Archive for mars, 2012

Flying Colors – Flying Colors

C’était déjà un peu le cas avant mais depuis son départ de DREAM THEATER, Mike Portnoy ne se fixe plus aucune limite et multiplie les projets métal ou progressif pour le meilleur et parfois le pire. A l’image d’un TRANSATLANTIC, FLYING COLORS regroupe des pointures de la scène américaine. On retrouve ainsi autour de Portnoy : Dave LaRue, Casey McPherson, Neal Morse et Steve Morse. Ce n’est pas forcément un péché mais FLYING COLORS est né de l’initiative du producteur Bill Evans et même si le projet s’avère alléchant sur le papier, je reste toujours extrêmement méfiant et perplexe face à ces « supergroupes ». La déception est souvent au rendez-vous.

A lire la bio du groupe sur le site web officiel, les cinq compères se sont retrouvés en studio sans idées préconçues en tête et ont laissé leur créativité s’exprimer. Et précisons tout de suite que le résultat est vraiment bien et l’écoute de ce album balaie rapidement mes inquiétudes. L’idée de génie est d’avoir ouvert les portes du projet à un chanteur assez éloigné des canons progressifs. Casey McPherson, frontman d’ALPHA REV est plutôt un artiste pop mais son univers et sa voix se sont finalement parfaitement mêlés aux compositions de ses petits camarades.

Loin des démonstrations un peu vaines et épuisantes d’un TRANSATLANTIC, FLYING COLORS a su privilégier la mélodie, le feeling et propose des chansons enthousiasmantes et très catchy. A l’exception de la dernière chanson, « Infinite Fire », les formats sont court dans les 3-4 minutes. Quand on pense que tout a été composé en l’espace de neuf jours directement en studio cela laisse rêveur et admiratif. Les cinq artistes ne se sont fixés aucune limite stylistique et on passe d’un titre à l’autre sans vraiment savoir à quoi s’attendre. Les atmosphères sont vraiment variées, entre rock, prog et jazz-fusion. McPherson n’est pas ici le seul à chanter et les contributions de Neal Morse et Mike Portony sont vraiment intéressantes et autorisent des harmonies vocales intéressantes qui ne sont pas sans rappeler ce que proposait SPOCK’S BEARD.

Certaines chansons comme « Kayla » ont un vrai potentiel radiophonique et pourraient faire des cartons à la radio si seulement FLYING COLORS pouvait toucher les médias plus généralistes. En Europe cela semble mission impossible, mais aux Etats-Unis l’album pourrait connaître de beaux jours.

Je doute malheureusement de la pérennité de ce projet sur le long terme vu l’emploi du temps démentiels de ses membres mais cela valait vraiment le coup d’être patient. FLYING COLORS étonne et on ne peut qu’espérer les voir un jour sur scène. On croise les doigts pour que les dieux du rock soient avec nous et exaucent notre souhait.

[8,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://flyingcolorsmusic.com/

MySpace Officiel: ***

 

2012, Mascot Label Group

Tracklist (59:39 mn) 01. Blue Ocean 02. Shoulda Coulda Woulda 03. Kayla 04. The Storm 05. Forever in a Daze 06. Love is What I’m Waiting For 07. Everything Changes 08. Better Than Walking Away 09. All Falls Down 10. Fool in My Heart 11. Infinite Fire

Vendetta – World Under Fire

Nous allons très vite vérifier si World Under Fire est un bon album mais en tout cas la pochette est un ravissement pour les yeux. Je trouve ce dessin très typé Comics vraiment réussi et il atteint parfaitement son objectif en donnant envie de découvrir ce que nous réserve de VENDETTA. Avec régularité, tous les 3 ans environ, les britanniques nous propose un nouvel album. Les précédents, Tyranny of Minority (2007) et Heretic Nation (2009) n’avaient cependant pas impressionné grand monde et mieux vaut donc rester prudent au moment d’enfourner le cd dans le lecteur.

Le terme de NWOBHM vous évoque-t-il quelquechose ? Ok toutes les mains se lèvent, je vois que j’ai affaire à un public de connaisseurs qui maitrisent sur le bout des doigts leur petit heavy-metal illustré. Fiers de leurs origines, les britanniques s’inscrivent dans un heavy métal traditionnel reprenant les gimmicks de ses illustres anciens, en particulier JUDAS PRIEST, les vocalises aigues en moins. Tout part d’un riff, d’une grosse rythmique et du chant d’Edward Box. Rien mais absolument rien de nouveau sous le soleil mais reconnaissons que les 4 musiciens maitrisent toutes les ficelles du métier pour proposer des compositions bien foutues et assez efficaces.

Il manque quand même la petite touche qui fait toute la différence, on ne trouve pas de grands hymnes, de titres imparables et catchy sur World Under Fire. Dans le genre, les suédois d’HAMMERFALL font bien mieux. Les britanniques ont parfois cherché à complexifier leur musique via par exemple une chanson comme « All Your Setting Suns » et ses plus de 7 minutes au compteur. Cette variété fait du bien car VENDETTA a tendance a un peu se répéter. Edward Box est un guitariste talentueux mais sans avoir à rougir de sa performance, son chant reste assez moyen, il manque de coffre et sa palette vocale reste assez limitée.

World Under Fire se révèle être un album sympathique mais VENDETTA est resté très sage. Cette terre a déjà été labourée plus que de raison et il n’y a vraiment pas de quoi se relever la nuit. Un seul mot me vient à l’esprit, bof…

Oshyrya (6,5/10)

 

Site Officiel

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2012, Lion Music

Tracklist (44:10 mn) 01. Convergence 02. Halo in Black 03. Machtpolitik 04. Veil of Empathy 05. Blast Radius 06. Lords of Chaos 07. Fragmented Reality 08. The Ghost Inside 09. All Your Setting Suns 10. We are Legion

Etonnant de constater que LANFEAR fait sa promotion en se prétendant être un des groupes les plus sous-estimés de la scène métal. Pas très connu et mal distribué sans doute, sous-estimé cela reste encore à prouver. Malgré le talent et le courage de ses membres, à l’écoute des deux derniers albums, il manque surtout au groupe une patte, un style personnel pour émerger de la masse. Mais n’allons pas trop vite en besogne.

Le groupe existe depuis 1993 et This Harmonic Dissonance est le sixième opus des allemands. Malgré de multiples changements de line-up, ils sont toujours là et proposent un heavy-metal mélodique bien foutu à défaut d’être renversant et original. Le précédent opus, X to the Power of Ten (chronique ici) était sympathique et promettait de de bons moments à l’auditeur. Le nouvel album prend le même chemin et LANFEAR a su à nouveau appliquer avec efficacité la recette gagnante : les riffs sont bien acérés et font des dégâts mais l’ensemble reste toujours mélodique grâce aux nappes de claviers intelligemment distillées et au chant très expressif de Nuno Miguel de Barros Fernandes. L’auditeur doit ainsi suivre un chemin tortueux fait de violences (« Camera Silens ») et de plages plus calmes (« Idiopathic Discreation »). Cette variété dans les rythmes et atmosphères est très agréable et évite l’ennui.

On pourrait penser que LANFEAR rate la cible en évoluant sans cesse entre agressivité et douceur et pourtant cette dualité fait tout le charme du groupe. On ne sait pas si le titre suivant sera orienté thrash ou hard FM. Cela fait plaisir et surtout ce mélange est fait avec talent et les allemands ont sans cesse su privilégier la mélodie. Le son de This Harmonic Dissonance est très bon, la performance des différents musiciens est vraiment mise en valeur et on ne reprochera finalement au chanteur que quelques montées dans les aigus particulièrement irritantes.

LANFEAR est un bon groupe, sérieux et appliqué et ce nouvel album est solide, une belle confirmation des bonnes choses déjà présentées sur l’opus précédent. Malgré toutes ses qualités, le groupe manque quand même d’arguments pour prétendre lutter avec les meilleurs. Espérons qu’ils puissent multiplier les concerts pour se faire connaître du plus grand nombre.

[7,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.lanfear.eu/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/thelanfear

 

2012, Pure Steel Records

Tracklist (49:41 mn) 01. Giorno del Giudizio 02. Colours of Chaos 03. By-Product Nation 04. The Reverend 05. Idiopathic Discreation 06. Camera Silens 07. I, Robo Sapiens 08. Spectrophobia 09. Word Not Spoken 10. Disharmonic Consonance