Pierre Le Pape (WORMFOOD, EMBRYONIC CELLS), est courageux, malgré l’adversité il poursuit vaille que vaille son ambition et accouche d’une nouvel album de MELTED SPACE. Après un premier album instrumental, il s’est lancé dans le projet un peu fou de proposer un double album regroupant la fine fleur du métal underground hexagonal. Jugez plutôt, ce From the Past regroupe pas moins de 26 musiciens, chanteuses et chanteurs issus de diverses formations comme KELLS, OTARGOS ou encore the THE OLD DEAD TREE. A l’image d’un Arjen Lucassen, il a composé une grande fresque musicale mélangeant les personnages, les mythologies et les univers. Avant d’avoir écouté la moindre note, il convient de tirer un grand coup de chapeau devant la somme de travail abattue. Espérons quand même que tout cela n’est pas été fait en vain. L’avenir nous dira si Pierre le Pape a fait preuve de courage ou de folie.

Les premières notes de From the Past sont quand même plutôt rassurantes. Les compositions sont soignées, riches et très mélodiques. La dimension musique de film est assez évidentes, Le Pape a vraiment voulu raconter une histoire à travers l’intervention de nombreux personnages. Un gros travail a été réalisé au niveau des orchestrations et le mélange est finalement assez naturel avec les parties plus agressives. Proposer un album de métal symphonique qui ne soit pas pompeux et dégoulinant est un gros challenge et MELTED SPACE a su éviter les plus gros écueils. Au niveau du style on pense à EPICA avec des influences classiques et opéra assez marquées. Mais cette seule comparaison s’avère réductrice. From the Space est un mélange hétéroclite, faisant cohabiter une grande palette de rythme et d’intensité. Par exemple, certains passages sont vraiment extrêmes, «The Gods Are Living» et «I'll Release The Dead» raviraient les membres les plus bestiaux de la rédaction. Amateurs d’éclectisme, vous allez être servis !

Tout n’est cependant parfait, on trouve ici et là des longueurs et certaines compositions peinent à décoller. Il manque une pointe de magie pour assurément remporter tous les suffrages. La production est d’un bon niveau sans atteindre les meilleures réalisations européennes. La batterie en particulier sonne parfois un ton en dessous. Enfin tous les chanteurs ne sont pas de qualité égale et on passe de très bon au plus anecdotique.

Mais je ne voudrais pas finir sur cette impression négative. Comme déjà précisé, je suis admiratif devant la somme de travail réalisé pour la composition, les arrangements et l’enregistrement de From the Past. L’album est riche est mérite que l’on s’y intéresse et qu’écoute après écoute on découvre toute les subtilités de la musique proposée. MELTED SPACE est la preuve de la qualité de la scène underground française et une belle vitrine pour notre pays.

[7,5/10] Oshyrya

Site Officiel: ***

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/meltedspace

2012, Totentanz Prod / Season of Mist / Replica Promotion

Tracklist (49:05 mn & 31:38 mn) Cd 1: Livre I : Gods Of The Ancient Times 01 Lost Village 02. When I Was A God 03. Brother And Sister 04. Damned Lovers 05. A Favored Existence 06. The Gods Are Living 07. Spirit Of Love 08. I'll Release The Dead 09. All Together 10. Listen To Your King 11. We Are Gods Of Ancient Times

Cd 2: Livre II : The Immortal Love 01. Solar Eclipse 02. This Immortal Love Livre III : The Bringer Of Light 03. Act I : Misereatur 04. Act II : Now And Always ! 05. Act III : War For The World 06. Act IV : Sanctus Dante's Memory

Contre vents et marées, AXEL RUDI PELL poursuit son chemin et propose avec un grande régularité, tous les deux ans, un nouvel album. La cuvée 2012 s’intitule Circle of the Oath. Je devine les sourires dans l’assistance à la mention du nom du six cordistes chevelu qui amuse par son look daté et un peu ridicule mais il serait malhonnête de ne pas reconnaître la qualité de son travail. Il applique jusqu’à l’écœurement une même recette mais le heavy métal mélodique de l’allemand recèle toujours des trésor caché. AXEL RUDI PELL possède un sens admirable de la bonne mélodie et il toujours su s’entourer d’une équipe de choc. Encore une fois, à ses côtés, nous trouveront les très expérimentés et toujours très professionnels Johnny Gioeli (chant), Volker Krawczak (basse), Mike Terrana (batterie) et Ferdy Doernberg (claviers).

Comme Udo, son compatriote, AXEL RUDI PELL ne change pas d’un iota sa musique et continue à fournir ce que ses fans attende de lui. Triste dirons certains mais ce n’est pas à 52 ans, en proposant son 15ème album solo que le guitariste changera son fusil d’épaule. Les compositions sont assez simples, toujours très mélodiques et trottent rapidement dans la tête. Une grande responsabilité repose sur les épaules du chanteur et, dans ce rôle, Johnny Gioeli excelle. L’américain fait corps depuis 14 ans (Oceans of Time en 1998) avec le guitariste et fait à chaque fois d’une maitrise et d’une classe étonnante. Puissant et efficace, on aime ces compositions ! Un seul petit bémol pour la production que je trouve un chouia faiblarde, cela manque parfois d’énergie.

Pas la peine de couper les cheveux en 4, les fans, dont je suis, aimeront et secoueront la tête à l’écoute de ces brûlots, les autres passeront leur chemin. C’est la même histoire depuis 1989 et cela le restera à moins qu’AXEL RUDI PELL, sur un coup de folie, ne fasse son coming out techno-trance. A priori pas trop de risque.

[7,5/10] Oshyrya

Site Officiel: http://www.axel-rudi-pell.de/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/axelrudipellofficial

2012, SPV / Steamhammer

Tracklist (59:23 mn) 01. The Guillotine Suite (Intro) 02. Ghost In The Black 03. Run With The Wind 04. Before I Die 05. Circle Of The Oath 06. Fortunes Of War 07. Bridges To Nowhere 08. Lived Our Lives Before 09. Hold On To Your Dreams 10. World Of Confusion (The Masquerade Ball Pt. II)

18 SUMMERS est projet électro-pop surréaliste de Felix Flaucher et Frank Schwer né en 1990 (sous le nom de SILKE BISCHOFF jusqu’en 2002). Après des années d’absence et un concert de reformation au festival Wave Gotik Treffen en 2011, 18 SUMMERS publie un nouvel album chez SPV intitulé The Magic Circus. A voir les photos promo, on se demande vraiment à quoi s’attendre. En effet on peut admirer nos deux amis maquillés gothique dans un champs de maïs et l’un d’eux porte un devant lui un crucifix. Quel est le message ? Est-ce en fait un projet sataniste électro-païen ? Bref ce visuel arty me laisse de marbre… Mais l’habit ne faisant pas le moine, voyons ce que cela donne une fois la galette enfournée dans le lecteur.

A l’écoute de l’album l’auditeur est tout de suite rassuré, les âmes chastes pourront sans problème écouter ce disque sans risque de damnation éternelle. Par contre je ne garantis pas de passer un bon moment tant ces compositions gentillettes, pop sont d’un ennui certain. Nos amis allemands auraient peut-être finalement mieux fait de ne pas remettre le couvert l’année dernière. L’atmosphère générale n’est pas très fun, un ressent un grande nostalgie à l’écoute de The Magic Circus. Mais l’album manque de caractère, d’une identité forte. Les chansons passent sans vraiment marquer l’esprit de l’auditeur et on ressort de cette épreuve on n’étant bien incapable de fredonner une mélodie.

Mon sentiment concernant 18 SUMMERS est plus que mitigé. Bof bof bof, le goût est fade et je me suis beaucoup ennuyé. A l’exception de deux ou trois titres sympathiques, l'électrocardiogramme reste reste désespérément plat.

[05/10] Oshyrya

Site Officiel: http://eighteensummers.com/

MySpace Officiel: ***

2012, SPV / Synthetic Symphony

Tracklist (52:42 mn) 01. Intro 02. Chippewa Lake Park 03. Deep In Your Heart 04. Underworld 1 05. Dream Machine 06. The Strange Fruit 07. Beautiful Day 08. Radio S.A.T.A.N 09. The Magic Circus 10. Queen for a Day 11. The Funeral 12. Secretly 13. Outro