Archive for février, 2012

« Tiens, un truc nouveau… ».

Certes, ça fait un peu cheap, comme intro. J’ai déjà fait mieux, largement mieux, même, mais ces quatre mots sont ceux qui sont le plus souvent utilisés par mon entourage et mes amis sur Facebook lorsqu’ils parlent de Nexus Inferis, ce petit groupe anglais qui se paie le luxe de figurer sur la tournée qui marque le come-back de Behemoth en Europe après la grave maladie de Nergal. Alors, quand des petits gars inconnus au bataillon se font remarquer si vite avec un maigre album sous le bras, on hausse le sourcil droit tout en fronçant le gauche, moitié sévère, moitié curieux, et on se penche sur cette galette.

Alors, que se dissimule sous l’étiquette pompeuse d’Extreme Future Metal ? Tout simplement une habile mixture de Black et de Death, allègrement assaisonnée de touches industrielles, voire électro (merde, on dirait du mauvais Morbid Angel époque Illud par moments !) et de samples « futuristes », le tout amplifié par une production en acier trempé et épaulé par une imagerie visant à permettre au groupe de se distinguer. En gros, prenez un groupe basique, relookez-le, ajoutez un ou deux petits éléments moins courants, et vous proposez ça comme la nouvelle sensation du moment. Ha oui, et la prod’ en béton, hein, un son qui décolle le slip et une volonté de faire encore plus vite, encore plus fort, encore plus bourrin. Les jeunes adorent ça, ça leur donne l’impression d’écouter vraiment des trucs méchants.

Mais au final, cet album mérite-t-il cet engouement (tout relatif) ? Je serais vraiment dur si je disais qu’A Vision Of The Final Earth n’apporte rien de neuf et ne ressort pas du lot. Et puis, ils ne font pas du Deathcore, c’est déjà ça de pris. Cependant, à vouloir trop en faire, Nexus Inferis s’égare un peu en route et en devient presque indigeste. Sans un label qui pousse vraiment au cul et assure un gros battage médiatique, ce groupe serait peut-être resté dans l’ombre et ne serait pas parvenu à percer. Ici, ils se retrouvent propulsés sous les feux de la rampe… L’avenir nous dira s’ils seront en mesure de gérer cette nouvelle situation et de poursuivre leur carrière.

[6,5/10] Mister Patate

Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/nexusinferis

NoiseArt Records – 2012
Tracklist 1. Perspective 2. Tremor 3. The New Strain 4. A Vision of the Final Earth 5. Beyond Evolution Rubicon 6. Destroyed Aperture 7. Resonate the Spark Under His Eye to the Flames in Outer Space 8. Crown of Planets 9. Cerebrum 10. Through My Conscious One Last Time  

 

Le rap metal, une hérésie ou un mélange audacieux c'est selon. Lord Nelson a fait ses preuves dans le domaine avec Stuck Mojo que l'on aime ou pas la formule.
Ici accompagné des musiciens lyonnais de Lies, le chanteur déroge peu à son style de prédilection mêlant comme il se doit chant vindicatif et scandé au milieu d'une musique rock plus ou moins agressives.
« The Lord » se la joue rap/hip hop lancinant où la ligne de guitare reste en fond dans une optique introductive. Les choses sérieuses commencent par la suite mais pour résumer rapidement je m'attendais à un disque bien plus agressif, une violence vocalisée et instrumentalisée. Quelque chose de plus metal ou hardcore. Un truc qui arrache la gueule en résumé et finalement c'est un mix de rock hyper travaillé et très réussi accompagnant un chanteur réputé dans son domaine pour une sauce qui balance, swingue.
Un album chiadé dans les guitares lead (« F@$k you ! ») avec une basse cinglante (« Dark Side »), un peu trop propret avec ses adjonctions de chant clair rock (« Hey ») mais en même temps entraînant et subtilement réussi sur le posé « Forever ». Autant le huitième titre accroche, autant je suis moins séduit par le basique et presque mielleux « Feel ». Énergique en premier lieu, plus mou mais subtil en son sein, Fight se réveille un poil sur son final (hormis sur l'épilogue atmosphérique « Beyond » et ses sept minutes).
Ce disque de Lord Nelson et Lies s'apparente à un champ expérimental de différents styles où la liberté des guitares dans leur expression très variée s’accommode d'un chant rappé plus linéaire et sommaire mais la variation des thèmes musicaux abordés offre un large spectre du talent de ce regroupement de musiciens. Et comme l'annonce le sous-titre de l'album, cet opus est pour Lord Nelson « my struggle between heaven and hell ».

 

Pour moi qui suis resté sur Bodycount sans jamais aller trainer mes guêtres plus loin dans ce mix étonnant, je ne peux qu'applaudir la formule mise en place ici même si Fight n'étant pas ma came régulière, j'aurais bien du mal naturellement à revenir vers ce travail raisonnablement de bonne facture.

Clayman (07/10)

http://www.lordnelsonfeatlies.com

M&O Music / 2012
Track List : 1. The Lord 2. Fight 3. Untill I Die 4. Tonight 5. F@$k you ! 6. Dark side 7. Hey 8. Forever 9. Feel 10. I Know 11. Hold on 12. Get your mind right 13. O.A.L On Another Level 14. Beyond
 

 

Gorod – A Perfect Absolution

En matière de Death à la sauce Frenchie, j'attendais plutôt Gojira pour 2012, et c'est pourtant un groupe avec encore plus de couilles qui risque bien de remporter la Palme (ou plutôt l'Oscar vu la période) de la "grosse claque bien barrée made in France 2012" : Gorod.

Plus de couilles, oui, ça bourrine, ça avoine, ça envoie de la pâtée et du bois -je manque de vocabulaire pour le coup-, un mélange digne des Orgues de Staline et des Panzer d'Hitler, saupoudré des canons de marine Alliés du D-Day (ouais, de quoi raser l'Europe) et dans même temps, ça semble transporté par la grâce d'un Petit Rat de L'Opéra de Paris. C'est toute la force de ce splendide A Perfect Absolution : ça dézingue tout sur son passage et pourtant le coté prog/jazzy et hyper construit permet à Gorod de calmer le jeu, de poser de longs passages plus calme, parfois plus techniques et ce, sans jamais lasser et sans jamais perdre de son agressivité. C'est une véritable réussite de savoir amener des passages aussi travaillés, bien plus posés, dans un style pourtant si brutal. Si beaucoup d'autres se seraient perdu dans la minauderie et auraient fini pendus haut et court pour crime de lèse-metalité, Gorod réussit le tour de force de continuer à nous scotcher au fond de notre chaise, les yeux écarquillés, tout en attendant la prochaine volée de baffes.

Ainsi, Gorod est capable d'écrire un morceau si complexe, comme « Elements And Spirit », qu'il est vain d'essayer de le décrire avec des mots et qui recèle de couches et de couches successives d'ambiances différentes, de vitesses sans cesse changeantes, de passages bourrins au possible et de parties complètement calmes, et puis d’enchaîner sur un « The Axe Of God » tant en mode "tout à fond" qu'il donnerait des frissons et de larges sourires aux plus grosses brutes d'entre nous.

Les musicos sont au niveau qu'on imagine. Le chant de Julien est un véritable caméléon vocal, ce gars peut tout faire : graves, aigus, parler, chanter, hurler. Bien que sa voix ressemble sur certains passages un peu fort à Nergal (Behemoth), elle a sa propre personnalité et j'ai vraiment été très agréablement surpris. Samuel, à la batterie, est impérial, à la fois lourd et groovy, il est absolument parfait d'un bout à l'autre. Les guitares de Nicolas et Matthieu sortent le grand art, la discutions à deux voix est maîtrisée d'un bout à l'autre de l'album, elles ne se marchent jamais sur les pieds et techniquement, c'est très au point. Reste l'habituel enfant pauvre du mixage, le musicien dont on se demande souvent l’intérêt tant sur scène que sur album -et je précise que je suis moi même, et très fier de l'être, l'un des leurs- : le bassiste. Et bien, là ou d'habitude il faut chercher sous les cailloux ou dans le fond de son casque, basses poussées à fond, pour entendre le raclement d'une grosse corde, Barby, le bassiste du groupe, renvoi toutes les mauvaises langues à leurs études. C'est bien simple, je n'ai presque jamais entendu ça. Sur ce A Perfect Absolution, la basse joue à niveau égal avec les guitares, voir, elle leur vole carrément sur certains passages la vedette (« Elements And Spirit », « Carved In The Wind » ou encore « Varangian Paradise »), des gammes entières défilent et haussent les compos à un niveau trop rarement entendu. La cour des grands, la cour des TRES grands même.

Le responsable de ce bijou sonore  ? Je n'ai pas trouvé son nom, si quelqu'un qui me lit sait qui a mixé cet album, merci de le mettre en commentaire ! En tout cas, son boulot est super, chaque instrument à sa place dans la signature sonore du groupe, les deux guitares sortent disctinctement du lot sans se marcher l'une sur l'autre et sans empieter sur la basse, la batterie est pile poil là où elle doit être, la voix également, les volumes et les effets sont maîtrisés, le son également, … il n'y a rien à redire, à mon sens, sur ce mix.

Qui a dit qu'il n'y avait pas, ou plus, de très bons groupes de Metal en France ? J'ai du parfois le penser….je le regrette amèrement, quelle claque, quelle bombe ! Une des toutes grosses sorties en 2012, assurément.

Poney [9.5/10]

Site : http://gorod.free.fr/

Facebook : www.facebook.com/GorodOfficial

Myspace : http://www.myspace.com/gorod

2012 Listenable Records

01. Birds Of Sulphur 02.Sailing Into The Earth 03.Elements And Spirit 04.The Axe Of God 05. 5000 At The Funeral 06. Carved In The Wind 07. Varangian Paradise 08. Tribute Of Blood