Je suis ce matin devant mon écran d’ordinateur et je ne sais pas vraiment comment commencer cette chronique. J’écoute depuis plusieurs jours le nouvel album d’Arjen Anthony Lucassen et je ne sais toujours pas trop quoi en penser. On trouve de très bons moments, le batave a déjà largement démontré avoir un vrai sens de la mélodie mais je suis dans l’ensemble déçu. Il me semble que, malgré tout son talent, Lucassen tourne en rond et propose un peu toujours le même menu. Les sonorités, la structure des compositions, tout est déjà entendu sur ses albums précédents. Et pourtant c’est loin d’être mauvais. Je ne sais pas, je doute…
Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Arjen Anthony Lucassen est un auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste néerlandais de metal/rock progressif, principalement connu pour son opéra metal AYREON. Lucassen a également créé de multiples projets comme STAR ONE, GUILT MACHINE ou STREAM OF PASSION. Il s’agit presque systématiquement d’albums concepts où il multiplie les invités, chanteurs et musiciens. La sortie en 1998 de Into The Electric Castle a été une révélation, des compositions enthousiasmantes et la présence de la fine fleur de la scène prog' européenne. Il enfonce encore le clou deux ans plus tard avec les deux Universal Migrator. Depuis, il a multiplié les sorties avec plus ou moins de bonheur laissant l’impression de s’essouffler, de tourner un peu en rond.
Et comme je le disais déjà en introduction, cette impression se renforce encore ici. Les chansons proposées sont de qualité, sympathiques, mais elles évoquent tantôt tel album tantôt tel autre de sa carrière. Lucassen assure la grande majorité du chant et bien qu’il ait un beau petit brin de voix, sa performance manque de relief. Pour éviter tout ennui, tout a été mis en œuvre pour offrir un album varié. Notre ami ne s’est pas fixé de limite et n’a pas hésité à multiplier les styles : rock progressif, folk, métal, indus, pop, tout passe à la moulinette. Et effectivement, les atmosphères et les rythmes changent souvent mais cela n’efface en rien l’arrière-goût de déjà entendu.
Je ne voudrais pas dépeindre un panorama trop sombre. Cet album est agréable à écouter, Lucassen ne se moque pas de nous avec 2 cds et 90 minutes de musique. Certaines chansons font mouche comme « Don't Switch Me Off », « So Is There No God ? » ou encore « Where Pigs Fly ». Les influences de PINK FLOYD ou encore QUEEN sont assez évidentes mais vous m’accorderez que l’on a déjà vu pire comme références. Les reprises sont bien exécutées et se fondent naturellement dans le concept développé sur Lost in the New Real. On signalera pour finir les interventions de Rutger Hauer (oui le célèbre acteur, le réplicant de Blade Runner) qui prête sa voix au psychologue tout au long de l’histoire développée sur le premier CD.
Je termine cette chronique et je continue à hésiter. Oui c’est un bon album, les fan de Lucassen vont applaudir des deux mains mais j’en attendais beaucoup plus du talentueux néerlandais. Certains me diront qu’il est difficile de demander à Lucassen de ne pas faire du AYREON mais je trouve qu’il est un peu triste de constater qu’il n’évolue plus.
[6,5/10] Oshyrya
Site Officiel: http://www.arjenlucassen.com
FaceBook Officiel : http://www.facebook.com/ArjenLucassenOfficial
2012 / Inside Out Music
Tracklist (90:20 mn)
CD1 :
01. The New Real 02. Pink Beatles In A Purple Zeppelin 03. Parental Procreation Permit 04. When I'm A Hundred Sixty-Four 05. E-Police 06. Don't Switch Me Off 07. Dr Slumber's Eternity Home 08. Yellowstone Memorial Day 09. Where Pigs Fly 10. Lost In The New Real
CD 2 :
01. Our Imperfect Race 02. Welcome To The Machine (Pink Floyd cover) 03. So Is There No God? 04. Veteran Of The Psychic Wars (Blue Oyster Cult Cover) 05. The Social Recluse 06. Battle Of Evermore (Led Zeppelin Cover) 07. The Space Hotel 08. Some Other Time (Alan Parsons Project Cover) 09. You Have Entered The Reality Zone 10. I'm The Slime (Frank Zappa Cover)