Archive for décembre, 2011

Taux de remplissage : beaucoup de monde

Son : pas toujours top, mais bon dans l'ensemble

Lights : très bons

Ambiance : bonne tout le week-end

Moments forts : Exodus, Marduk, Torture Division. 

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Eindhoven, ses ampoules, ses clochards vendeurs de tickets de parking, son club de foot et, depuis 3 ans, son festival de Metal qui clôture l’année en beauté. Après une année 2009 glaciale et une édition 2010 poudreuse, 2011 s’est ouverte avec du vent, de la pluie et du Thrash.

Mortal Sin, donc, tout droit venu d’Australie et qui a la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Le public est clairsemé, et les absents ont tort, parce que le groupe se démerde franchement bien (contrairement au dernier album qui me laisse un sentiment plus mitigé). Efficace sans être transcendant, ce groupe constitue la mise en bouche avant quelques morceaux bien plus costauds. Petit passage devant Balfor (bof) avant le show de Heathen qui remet une deuxième couche bien Thrash. Après leur passage sur la tournée Killfest, cette tournée Thrashfest leur permet de revenir sur leurs classiques. Mis à part quelques problèmes de son (le chant inaudible au début), le groupe s’en sort avec les honneurs et livre une prestation très bonne.
 
Tu m'étonnes, John, qu'elle était bonne !
 
Re-passage dans la petite salle pour y découvrir Cripper, groupe à chanteuse énervée. C’est bon, bien bon, même, mais chevauchements obligent, je repars vite dans la grande salle pour les 20 ans de The Rack, album énorme des Bataves d’Asphyx. Quelle mandale, mes amis, quelle mandale ! Du Death, du lourd, du gras, du qui sent le tombeau, en veux-tu, en voilà ! Dans le genre efficace, Asphyx se pose là et place la barre bien haut : pour faire mieux en Death ce week-end, faudra du lourd ! Après ce rouleau compresseur, Mar De Grises fait figure de groupe tristounet et sans intérêt, à revoir certainement dans un contexte plus doomesque et moins bourrin. 
 
Mais eeeuh, pourquoi il est si méchant, Patate ?
 
Retour au Thrash ensuite, avec Destruction qui se la joue « plus bourrin que moi, tu meurs ». Résultat : ça envoie certes, mais c’est pas toujours très carré. Bon, on s’en fout un peu, en fait, que ce soit carré ou pas, le père Schmier reste une bête sur scène et envoie le pâté comme peu d’autres. Retour ensuite dans la petite salle (au rez-de-chaussée, la grande étant à l’étage) pour Sinister qui semblait prêt à décoller le revêtement de mur à coups de growls profonds et de riffs qui dépotent. Moi qui les trouvait statiques à mourir en 2006, j’ai été à nouveau frappé par leur attitude très peu mobile sur scène, mais ils compensent largement par le morceau qui bute, le riff qui tatane ou le growl qui dépucèle…
 
Mais c’est déjà l’heure de Sepultura, alors on remonte les escaliers en vitesse, on se place dans la fosse et on déguste. Oui, on déguste, le nouveau batteur est un malade mental et le reste du line-up est remonté au possible. Bon, les vieux cons râlent que Davy Crockett (euh… Max Cavalera) n’est plus le frontman, mais Derrick est désormais le seul, le vrai, l’unique frontman du groupe et il n’usurpe pas sa place. On notera les apparitions des batteurs du Thrashfest pour « Kaiowas » et du bassiste d’Heathen et de Gary Holt (ce mec est un monstre !) sur « Refuse/Resist ».
 
Hey, Maxou, reviens chercher ta place si tu la veux
 
Re-re-re-passage en bas (ça permet de digérer la bière hollandaise) pour quelques morceaux de Desaster (sympatoche comme tout, bien bourrin et irréfléchi) avant Exodus, la machine à torgnole de la soirée, aucun répit, une fosse en délire (bonjour le slammeur sur le coin de l’épaule, la sécu a rien compris, et comment oublier le stage-diver of hell qui s’est vraiment écrasé bien loin dans la fosse). Comme au Hellfest 2010, Exodus était là pour en découdre et a fait parler la poudre. Après une telle déferlante, petit passage pour me poiler sur du Nifelheim avant le retour à l’hôtel et une bonne nuit de sommeil.
 
Deuxième jour qui commence avec des chèvres… ça change des filles hollandaises (un taux anormalement élevé de filles anormalement bonnasses arpentait les rues… à croire que la tempête de la veille avait abattu les barrières de leur enclos d’élevage). Sympa, sans plus, on file en bas voir Semargl qui avait amené des filles peu vêtues. J’ai entendu plus tard un photographe dire que les mauvais groupes détournent l’attention de leur musique avec des femmes en lingerie. J’ai eu envie de lui répondre : « quelle musique ? ». A oublier, donc.
 
Et moi, tu comptes m'oublier aussi ?
 
Heureusement, Tankard était là, efficace en diable, toujours aussi fun, toujours aussi Thrash, toujours aussi alcoolisé. Ca fait son petit effet, mine de rien, et Empty Tankard est le meilleur morceau pour finir un show (enfin, non, y’a la bande-annonce de Derrick, mais ça tombe bien, ils la mettent juste après). Au gnouf Saturnian pour se placer idéalement pour Marduk. RHAAAAAAAAAARGH Marduk, « On Darkeeeeened WIIIIIIIINGS » et son solo de basse, « Slay The Nazarene » et j’en passe. La violence sonore a un nom : Marduk. Black Metal ist Krieg. 
 
Du Black du Nord, on passe au Death du Sud avec Nervecell from Dubai. Ptain, la mondialisation, yabon ! C’est efficace en diable, c’est bien gaulé, ca envoie sévère (avec Kikou à la batterie, pas étonnant) et la reprise de Bolt Thrower fait office de cerise sur le gâteau.
 
Et c’est là que mon corps m’a dit merde. Crotte. Fait chier de monter les escaliers pour voir Triptykon, d’autant plus qu’après c’est Benighted en bas. Le plaisir avant tout, les lights des Suisses seront tout de même merdiques, j’y suis, j’y reste, Benighted donc… ET la surbaffe quoi, le démontage de face made in La Frrrrrrance, monsieur ! Slut en ouverture, ça souffle. On enchaîne sur Let The Blood Spill, le public réagit très vite, j’abandonne la fosse après trois morceaux, 7 coups de coude et deux bières sur la gueule. Je me réfugie dans un coin et je savoure. Encore, ENCORE ! Bien trop court, merde ! Passage en haut voir les cousins de Kataklysm (on a déjà vu mieux chez eux) puis redescente pour voir Torture Division et son premier show hors Scandinavie. 
 
Julien, on comprend pas bien ce que tu dis, t'aurais pas genre un phacochère dans la gorge ?
 
Sweden. Death Metal. FUCK YEAH. Voilà, ça résume bien le show, pro, efficace, bourrin, un son de ouf. De nouveau, mon corps me dit crotte, je reste en bas pour voir God Dethroned (leur dernier show) au lieu de voir Heaven Shall Burn (bien fait, les lights étaient pourries, de toute façon). Mouais, pour un adieu, c’était bien, mais sans plus. Je m’attendais à mieux, peut-être attendais-je trop… Enfin, tant pis, je les reverrai quand ils feront une tournée comeback…
 
Pour clôturer, Morbid Angel. Oui, je sais, il reste une chiée de groupes après, mais la fatigue (j’ai fait des tonnes d’aller-retour entre le rez-de-chaussée et l’étage) et l’arrivée de la neige m’ont dissuadé de rester plus longtemps. Et puis, Morbid Angel a refermé une nouvelle fois le claque-merde de ses détracteurs. Bon, d’accord, les Woooo-hooo de David Vincent étaient un peu superflus, mais faut pas chier dans la colle non plus, le show était bon, le son était bon, on regrettera juste les conditions un peu merdiques pour shooter le groupe (trop de photographes tuent la photo). Retour donc sous les averses, avec une belle tempête de neige en Belgique. Eindhoven, les Dieux de la Météo te détestent.
 
Oh non, c'est déjà fini ! 
 
Un grand merci à Roman Hödl pour le pass photo, aux groupes (notamment Benighted qui sont toujours aussi sympas quand on les croise dans les couloirs ou à la sortie) et à l’année prochaine… sauf cas de force majeure / neige / fin du monde !
 

YOB – Live At Roadburn 2010

We gonna play four songs, that will be one hour…here we go

C'est par ces mots que s'ouvre le live de YOB, le groupe qui avait commencé à faire du bruit début des années 2000, avant de spliter pour d'obscures raisons au milieu de la decénnie. Relégué au rang des groupes que j'avais totalement oublié, malgré l'interêt immense qu'avait suscité en moi la sortie de The Illusion of Motion en 2004, j'ai appris avec un plaisir non dissimulé la sortie de ce live de 2010 chez Roadburn, alors que le groupe est signé chez Metal Blade, (et par la même occasion, j'ai appris que Yob rejouait à nouveau) conjointement a celle de White Hills.

Difficile de caractériser la musique de Yob. C'est du Doom, bien sûr, mais pas que. L'influence des groupes de rock 70's est très forte, même si moins évidente que chez White Hills déjà cité.

En live, Yob est formidable. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'y frotter personnellement, mais ces quatres morceaux déménagent. Le premier, « Ball Of Molten Lead», monte, monte, monte, monte en puissance durant 14 minutes de pur plaisir. Si le début est calme, dès la moitié, il s'énerve pour devenir un pur morceau brut de Doom que le public se fera un plaisir d'applaudir durant une bonne minute, à grand renfort de cris et de sifflets.

Ensuite, le groupe enchaîne sur le très lourd « Burning The Altar », sorti tout droit du dernier album des trois mercenaires d'Eugene. Du Doom pur jus, sans concession, à la voix rauque et agressive. Ensuite, arrive «Kosmos», qui est a mon avis l'un des meilleurs titres du groupe et c'est un vrai plaisir d'entendre les accords gavés de distortion qui introduisent ce morceau. C'est sur ce genre de titre que Yob montre qu'il est l'un des meilleurs groupes du style actuellement. La lourdeur de la Gibson Les Paul de Mike Scheidt fera frémir tous les amoureux de gros riffs. Quelque part entre le Doom et le Stoner, «Kosmos» version live est un chef d'oeuvre de 11 minutes qui ne laissera personne indifférent.

En guise de conclusion, c'est onze autres minutes de régal musical que nous offre Yob avec un «The Great Cessation» absolument splendide. D'abord lancinant, il va progressivement monter en intensité, en voix claire, jusqu'à une dizaine de minutes, moment auquel le tout s'énerve jusqu'à la fin du morceau, soit au bout de … 22 minutes !

Les amateurs apprécieront fortement !

[8/10] Poney 

Site Officiel : http://www.yobrock.com

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/yobdoom

Facebook Officiel : http://www.facebook.com/pages/Yob/36708497970

Roadburn 2011

01. Ball Of Molten Lead 02. Burning The Altar 03. Kosmos 04. The Great Cessation

Aaaaah, White Hills ! Mon histoire avec ce groupe est assez récente, mais quelle belle histoire ! Tout commence en 2010 avec la sortie de leur album éponyme, et alors que le groupe n'existe que depuis 2007, d'abord comme "one man band" avant d'être un groupe à part entière, il a déjà sorti près de 10 réalisations, entre démo, EP, LP, … Cet album sorti en 2010 va très vite me donner envie de découvrir tout le reste.

White Hills, plus particulièrement son leader Dave W., est resté bloqué quelque part entre 1960 et aujourd'hui. Légèrement bruitiste, complètement psychédélique et spacial, le rock de White Hills donne toute sa splendeur quand, alors que vous êtes défonçé entre joint et bière spéciale, affalé dans votre canapé préféré, vous montez le volume de votre hi-fi. C'est en tout cas un peu comme que la rencontre eut lieu entre eux et moi.

Les compos ne durent que rarement moins de 8 ou 10 minutes, White Hills, c'est une sorte de Frankenstein entre Iron Butterfly et Hawkwind, et qui aurait trop écouté les Pink Floyd de Syd Barret. J'ai eu la chance de les voir au Magasin 4 de Bruxelles en 2011, un concert incroyable, 1h20 et 6 morceaux, peu de monde, très peu de monde, et une seule envie en rentrant en métro, qu'un album live sorte, et vite !

Aussi, quel plaisir de voir que mon voeux s'est réalisé. Merci Roadburn ! White Hills propose ici cinq de ses meilleurs morceaux. Je suis un peu déçu de l'absence de «Dead» ou «I Will Find Peace Of Mind», surtout que le live ne dure que 40 minutes, le double n'aurait pas été de trop. Cependant, il ne s'agit pas de bouder le plaisir d'écouter White Hills en live. Déjà excellente sur CD, la musique des New Yorkais prend une toute autre dimension en live, «H-p1» est sublimée, «Three Quarters» de même. Les longues envolées solo de Dave W. sont parfaitement encadrées par la batterie de Kid Millions ainsi que la basse de la blonde et sublime Ego Sensation dont le souvenir immortel du (scandaleusement court) shorty qu'elle portait en live me donne encore des frissons. Ted Mosby de How I Met Your Mother à parfaitement raison sur un point : une fille qui joue de la basse, c'est quand même sexy, et elles sont nombreuses. 

En plus de la durée un peu trop courte, je regrette juste que l'orientation choisie pour la production ait été un peu trop "brute". Ce live ressemble plus à un bootleg qu'a une vraie volonté de faire un album live. Peut-être est ce un choix délibéré, peut-être pas. Je ne sais pas, mais j'aurais préféré quelque chose d'un peu moins brouillon. Histoire de chicaner un peu.

[7.5/10] Poney

Site Officiel : http://www.whitehillsmusic.com

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/whitehills

Facebook Officiel : http://www.facebook.com/pages/WHITE-HILLS/200622715617

Roadburn 2011

01. Three Quarters 02. Under Skin Or By Name 03. Radiate 04. The Condition Of Nothing 05. H-p1