C'est un euphémisme de dire qu'on attendait le dernier album de Mecca depuis fort longtemps, puisque l'essai précédent du groupe de Joe Vana date de 2002 !  La faute en partie au décès du producteur et ami du groupe mais aussi aux difficultés à faire vivre un projet aussi exigeant, alors que le style adopté – l'AOR – n'est plus du tout populaire. Ce délai est sans doute assez fâcheux car le premier essai du groupe avait fait forte impression dans le (désormais) petit monde de l'AOR. Pour paraphraser le titre de leur nouveau disque, il est indéniable que l'AOR aussi élégante et sophistiquée que bien produite de Mecca tranche au milieu d'une production habituellement assez moyenne. 

Cet Undeniable reprend les choses où elles en étaient il y a presque dix ans : car si certains invités prestigieux ont disparu, tels David Hungate et Fergie Frederiksen (ex-Toto) ou Jim Peterik (ex-Survivor), le propos reste globalement le même, malgré un certain radoucissement de l'énergie du groupe. Ainsi le chant d'une grande classe de Vana porte une musique dorénavant plus proche d'une AOR teintée de West Coast que franchement hard rock, et ce malgré la présence de parties de guitare de qualité assurées par le fils de Vana, Joey. Ce n'est toutefois pas ce dernier qui a joué le rôle de partenaire de composition à Undeniable mais le toujours aussi occupé Tommy Denander. Et comme toujours lorsque ce dernier est impliqué dans un disque, on retrouve à la fois une patte extrêmement professionnelle et une excellente inspiration. Cela donne un lot d'excellents morceaux que n'auraitt pas renié le Toto de l'époque Fahrenheit ou Michael Bolton de The Hunger voire Mr Mister. Évidemment une certaine exhubérance a totalement disparu ainsi que le sens de l'accroche immédiate. Il y a tout lieu d'imaginer qu'il y aura des nostalgiques du premier album.

On connaît pire bilan si, et évidemment si, l'on apprécie la musique des années 80' bien qu'elle soit dotée ici d'un son franchement plus moderne. Les amateurs n'hésiteront pas. Les autres passeront très vite leur chemin tant la musique de Mecca se refuser de se rallier à toute forme de « modernité ».

Baptiste [7,5/10] 

Frontiers / 2011

Tracklist : 01. Perfect World 20. Closing Time 03.Too Lifetimes 04. Life's Too Short 05. I Know 06. Did It For Love 07. From The Start 08.Deceptive Decadence 09.W2W 10.Undeniable 11.As I Walk Alone

Je n’ai pas dû être gentil cette année car le Père Noël, ce grand farceur, a pensé à moi pour le deuxième album des britanniques de THE MORNING AFTER. Le premier disque, en plus de sa pochette immonde, ne cassait déjà pas de briques et l’espoir a été de courte durée pour Legacy. Il est très irritant de tomber sur un album où absolument tout est cliché. Nos amis semblent sympathiques, enthousiastes et maitrisent plutôt le sujet techniquement mais le hard mélodique proposé ici est archi connu et déjà entendu des centaines de fois.

On ne peut pas tout rejeter en bloc car certaines compositions restent accrocheuses (« Streams Of Stars ») mais le mimétisme avec ce qu’il se faisait il y a plus de 20 ans est trop prononcé pour pouvoir vraiment adhérer. Tout est pourtant là pour proposer un disque correct mais à trop vouloir en faire THE MORNING AFTER tombe dans la pâle copie des groupes des années 80. Ils ont su parfaitement appliquer la recette du wannabee-EUROPE mais sans le talent. On trouve de bons passages ici et là avec l’utilisation de chœurs, quelques riffs bien sentis mais cela ne pèse pas lourd à l’heure de faire les comptes. Je me suis profondément ennuyé à l’écoute de ce Legacy. L’héritage c’est bien mais le pillage c’est mal.

[04/10] Oshyrya

Site Officiel: ***

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/themorningafterrock

2011, Rising Records

Tracklist (61:56 mn) 01. Legacy 02. Into The Fire 03. Limit 04. America 05. The Witch Is On My Back 06. Over The Wire 07. Streams Of Stars 08. These Hills Have Eyes 09. Powerdrive 10. Rest In Pieces 11. Nightmare Planet 12. Seasons 13. I Walk With Giants

D’emblée, le label des allemands de THE INTERSPHERE place le groupe au niveau de formations très expérimentées comme DREDG et MUSE. SPV espère bien sûr un succès équivalent à la troupe de Matthew Bellamy et on peut annoncer immédiatement dire que le potentiel est là. Les teutons ne s’économisent pas non plus puisque voici déjà le troisième album alors que THE INTERSPHERE n’existe que depuis 2006. Leur CV impressionne aussi par les 350 concerts donnés et les 2 apparitions au Rock Am Ring.

A l’image d’un KARNIVOOL ou d’un JOLLY, THE INTERSPHERE ne s’impose aucune limite et n’aime pas être enfermé dans un quelconque carcan. La musique est donc difficile à cerner, un mélange bourré d’énergie entre rock, prog et pop. Chaque composition a sa propre personnalité et le groupe présente sans cesse un visage différent. Hold on, Liberty ! manque parfois de cohérence mais apporte une fraicheur salvatrice et enthousiasmante. THE INTERSPHERE a souhaité se lancer un défi et s'est compliqué la tâche en enregistrant l’album en condition live sur une durée limitée à sept jours. A nouveau, il s’agit d’un pari audacieux mais réussi par la spontanéité qui se dégage des chansons proposées. Finalement la seule chose qui me gêne concerne le manque de progression par rapport au précédent album interspheres <> atmospheres. Les ficelles sont les mêmes et malgré la qualité des compositions, on aimerait que le groupe fasse preuve de plus d’audace dans son style.

Ne boudons pas notre plaisir, Hold on, Liberty ! est un très bon album à savourer début 2012 !

[08/10] Oshyrya

Site Officiel: http://theintersphere.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/theintersphere

2012, Long Branch Records / SPV

Tracklist: 01. Masquerade 02. We Are 03. Sleeping God 04. Hold on, Liberty! 05. OPalinE 06. Capitall 07. Open End 08. Parallel Lines 09. Over 10. Aurora 11. Destination