Archive for avril, 2012

Je suis ce matin devant mon écran d’ordinateur et je ne sais pas vraiment comment commencer cette chronique. J’écoute depuis plusieurs jours le nouvel album d’Arjen Anthony Lucassen et je ne sais toujours pas trop quoi en penser. On trouve de très bons moments, le batave a déjà largement démontré avoir un vrai sens de la mélodie mais je suis dans l’ensemble déçu. Il me semble que, malgré tout son talent, Lucassen tourne en rond et propose un peu toujours le même menu. Les sonorités, la structure des compositions, tout est déjà entendu sur ses albums précédents. Et pourtant c’est loin d’être mauvais. Je ne sais pas, je doute…

Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Arjen Anthony Lucassen est un auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste néerlandais de metal/rock progressif, principalement connu pour son opéra metal AYREON. Lucassen a également créé de multiples projets comme STAR ONE, GUILT MACHINE ou STREAM OF PASSION. Il s’agit presque systématiquement d’albums concepts où il multiplie les invités, chanteurs et musiciens. La sortie en 1998 de Into The Electric Castle a été une révélation, des compositions enthousiasmantes et la présence de la fine fleur de la scène prog' européenne. Il enfonce encore le clou deux ans plus tard avec les deux Universal Migrator. Depuis, il a multiplié les sorties avec plus ou moins de bonheur laissant l’impression de s’essouffler, de tourner un peu en rond.

Et comme je le disais déjà en introduction, cette impression se renforce encore ici. Les chansons proposées sont de qualité, sympathiques, mais elles évoquent tantôt tel album tantôt tel autre de sa carrière. Lucassen assure la grande majorité du chant et bien qu’il ait un beau petit brin de voix, sa performance manque de relief. Pour éviter tout ennui, tout a été mis en œuvre pour offrir un album varié. Notre ami ne s’est pas fixé de limite et n’a pas hésité à multiplier les styles : rock progressif, folk, métal, indus, pop, tout passe à la moulinette. Et effectivement, les atmosphères et les rythmes changent souvent mais cela n’efface en rien l’arrière-goût de déjà entendu.

Je ne voudrais pas dépeindre un panorama trop sombre. Cet album est agréable à écouter, Lucassen ne se moque pas de nous avec 2 cds et 90 minutes de musique. Certaines chansons font mouche comme « Don't Switch Me Off », « So Is There No God ? » ou encore « Where Pigs Fly ». Les influences de PINK FLOYD ou encore QUEEN sont assez évidentes mais vous m’accorderez que l’on a déjà vu pire comme références. Les reprises sont bien exécutées et se fondent naturellement dans le concept développé sur Lost in the New Real. On signalera pour finir les interventions de Rutger Hauer (oui le célèbre acteur, le réplicant de Blade Runner) qui prête sa voix au psychologue tout au long de l’histoire développée sur le premier CD.

Je termine cette chronique et je continue à hésiter. Oui c’est un bon album, les fan de Lucassen vont applaudir des deux mains mais j’en attendais beaucoup plus du talentueux néerlandais. Certains me diront qu’il est difficile de demander à Lucassen de ne pas faire du AYREON mais je trouve qu’il est un peu triste de constater qu’il n’évolue plus.

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.arjenlucassen.com

FaceBook Officiel : http://www.facebook.com/ArjenLucassenOfficial

 

2012 / Inside Out Music

Tracklist (90:20 mn)

CD1 :

01. The New Real 02. Pink Beatles In A Purple Zeppelin 03. Parental Procreation Permit 04. When I'm A Hundred Sixty-Four 05. E-Police 06. Don't Switch Me Off 07. Dr Slumber's Eternity Home 08. Yellowstone Memorial Day 09. Where Pigs Fly 10. Lost In The New Real

CD 2 :

01. Our Imperfect Race 02. Welcome To The Machine (Pink Floyd cover) 03. So Is There No God? 04. Veteran Of The Psychic Wars (Blue Oyster Cult Cover) 05. The Social Recluse 06. Battle Of Evermore (Led Zeppelin Cover) 07. The Space Hotel 08. Some Other Time (Alan Parsons Project Cover) 09. You Have Entered The Reality Zone 10. I'm The Slime (Frank Zappa Cover)

A lire la biographie fournie par le label, il faut indirectement remercier l’industrie automobile suédoise pour la naissance du groupe de power mélodique LAST KINGDOM. Enfin remercier c’est vite dit tant Chronicles Of The North semble effectivement être sorti d’une usine de production à la chaine d’albums plus que moyens, plats et sans inspiration. C’est assez brutal et définitif comme verdict mais sincèrement un profond ennui s’est emparé de moi à l’écoute de cet album.

LAST KINGDOM est né sur les chaines de Volvo Trucks en 2004 à Göteborg. Ils peinent à trouver de bons musiciens pour commencer l’aventure mais finissent par enregistrer une démo en 2008 puis enfin un album en 2011. Chronicles of the North est le fruit de ce travail. Et dès les premières notes, ce n’est pas vraiment la fête. La musique des suédoise est archi-classique, les compositions sont désespérément plates et j’ai vainement cherché la lumière parmi les neuf compositions de l’album. Tous les éléments sont bien là mais aucune magie ne se dégage. Les mélodies ne sont pas assez travaillées, cela reste assez basique, les refrains pas assez catchy… Le chanteur Stephan Jacobsen fait bien ce qu’il peut mais sa voix manque de caractère et d’énergie. On se serait aussi bien passé des montées exaspérantes dans les aigus.

Les suédois ont voulu se faire plaisir, ils ont raison de poursuivre leur passion. Ils croient en leur bonne étoile mais ils ne risquent pas d’être remarqués avec un album présentant aussi peu d’intérêt. Ce sera un groupe de plus dans un marché déjà saturé. N’est pas BATTLELORE ou DRAGONLAND qui veut. LAST KINGDOM a encore un sacré bout de chemin à parcourir pour pouvoir sortir de l’anonymat. Un coup pour rien.

[4,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.lastkingdomband.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/lastkingdomband

 

2012, Limb Music Productions

Tracklist (47,24 mn) 01. Chronicles Of The North 02. Warrior Kings 03. Daylight Retreats 04. Silver Moon 05. The World Is Dying 06. End Of Life 07. Fate 08. Abandoned 09. Lost

AtomA – Skylight

Aie aie aie, quand je vois les documents qui accompagnent un album et que je lis des expressions biscornues et vide de sens comme Apocalyptic Post Rock/Metal je m’inquiète un peu. Deux options s’ouvrent alors: un joli mal de tête à l’écoute d’un truc arty sans queue ni tête ou un album ultra classique et souvent sans inspiration. L’écoute du premier opus d’ATOMA, Skylight, me donne tort et m’oblige à ajouter la catégorie de la bonne surprise inattendue.

Première chose, soulignons le visuel magnifique de cet album. Cela fait super plaisir à voir et l’image haute-définition fournie par le label est un vrai cadeau. ATOMA est un projet mené tambour battant par Ehsan Kalantar et son ami Siavosh Bigonah, deux ex SLUMBER. L’année dernière, ils s’enferment huit semaine en studio et donnent naissance à cet album très spécial. La music d’ATOMA est faite d’ambiance, de paysages musicaux étrangers. Skylight est une invitation au voyage, l’auditeur s’émerge dans cette musique et laisse son esprit vagabonder. Les influences, sont rock, métal, électro, ambient, toute la palette musicale est utilisée dans le seul but de donner corps à des atmosphères. Le ton est sombre, grave puisque Skylight se veut être la bande-son du voyage effectué par des astronautes pour trouver une nouvelle planète puisque la terre est devenue inhabitable.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce périple extraordinaire et cela m’a vraiment évoqué, pour les ambiances, un film comme Blade Runner. Vangelis a fait un boulot fantastique mais Skylight aurait aussi pu servir de BO pour un film de science-fiction comme celui-là, complexe, sombre et assez déprimant finalement. Kalantar a su proposer une musique riche et complexe dans les rythmes, les mélodies et les mélodies. Le chant, parfois assez rare, est en majorité clair avec quelques courts passages hurlés.

ATOMA propose un melting-pot très étrange et inhabituel et Skylight pourrait en surprendre, en bien ou en mal, plus d’un. On pense un peu, parfois beaucoup à MUSE. Pour une foi qu’un groupe sort des sentiers battus en ayant autant de talent, j’applaudis des deux mains. Mais ne tentez pas le diable et écoutez avant d’acheter. Cela vous évitera une amère déception si vous restez insensible à cette belle démarche.

[08/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.atomaweb.com

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/atomaband

FaceBook Officiel: http://www.facebook.com/pages/Atoma/161870553846469

 

2012, Napalm Records

Tracklist (47:49 mn) 01. AtomA 02. Skylight 03. Hole In The Sky 04. Highway 05. Bermuda Riveira 06. Resonance 07. Solaris 08. Rainmen 09. Saturn And I 10. Cloud Nine