Archive for décembre, 2011

Oh le beau crachat à la face de Dieu que voilà ! Dans la série des vilains adorateurs du Malin, les Finlandais d’Archgoat ne doivent plus faire leurs preuves, loin de là : blasphématoire, cru, brut, leur Black Metal compense son manque d’originalité par une orthodoxie solide. 2 ans après le dernier album en date, ils sont de retour avec un EP qui en laissera plus d’un sur sa faim.

Au menu : 5 petits titres flanqués d’une brève intro, 5 charges emplies de blasphèmes et de rancœur, 5 morceaux qui fleurent bon le soufre et s’inscrivent dans la lignée des précédents efforts du groupe. Si vous n’aimiez pas Archgoat et son chant digne des cordes vocales de Lucifer himself, cet EP ne risque pas de vous réconcilier avec nos amis finlandais. Et si vous aimez Archgoat… eh bien la déception sera peut-être encore plus forte.

En effet, le produit proposé ici est bien trop court. La qualité est au rendez-vous, certes, mais devoir se contenter d’un maigre quart d’heure, c’est léger. Qu’à cela ne tienne,  les fans se pencheront tout de même sur cette sortie qui leur permettra de patienter avant un prochain album digne de ce nom.

[6/10] Mister Patate

Site officiel : www.archgoat.com
Myspace officiel : www.myspace.com/104017504

Debemur Morti Productions – 2011
Tracklist 1. Intro 2. Blessed Vulva 3. Penetrator Of The Second Temple 4. Goddess Of The Abyss Of The Graves 5. Day Of Clouds 6. Passage To Millennial Darkness

 

Gnaw Their Tongues ne fait rien comme les autres, nous en étions conscients. Avec L’Arrivée De La Terne Mort Triomphante, ce projet de Mories m’avait frappé par ses ambiances malsaines et torturées, et le parallèle avec Elend m’avait à l’époque semblé plus que logique. Aujourd’hui, il nous rejoint avec Per Flagellum Sanguemque Tenebras Veneramus. Par le sang et le fouet, nous célébrons les ténèbres… tout un programme !

Une fois de plus, Gnaw Their Tongues s’amuse à abattre les murs, à renverser les frontières des genres et à mélanger, triturer, déstructurer tous les éléments de sa musique pour nous proposer un album qui va plus loin que ce que l’on entend normalement par « musique ». Ici, pas de morceaux à proprement parler (les 8 plages auraient pu être une seule et longue piste démente), mais une longue et douloureuse descente aux enfers. Elend vous emportait doucement mais sûrement dans sa folie en vous prenant par la main, Gnaw Their Tongues vous y fait plonger tête première d’un vicieux coup de pied dans le dos. C’est sale, oppressant (ces gémissements de femme qu’on étrangle sur « Hic Est Enim Calix Sanguinis Mei », et cette voix de femme qui déclame le poème « The Quiet House » de Charlotte Mew sur le titre éponyme), déstructuré et haineux, plus noir qu’aucun album de Black ne pourrait l’être à l’heure actuelle, plus fou et plus vicieux aussi.

Gnaw Their Tongues est l’auteur de la bande-son de la déchéance de ce monde, un projet sans la moindre barrière, ni le moindre interdit, et Per Flagellum Sanguemque Tenebras Veneramus est son nouveau chef-d’œuvre. Toute résistance est inutile. Le poison s’est déjà instillé dans vos veines. Fermez les yeux et succombez.

[9/10] Mister Patate

Site officiel : www.gnawtheirtongues.com
Myspace officiel : www.myspace.com/gnawtheirtongues

Crucial Blast Records – 2011
1. Hic Est Enim Calix Sanguinis Mei 2. Human Skin For The Messengers Robe 3. Urine Soaked Neophytes  4. Tod, Wo Ist Dein Licht 5. Fallen Deities Bathing In Gall 6. Bonedust On Dead Genitals 7. The Storming Heavens As A Father To All Broken Bodies 8. Per Flagellum Sanguemque, Tenebras Veneramus  

 

9 Chambers – 9 Chambers

9 Chambers, un groupe basé à Los Angeles, constitué récemment, dont le line up aux noms alléchants donne une idée précise du potentiel, Greg Hampton (connu pour avoir bossé avec Alice Cooper) à la guitare et au chant, Ed Mundell guitariste émérite en rupture de Monster Magnet, Vinny Appice à la batterie (Dio, Black Sabbath, Heaven And Hell) et Jorgen Carlsson (Gov't Mule). Alors on va forcément penser qu'un tel line up ça ne produit pas de la soupe industrielle. C'est pas faux. Mais gardons la tête froide, en dépit du talent indéniable de la section rythmique et des riffs lourds posés par Ed Mundell, le sieur Hampton est un poil trop à la peine du côté du chant, et frôle parfois l'insupportable. 
Le groupe fait appel à nombre de références musicales que les plus jeunes d'entre vous n'ont pas connus. Des références entendues bien souvent en provenances des années 70 qui sonnent comme les deux décennies suivantes.
Du Hard Rock en somme. A l'ancienne. Avec suffisamment d'expérience pour faire agréablement passer des titres surannés et prévisibles entre les esgourdes (et je ne parle pas de la dégoulinante tirade de Can't Turn Your Back en guise de ballade, a la limite une faute de goût sur 14 titres ça pouvait passer).
Les plus anciens d'entre nous n'y seront pas insensibles (et pas seulement parce que la surdité est plus répandue à partir d'un certain âge !). L'ensemble est relativement solide à défaut d'emballer vraiment, la faute à un recyclage un poil trop appuyé de vieilles recettes qui font penser à un album de remixes. Et puis, malgré la briéveté des compos, cela donne l'impression de tirer sur la longueur un tantinet. Pas suffisamment accrocheur (sauf à de trop rares moments comme Bury Yourself) pour mériter vraiment l'appellation de "supergroupe". 
 
Hamster (05/10)
 
 
 
Samson Records / E1 Entertainment – E a r music – 2011 
 
01. Lives Moves On 02. Majik Bumber 03. One Thing Missing 04. Know Your Enemy 05. What’s It Gonna Get 06. All But Done 07. Bury Yourself 08. Can’t Turn Your Back 09. Other Side Of Time 10. Indeed The Sun 11. Use U Up 12. Cut – n – Runn 13. No Escape 14. Darker Side Of Sunshine