Je suis et resterai toujours épaté par la capacité du groupe Black Sabbath à avoir toujours autant d'influence sur les groupes actuels, plus de 40 années après le début de son existence.
Bien sur, l'impact de Black Sabbath sur le Metal et sur le Doom en particulier n'est plus à décrire, inutile de revenir dessus. Mais, bien que Pilgrim se situe dans la ligne droite du Doom (avec des influences claires de Reverend Bizarre ou Saint Vitus), le coté "j'ai écouté Black Sabbath durant les 20 dernières années de ma vie" ressort comme un nez au milieu de la figure. Qu'on ne me fasse pas croire que Count Elric, le bassiste sur Pilgrim, ne s'est pas inspiré de Geezer pour son jeu. On pourrait jouer à ça pour tout le reste du groupe.
Bien qu'au niveau des compos, on s'éloigne un peu de la bande à Ozzy (et Dio, RIP), l'utilisation massive des pentatoniques, de la disto et de la lourdeur éléphantesque de Misery Wizard donne clairement le LA en matière d'aieux.
Vais-je me plaindre ? Non, d'ailleurs qui oserais ? Car en dehors du groupe "je n'aime pas le doom" (bon, qui est peut-être dans une large mesure, la majorité des Humains, je l'accorde), son opposé (le groupe "j'aime le doom") trouvera avec ce premier album du trio Rhode Island de quoi satisfaire ses pulsions musicales. Ce que j'essaye de dire de manière détournée et pour changer des éternelles tournures de phrases dans lesquelles je me réfugie d'habitude, c'est que Pilgrim nous offre, vous offre, chers lecteurs, chers metalleux, un exemple parfait de ce qu'est le doom classique. Et un bon exemple hein !
Rien de révolutionnaire cependant et on ne s'en plaindra pas non plus. C'est lent et lourd (c'est donc bien du Doom), en dehors d'un léger break avec une légèèèèèèère accélération sur «Quest» et un tempo un peu enlevé sur «Adventurer», y a pas de quoi vous rendre cardique. C'est parfait pour faire un peu redescendre l'adrénaline après un de ces enièmes groupes de Truc-core qui fleurissent sous nos pieds à un point tel qu'on ne sait plus quoi en foutre. Pilgrim, c'est Doom Oldschool, merde ! Petit jeune, si toi y a en avoir 16 ans et si toi y en a aimer les mèches, et si tu lis ceci, t'es prié d'écouter (et d'aimer). Et tu te démerdes pour l'écouter (je sais que Megaupload à disparu et que ses frères et cousins ont vidés leur contenu, mais ce n'est pas une raison).
Trève de blabla : Pilgrim, c'est une production ni trop propre ni trop crade, une voix qui résonne de loin (ah, oui, on entend l'acoustique de la pièce d'enregistrement !), des guitares profondes qui te font te dire que, vu le volume de la sono dans l'appart, le fauteuil du voisin du bas doit s'être mis en mode "relax" (mais si, tu sais, le mode vibrant) sans que le vieux en question ne comprenne pourquoi. Pilgrim c'est aussi une leçon sur les techniques de vente de Metal Blade, je m'explique. On a reçu l'album avec la description "Heavy", la plupart des mecs de la rédac se sont dit "ah, merde, un power machin à l'italienne avec voix de castra et branlette de guitares". Et bien, non. Soit Metal Blade ne sait plus faire la différence entre "Doom" et "Heavy" (bon, il se peut aussi qu'il existe un problème sémantique entre le français d'un coté, et l'anglais de l'autre, c'est l'éternel problème des étiquettes), soit ils voulaient nous faire une blagounette doublée d'une (bonne) surprise. Je vote pour le second choix.
[7.5/10] Poney
Myspace : http://www.myspace.com/spacepilgrims
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2012 Metal Blade
01. Astaroth 02. Misery Wizard 03. Quest 04 Masters Of The Sky 05.Adventurer 06. Forsaken Man
Line-up : Krolg Splinterfist, Slayer of Men/ Batterie; Count Elric the Soothsayer/ Basse ; The Wizard / Voix, guitares