Archive for décembre, 2011

Degradation – Juggernaut

Juggernaut est le premier full length de Degradation (Chicago, formé en 2001) qui comptait jusqu’ici à son actif un seul EP (Unleashed) sorti en 2007. Cet album s’adresse avant tout aux fans de Thrash Metal assez agressif, dans la veine old school. Le groupe s’est d’ailleurs amusé à reprendre quelques morceaux de grosses pointures du genre (Testament etc.) mais aussi d’autres groupes comme Death par exemple, reprises que l’on peut aisément retrouver sur Youtube ou autres plateformes.

Reprendre un groupe comme Death implique une bonne maitrise technique, et cela se vérifie immédiatement avec Juggernaut, qui nous propose des compos techniques et rapides. Le groupe maitrise son sujet et est très carré. On regrettera juste une trop grande similitude entre les compos (on passe parfois de l’une à l’autre sans vraiment s’en rendre compte) et un manque flagrant de personnalité. Que l’on soit clair : Degradation est un bon groupe au potentiel évident, mais les morceaux qui composent ce premier album laissent quasiment tous un goût de déjà vu dans la bouche de l’auditeur. Il ressort donc de l’ensemble une certaine linéarité que le groupe peine à casser et qui me dérange en tant qu’auditeur, tout comme l’impression de me prendre un gros bloc sur la tronche. Aérer légèrement l’ensemble l’aurait très certainement rendu plus digeste. Seul le chant, qui fait parfois penser à celui de Metallica en moins bon (sur les premiers morceaux particulièrement) sort parfois des sentiers battus, car il n’est pas vraiment agressif (et bénéficie en plus d’un sous mixage, ce qui n’arrange rien).

Malgré une pochette qui donne un aspect très moderne à l’album, Degradation bénéficie d’un traitement du son plutôt old school, et dégage l’énergie et l’état d’esprit qui vont de pair avec ce traitement, cohérent donc, sauf pour l’artwork. On aurait d’ailleurs préféré que le son soit mieux travaillé, car il est parfois assez mal équilibré. En dehors de ces quelques défauts, Juggernaut reste un album de Thrash intense, qui va à fond du début à la fin. Sympa dirais-je, mais comme tant d’autres albums du même acabit. Rien de neuf sous le soleil du Thrash, donc.

Sheol [6/10]

 

Site officiel: http://www.degradationband.com

Facebook officiel:  http://www.facebook.com/degradationband

 

2011, Clawhammer PR

Tracklist (30:34min) 1. A Necessary Evil 2. Juggernaut 3. The Reckoning 4. Rise to Fall 5. Trail of Sin 6. Executioner…Slayer of the Light (The Crown cover) 7. Degradation 8. Thrill of the Kill

Avec Secret Veils Of Passion, Dies Irae (les mexicains, à ne pas confondre avec les polonais, les norvégiens, ou encore les chiliens du même nom…) fait son grand retour après un hiatus de neuf ans. Neuf ans ca passe vite parfois, tellement vite que je n’avais même pas remarqué l’absence de ce groupe… (Enfin, tout comme je n’avais pas remarqué non plus sa présence avant son split…).

Tout cela pour dire que revenir après neuf ans, c’est bien, mais déjà faut-il se montrer à la hauteur, sous peine d’être directement relégué au rang des retours inutiles voire foireux. Surtout pour ceux qui comme moi découvre le groupe avec ce troisième album.

Et pour ne pas faire durer le suspens, je dirais que je n’ai pas été transcendé par la musique que propose Dies Irae. C’est dans un registre que l’on pourrait qualifier de Dark Metal atmosphérique qu’évolue le groupe, un Dark Metal aux tempos principalement lents (influencé par le Dark/Doom des débuts, je suppose), aux compositions longues et mélodiques, avec un chant clair et quelques courts passages plus enlevés et plus agressifs. Voilà pour la description.

Toujours est-il que Secret Veils Of Passion ne m’a pas passionné, loin de là, il m’a plutôt ennuyé. La faute à des compos qui tirent en longueur, à un chant clair fade et souvent limite niveau justesse (surtout sur les premiers morceaux) qui a plutôt tendance à faire grincer des dents qu’à transmettre des émotions. Et c’est justement là que le bât blesse : Dies Irae nous propose des morceaux qui sont sensés véhiculer des émotions fortes, mais cela ne fonctionne absolument pas. On regarde les minutes passer en attendant d’être surpris ou simplement touché, mais rien, nada, wallou, ou presque. Excepté le sixième morceau « Sex » qui ressort du lot et qui est meilleur que le reste, cet album se caractérise par une linéarité et une platitude qui font bailler. On retrouve certes quelques passages sympas ici et là, quelques belles lignes mélodiques à la guitare, mais rien d’assez concret ni d’assez accrocheur pour que l’auditeur reste attentif de bout en bout. Le groupe ne semble pas plus inspiré que ça, et ce faisant, je ne vois pas trop comment l’auditeur pourrait être réellement intéressé par un tel ensemble, qui de surcroît dure quasiment une heure. Et une heure quand on s’emmerde, c’est très long.

Vous l’aurez compris, ce retour des mexicain de Dies Irae n’est donc pas particulièrement marquant. Il l’est même tellement peu que Secret Veils Of Passion risque d’être oublié sitôt l’album sorti du lecteur.

Sheol [4,5/10]

 

Myspace officiel:  http://www.myspace.com/diesiraeonline

facebook officiel:  https://www.facebook.com/diesiraeonline

 

2011, Chaos Records / Clawhammer PR

Tracklist (55:29min) 1. Want 2. To 3. Tree 4. For 5. Fight 6. Sex 7. E7en 8. Hate 9. Night 10. Then?

Svölk – Svölk’em All

Le Stoner/Metal serait-il LE nouveau style à la mode ? On sait que la décénnie 90's aura été celle du Nu-Metal, avec  plus ou moins de bonheur (plutôt moins en ce qui me concerne). Les années 2000 ont été celle des machins qui finissent en -core : Metalcore, Emocore, Crabcore, Mathcore, Deathcore, Muche-à-mèchecore et même, Oh Trahison Suprême, Thrashcore.

Or, depuis quelques années, le Stoner à bien fleurit. Souvent considéré comme né lors d'une improbable soirée dans le désert avec Kyuss, on sait que l'influence des groupes British comme Black Sabbath (groupe indétrônable s'il en est) ou Cathedral est primordiale. On sait  aussi que, avant les aventures musicales de Josh Homme, des groupes Alice In Chains étaient aussi très proche de ce style musical qui, au final, se présente comme un véritable caméléon. Difficile en effet de trouver un dénominateur commun entre tous les groupes pré-cités et d'autres comme Monster Magnet, Queens Of The Stone Age ou encore ZZ Top. Ces dernières années, on pu assister à l'épanouissement de labels entièrement dédiés au style, comme Buzzville Records. On ne peut pas occulter la place prise aujourd'hui dans le milieu metal par Mastodon, groupe qui fleurte énormément avec le Stoner. Ces dernières années sont aussi l'occasion de se rendre compte que ce style n'est pas réservé aux peuplades des chauds déserts, j'ai déjà eu l'occasion de chroniquer Wolve Like Us, mais on peut également penser à tous ces autres groupes nordistes que sont The Cumshots, Dozer, …

Bref, dans le nord de l'Europe, on ne fait pas que du (bon) Black Metal, on fait aussi de l'excellent Stoner.

Svölk n'en est pas à son coup d'essai. Formé en 2003, le groupe d'Oslo à déjà sorti un très bon album éponyme en 2009. Ce second album se présente encore comme du Bear Metal, étiquette que le groupe s'est donné pour qualifier sa musique. Vous en ferez ce que vous voudrez, je continuerai personnellement à appeller ça du Stoner/Metal "des familles", car, sachez-le d'entrée de jeu, Svölk'Em All est une petite réussite. 

Volontairement inscrit dans une perspective un brin rétro, on retrouve durant toute la durée de l'album un coté Hard Rock 80's -flagrant dans la production-, teinté légerement de musique Heavy, et, durant l'écoute, je n'ai pu m'empêcher de (re)penser à ce bon vieux groupe dans la même veine qu'est Bible Of The Devil. Les Norvégiens se revendiquent aussi "Nordic Rednecks". Ca ne dit pas grand chose, pas plus que Bear Metal, mais on imagine aisément la volonté affichée de se rapprocher, du moins dans l'esprit, du rock sudiste, ce qui explique sans doute l'introduction de «52» so Johnny Cash (et qui, au passage, rappelle foutrement le titre «Ain't No Easy Way» de Black Rebel Motorcycle Club). 

Au rayon des titres qui valent la peine d'être écoutés, citons «Inferno», d'une lourdeur folle et qui n'est pas sans remémorer non plus les meilleurs heures du metal Anglais (le fameux NWOBHM) mid-80s. Ce clin d'oeil est également écoutable sur «This Is It», alors que des titres comme «Time For The Dying» sont plus dans le sillon d'un Hard plus classique, avec ce petit coté Shuffle Rock qui donne tout son pesant à la musique.

La prod, comme déjà signalé, est hyper 80's, comme finalement tout l'album. Lourd et puissant, Svölk redonne ses lettres de noblesses à un Heavy/Hard Rock comme on les aiment. La voix de Knut Erik Solhaug est railleuse, rauque et énergique à la fois, un vrai plaisir d'entendre un aussi bon chanteur. Les guitares donnent, elles aussi de la voix, et à raison : Gibson et Marshall font toujours bon ménage, c'est un duo indépassable. Bien sur, il faut encore les faire sonner comme il se doit, et ici le duo de guitaristes n'a rien a se reprocher, que du contraire, et il en va de même pour Tomas à la basse, au son sur-puissant et pour Jorgen, qui, derrière ses futs, sait allier finesse dans le jeu, avec de pur moment de plombage musical.

Un excellent album, encore meilleur que le premier. Chose rare, il n'y a pas de moment durant lequel cet opus descent en intensité, pas de moment calme, pas de chanson mielleuse, pas de compo en retrait. C'est 12 morceaux hyper Rn'R qui envoient du lourd, du début à la fin, avec en guise de conclusion, un superbe «Overload». Vivement le troisième essai !

[08/10] Poney 

Site officiel : http://www.svolk.net/

Myspace officiel : http://www.myspace.com/svolk

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Napalm Record 2011

01. 52 02. This Is It 03. Anchor 04. Sweet Agony 05. Miss Alcohol 06. 12 Times The Pain 07. End Of Days 08. Inferno 09. Dead 10. Time For The Dying 11. Warm Within 12. Overload

Line-up : Knut Erik Solhaug (chant) – Martin Osterhaug (guitare) – Jengt Castral (guitare) – Tomas Osterhaug (basse) – Jorgen Seger Haave (batterie)