La fin d’année approche, la machine marketing de Noël s’annonce pour le meilleur et pour le pire. Côté sorties, ce cru 2011 me parait être très bon. Dans mes genres de prédilection, DREAM THEATER a réussi à faire la preuve qu’il y avait une vie sans Portnoy, SYMPHONY X a encore tout arraché. J’ai également eu mon lot de surprises via la découverte de quelques pépites inattendues comme JOLLY, DREDG ou les français de SYMAKYA… Encore une fois, les sorties ont été pléthoriques, tout le monde dans la rédaction a trouvé son bonheur cette année. Et 2012 s’annonce bien avec des concerts de folie comme METALLICA au Stade de France, RAMMSTEIN ou BLACK SABBATH.
La période qui se termine a aussi été l’occasion d’une prise de conscience personnelle. J’ai enfin pu m’investir beaucoup plus dans la vie du site, multiplier chroniques et interviews. Et, à ma grande surprise, l’envers du décor du petit monde métal est parfois assez triste et déprimant.
En tant que fan lambda, à lire les magazines et les sites internet, tout va bien dans le meilleur des mondes, l’univers métal parait fait de strass et de paillettes. J’étais très naïf, croyant qu’il s’agissait d’un art alors que c’est surtout un business. J’ai vu des piliers de la scène métal faire des tournées dans des conditions peu enviables avec des rythmes de dingues. Ils font une date à Paris mais ils restent effectivement sur place 8 heures au maximum car le concert suivant est en Espagne à plus de 1000 km. Après des semaines d’un tel traitement ils doivent se lever certains matins en ne sachant plus ou ils sont, assurant les concerts en mode automatique. Ah c’est rock n’roll mais p… il faut en vouloir et être passionné. Et encore ce ne sont pas les plus à plaindre car ils ont un label derrière eux et les concerts sont pleins. Je me demande comment font les petits groupes….
Oui vous avez raison, je suis un grand naïf, je croyais qu’une sommité comme Kai Hansen de GAMMA RAY, par exemple, profitait de chambres d’hôtel tous les soirs et faisait des tournées dans de confortables conditions matérielles. Et je ne vous parle pas des premières parties qui errent et tournent en rond après leur show en attendant que le tour manager leur donne leur cachet pour pouvoir aller se payer à dîner puis remballe dans l’urgence tout le matériel pour le concert du lendemain.
Et après on apprend que le cachet de METALLICA au Download Festival 2012 s’élèvera à 6 millions de dollars, pour VAN HALEN ce serait 4,5 millions de dollars. Tout cela aux frais des fans qui devront raquer plus de 200 euros pour le week-end hors frais de camping, repas, boissons… "Sad but true"
Le business de la musique est ancré dans la réalité comme le reste. On trouve de grandes injustices, les riches et les pauvres. Le film d’Anvil m’a touché, il a fait prendre conscience que notre genre préféré, comme la vie, est implacable, impitoyable. Hamster me l’avait dit. Et encore, il nous cache des choses pour nous épargner.
Pour moi, 2011 aura été l’année où j’ai ouvert les yeux sur le réalité du monde métal. Pas meilleur, pas pire que les autres. La sortie de la matrice fait mal mais elle est salvatrice.
Consciente de cette réalité la rédaction de Métal Chroniques continuera l’année prochaine à chroniquer en toute liberté que cela plaise ou non.
Tous nos vœux pour ces fêtes de fin d’année
Amitiés métalliques
Oshyrya & toute la rédaction de Métal Chroniques
PS : vous voulez nous rejoindre ? Contactez-nous sans hésiter. En cadeau une photo dédicacée de Mister Patate en compagnie de Stéphane Buriez de LOUDBLAST !
A 6h33 il est difficile de sortir d'une torpeur matinale et se dire qu'en peu de temps il va falloir se sortir les doigts du c.. pour aller bosser. Avec Orphan of Good Manners, les musiciens accro à l'horloge se sont, eux, sortis les appendices du bout des mains pour nous relater une musique ultra barrée prête à embrumer le cerveau si par mégarde l'auditeur n'est pas à plein à écouter cet opus. Difficilement classable, 6:33 a pour maître Mike Patton, on le devine, on le ressent et on subit les multiples décharges, les soubresauts rythmiques, les panoplies de notes et la grande extravagance de l'ensemble. Envahi de doutes lors d'une première écoute, c'est avec un travail de longue haleine que cette réalisation passe l'épreuve du chroniqueur et s'en sort avec des points bonus car malgré une abondance de choses à saisir, ce disque passe admirablement (avec le temps) au delà du chaos pré-découvert pour à postériori se trouver avec une perle de musique complexe et décomplexée.