à fait recommandable. En effet, les « classiques » sont peu présents (« Hush », « Sister Moon » et… malheureusement le trop rabaché « Heaven ») et l'essentiel est concentré sur les trois derniers albums du groupe. Il y a donc ici une grosse place réservée à Need To Believe, mais aussi deux titres du très bon Domino Effect et les deux hits de Lipservice (« Lift U Up » et « Anytime Anywhere »).

Voilà encore une occasion de constater la haute tenue de ces trois disques qui ne jurent en rien à côté de G., Dial Hard voire le plus mélodique Human Zoo. On regrettera toutefois la mise de côté du très puissant « Firedance » issu du formidable premier album, pour des raisons de place. À la place nous avons le dernier morceau de Steve Lee, « The Train », envisagé pour un D-Frosted n° 2. On comprend le besoin de cette ultime révérence mais la qualité du titre ne le rendait pas indispensable. 

C'est bien la seule ombre au tableau. Elle ne m'empêchera pas de considérer ce Homegrown comme parfait. Steve Lee méritait un testament à la mesure de son talent. Le voici.

Baptiste (10/10)

 

Nuclear Blast / 2011

Tracklist : 1. Intro 02. Unspoken Words 03. Gone too Far 04. Top Of The World 05. Need To Believe 06. Hush 07. Unconditional Faith 08. Acoustic Medley 2010 (Sweet Little R' R' / Angel / One Life One Soul) 09. Shangri La 10. I Don't Mind 11.  Heaven 12. Oscar Goes To…13. Lift U Up 14. Leo vs Steve 15. Sister Moon 16. Anytime Anywhere 17. Train (Unreleased studio track)