Archive for avril, 2012

Hypno5e – Acid Mist Tomorrow

Le metal expérimental par définition peut se présenter sous une multitude de forme, se parer de toutes les subtilités et tous les apparats mais le monde où nous mène Hypno5e est profondément addictif aussi bien dans ses parties extrêmes très penchées vers le deathcore que dans ses différentes et très nombreuses phases délicates où la tristesse s'épanouit dans de longues phases acoustiques ou plus subtilement électriques mais soucieuses de prendre à la gorge par l'émotion qu'elles dégagent.
« Acid Mist Tomorrow », en tant qu'ambassadeur de ce disque, mettra tout le monde un genou à terre avec ses dix minutes de prises à la gorge avec sa basse grondante, ses riffs complexes et denses mêlées à une expression on ne peut plus fine avec son chant clair envoûtant et ses guitares mélancoliques. Ce schéma s'alterne plusieurs fois de suite et à chaque fois, le plongeon dans chacune des expressions démentes, désespérées, sinistres où les paroles extraites de films ou reprise de la littérature prennent tout leur sens avec notamment d'admirables passages de l'épilogue de L'Etranger d'Albert Camus. Par la suite les montpellierains s'affiche en compagnie de l'Epitaphe de Gérard de Nerval sur le troisième morceau ou encore avec du Bertolt Brecht sur la première partie de « Brume Unique Obscurité ». Tout ceci pourrait faire peur de tomber sur un album trop intello mais l'émotion est tellement forte et prenante que l'on en redemande et l'on revient sans problème à presser la touche « play » et il faudra en user pour venir à bout de toutes les richesses proposer par les français.
Qu'il est difficile d'exprimer un ressenti aussi fort avec de simples mots vous qui ne pouvez joindre le son dans son ensemble sur ces mots, comment relater la montée en puissance progressive puis le déclin sur trois parties de « Gehenne » à part de parler de trip avec son ascension, son apogée de défonce en étape successive et sa lente revenue sur terre s'achevant en bad trip où tout s'écartèle dans la violence.
Fermez les yeux, courbez l'échine et laissez vous entraîner dans cette escapade dévolue au mal être. Je m'en vais d'ailleurs écouter, Des deux l'une est l'autre, le premier méfait du combo pour m'en remettre une couche.
Nos compatriotes sont doués dans l'exercice du metal atypique mais fortement addictif Hypno5e rejoint ainsi avec sa singulière personnalité les Gojira, Hacride, Psykup, Manimal.
 
La classe, le talent tout simplement…

 

Clayman (09/10)

 
Klonosphere – Season Of Mist / 2012
 
Track List (53:46) : 1. Acid Mist Tomorrow 2. Six Fingers in One Hand She Holds the Dawn Pt. I 3. Six Fingers In One Hand She Holds the Dawn Pt. II 4. Story of the Eye 5. Gehenne Pt. I 6. Gehenne Pt. II 7. Gehenne Pt. III 8. Brume Unique Obscurité Pt. I 9. Brume Unique Obscurité Pt. II
 

No Return – Inner Madness

No Return, au delà de sa présence sur la scène depuis vingt honorables années, est synonyme de chamboulement à tout va. Aussi bien en terme de label, (rappelons qu'ils sont passés par Metal Blade, Nuclear Blast, Dockyard 1) qu'en terme de musiciens et notamment de vocalistes ayant participé à son essor. Une calamité pour asseoir un nom et maintenir sa notoriété au plus haut.
Alain Clément (guitare), seul rescapé des débuts, a dû en voir et en chier pour ne pas lâcher l'affaire et faire vivre No Return jusqu'en 2012 avec le soutien cette fois-ci de Great Dane Records.
Entouré pour cette formule notamment de deux ex-Korum et de L. Chuck D. (Carnal Lust, ex-Yorblind) au chant, le nouveau Inner Madness varie une fois encore pour s'approcher plus d'un thrash/death mélodique aux airs faussés -core d'excité. 
Ne tapez pas !!! Ce dernier état est en relation avec le chant, excusez moi mais totalement en phase avec une autodestruction programmée. Un chant éreinté à la limite de l'implosion où le ton qui le caractérise puise ses forces dans une rage qui trouve rapidement ses bornes avec des accentuations puissantes, plus aiguës qu'à l'accoutumé (« Near Death Experience »), désastreuses car cassant toute la dynamique de l'instrumentation. J'ai esquissé un rictus d'effroi dès le premier morceau. Le chant clair lui est limpide, soigné et souligne bien l'accessibilité des passages le concernant quant aux gutturaux rien à redire comme dans Carnal Lust où L. Chuck D. ne s'en laisse pas compter côté grosse voix alors pourquoi avoir majoritairement modifié le grain de voix (?).
Au delà de ça, la musique est très accrocheuse à la manière d'un band de heavy forniquant avec des influences thrash/death. Les solos en sont le témoin.
L'impression désagréable d'avoir des passages d'auto plagiat se fait ressentir à plusieurs moments mais dans l'ensemble l'album reste très prenant (mis à part le chant) et le travail réalisé sur les compositions est vraiment solide et sans faille.
« Inquisitive Hegemony » vaut le détour et son solo est une belle réussite.
Il fallait bien un instrumental assez long, « Morgane's Song », pour mettre en exergue tout le talent de composition d'Alain, un six minutes plein de sagacité où le propos s'amoindrit dans son impact mais se valorise dans son savoir-faire 
 
No Return a bien changé, il a perdu son âme d'antan mais sait naviguer sur les modes actuelles au grand désarroi des puristes auxquels je donnerais raison sur ce coup là. Inner Madness a des atouts et est assez agréable à découvrir mais il peinera à fédérer dans son ensemble.
 

Clayman : (07/10) dans sa forme instrumentale ; un (04,5/10) démoralisant dans son erreur de casting pour le tenant du micro

 
 
Great Dane Records / 2012
 
Track List : 1. N.I.L.2 2. Inquisitive Hegemony (S€v€n) 3. Backdoor 4. Near Death Experiences 5. Morgane's Song 6. Inner Madness 7. Borderline 8. The Dead Inside 9. Death Scars

 

Une nouvelle sortie d’Electric Wizard, c’est toujours une petite fête pour moi. Année après année, album après album, nos amis d’Outre-Manche sont toujours parvenus à me charmer avec leurs ambiances vintage, leurs riffs pesants, leurs rythmiques presque lascives et leur groove. Oh yeah baby, le Sorcier Électrique m’ensorcèle à chaque fois avec ses incantations plaintives… du moins jusqu’à aujourd’hui.

Et là, je ne sais pas quoi penser. Alors ouais, on sent immédiatement la touche Electric Wizard… mais on sent surtout le manque d’inspiration flagrant ! Prenez le titre éponyme, écoutez-le attentivement… EH OUI, c’est « The Chosen Few » à peu de choses près ! Même riff, même rythmique, les doomsters de la perfide Albion ne se sont pas foulés ! Heureusement, j’idolâtre « The Chosen Few » et tous les autres morceaux de Witchcult Today, mais la déception reste là, palpable. Et que dire de « Murder And Madness », si ce n’est qu’elle m’évoque un « Night Of The Shape » du pauvre ? Même l'artwork se la joue « recyclage d'idées » avec ses associations de couleurs chères à Ozzy…

Les mauvaises langues disent parfois qu’Electric Wizard joue le même riff depuis 10 ans. Cette fois, je dois malheureusement leur donner raison en partie. Ajoutez à cela le côté « exclusif » de la sortie uniquement au format vinyl et vous obtenez un EP un poil décevant. Agréable à la première écoute, il se fane vite, laissant un goût amer et une seule envie : se replonger dans les albums précédents en attendant un futur opus plus fourni et plus inspiré.
 
[5/10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
 
Rise Above Records – 2012
Tracklist 1. Legalise Drugs And Murder 2. Murder And Madness