Archive for janvier, 2012

Pilgrim – Misery Wizard

Je suis et resterai toujours épaté par la capacité du groupe Black Sabbath à avoir toujours autant d'influence sur les groupes actuels, plus de 40 années après le début de son existence.

Bien sur, l'impact de Black Sabbath sur le Metal et sur le Doom en particulier n'est plus à décrire, inutile de revenir dessus. Mais, bien que Pilgrim se situe dans la ligne droite du Doom (avec des influences claires de Reverend Bizarre ou Saint Vitus), le coté "j'ai écouté Black Sabbath durant les 20 dernières années de ma vie" ressort comme un nez au milieu de la figure. Qu'on ne me fasse pas croire que Count Elric, le bassiste sur Pilgrim, ne s'est pas inspiré de Geezer pour son jeu. On pourrait jouer à ça pour tout le reste du groupe.

Bien qu'au niveau des compos, on s'éloigne un peu de la bande à Ozzy (et Dio, RIP), l'utilisation massive des pentatoniques, de la disto et de la lourdeur éléphantesque de Misery Wizard donne clairement le LA en matière d'aieux.

Vais-je me plaindre ? Non, d'ailleurs qui oserais ? Car en dehors du groupe "je n'aime pas le doom" (bon, qui est peut-être dans une large mesure, la majorité des Humains, je l'accorde), son opposé (le groupe "j'aime le doom") trouvera avec ce premier album du trio Rhode Island de quoi satisfaire ses pulsions musicales. Ce que j'essaye de dire de manière détournée et pour changer des éternelles tournures de phrases dans lesquelles je me réfugie d'habitude, c'est que Pilgrim nous offre, vous offre, chers lecteurs, chers metalleux, un exemple parfait de ce qu'est le doom classique. Et un bon exemple hein !

Rien de révolutionnaire cependant et on ne s'en plaindra pas non plus. C'est lent et lourd (c'est donc bien du Doom), en dehors d'un léger break avec une légèèèèèèère accélération sur «Quest» et un tempo un peu enlevé sur «Adventurer», y a pas de quoi vous rendre cardique. C'est parfait pour faire un peu redescendre l'adrénaline après un de ces enièmes groupes de Truc-core qui fleurissent sous nos pieds à un point tel qu'on ne sait plus quoi en foutre. Pilgrim, c'est Doom Oldschool, merde ! Petit jeune, si toi y a en avoir 16 ans et si toi y en a aimer les mèches, et si tu lis ceci, t'es prié d'écouter (et d'aimer). Et tu te démerdes pour l'écouter (je sais que Megaupload à disparu et que ses frères et cousins ont vidés leur contenu, mais ce n'est pas une raison).

Trève de blabla : Pilgrim, c'est une production ni trop propre ni trop crade, une voix qui résonne de loin (ah, oui, on entend l'acoustique de la pièce d'enregistrement !), des guitares profondes qui te font te dire que, vu le volume de la sono dans l'appart, le fauteuil du voisin du bas doit s'être mis en mode "relax" (mais si, tu sais, le mode vibrant) sans que le vieux en question ne comprenne pourquoi. Pilgrim c'est aussi une leçon sur les techniques de vente de Metal Blade, je m'explique. On a reçu l'album avec la description "Heavy", la plupart des mecs de la rédac se sont dit "ah, merde, un power machin à l'italienne avec voix de castra et branlette de guitares". Et bien, non. Soit Metal Blade ne sait plus faire la différence entre "Doom" et "Heavy" (bon, il se peut aussi qu'il existe un problème sémantique entre le français d'un coté, et l'anglais de l'autre, c'est l'éternel problème des étiquettes), soit ils voulaient nous faire une blagounette doublée d'une (bonne) surprise. Je vote pour le second choix.

[7.5/10] Poney

Myspace : http://www.myspace.com/spacepilgrims

Facebook : http://www.facebook.com/hailthepilgrim

2012 Metal Blade

01. Astaroth 02. Misery Wizard 03. Quest 04 Masters Of The Sky 05.Adventurer 06. Forsaken Man

Line-up : Krolg Splinterfist, Slayer of Men/ Batterie; Count Elric the Soothsayer/ Basse ; The Wizard / Voix, guitares

Cet album a été pensé pour être efficace. Avec cette phrase, vous avez un bon résumé de ses qualités et de ses défauts: ça vous fera taper du pied, remuer du cou, un petit quota pensé pour faire applaudir le public en concert, voilà en gros en quoi consiste cet album de Hell In The Club. Mais dans quel genre? Ma foi, une sorte de heavy-rock'n'roll disons, un peu comme du Danko Jones heavy-metal, avec quelques pointes Def Leppardiennes de ci de là et une grosse pincée de bonne humeur. Cependant, au fur et à mesure que les titres défilent, on se rend compte que c'est certes efficace, pensé pour faire bouger, mais ça manque de… "peps naturel", disons: même si on se dandine de (très) bon coeur du début à la fin de l'album, que chaque titre a sa mélodie bien posée (et pensée), rien ne reste vraiment en mémoire. Tout défile agréablement, on aura sans doute envie de le réécouter à la fin, mais… il manque un truc, de la personnalité peut-être. C'était peut-être (sans doute?) présent au départ, mais trop de réflexion l'a fait disparaître. D'un autre côté, il s'agit d'un premier album, et soyons honnêtes beaucoup de groupes aimeraient sortir un album de cette qualité en deuxième, troisième etc. album. Hell In The Club a quelque chose, c'est certain, espérons juste qu'ils cultiveront -leur- petit truc sur de prochains albums, plutôt que répéter encore et toujours une recette certes bien pensée, mais justement trop pensée!

[7,5/10] Polochon

2011, Bad reputation

Tracklist (44:46) : 01. Never Turn My Back 02 .Rock Down This Place 03. On The Road 04. Natural Born Rockers 05. Since You're Not Here 06. Another Saturday Night 07. Raise Your Drinking Glass 08. No Appreciation 09. Forbidden Fruit 10. Star 11. Daydream Boulevard 12. Don't Throw In The Towel

Goatwhore – Blood For The Master

Le Castor ne s’y était pas trompé en 2009 lorsqu’il avait réclamé à corps et à cri la galette de Goatwhore. D’un œil torve, je le contemplais : il était heureux, tel un Castor ayant mis les dents dans un bouleau de 12 ans. Au final, l’album avait écopé d’un 9/10, félicitations du jury, etc. Pour une raison inconnue, l’idée de poser l’oreille sur ce groupe ne m’avait jamais effleuré l’esprit. C’est maintenant chose faite avec ce Blood For The Master… Quel idiot ai-je été !

Avec ce nouvel album programmé pour le jour de la Saint-Valentin (ça ne s’invente pas), Goatwhore nous rappelle que la Louisiane n’est pas seulement une terre de sludge et de stoner. Ici, c’est 10 doses de violence dans les dents, un bon brouet bien piquant de Black, de Death et de Thrash. Ne recherchez pas la finesse ou la nuance dans leur propos, Goatwhore n’en a cure. Pas raffiné ? En effet, on peut difficilement le nier, mais le groupe applique ici le bon vieux principe du « je ne sais pas faire grand-chose, mais ce que je fais, je le fais bien ». Résultat : plutôt que de se perdre en expérimentations hasardeuses, Goatwhore s’en tient à l’essentiel, et le résultat est plus que probant. Cerise sur le gâteau : une prod’ parfaite pour ce type d’album, ni trop proprette, ni trop sale, l’équivalent du burger « croustillant sur les bords, moelleux au milieu » (les connaisseurs apprécieront).

Pour ses 15 ans, Goatwhore s’offre un cinquième album. Il aura donc fallu 5 albums pour que je m’intéresse à eux… et il est grand temps de me pencher sur le reste de leur discographie. Un must pour les fans du genre !

[8/10] Mister Patate

Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/goatwhore

Metal Blade Records – 2012
Tracklist (38:11) 1. Collapse in Eternal Worth 2. When Steel and Bone Meet 3. Parasitic Scriptures of the Sacred Word 4. In Deathless Tradition 5. Judgement of the Bleeding Crown 6. Embodiment of This Bitter Chaos 7. Beyond the Spell of Discontent 8. Death to The Architects of Heaven 9. An End to Nothing 10. My Name Is Frightful Among the Believers